40 ans après la mort de Franco, retour sur les photos d’une agonie politique

A la veille des 40 ans de la mort de l’ancien chef d’Etat espagnol, El Mundo et l’ancien DG du groupe de presse Zeta reviennent sur les circonstances de la mort de Franco.

40 ans après la mort de Franco, retour sur les photos d’une agonie politique

Le 19 novembre 2015 à 10h19

Modifié le 11 avril 2021 à 2h37

A la veille des 40 ans de la mort de l’ancien chef d’Etat espagnol, El Mundo et l’ancien DG du groupe de presse Zeta reviennent sur les circonstances de la mort de Franco.

Franco est décédé en 1975 et les premières images alors qu’il était mourant sur son lit d’hôpital ont été publiées en 1984. Mais ce n’est qu’aujourd’hui, 40 ans après la disparition de Franco (le 20 novembre 1975) et plus de 30 ans après la diffusion de ces photos, que Jaime Penafiel, le DG du groupe de presse Zeta à l'époque, raconte l’histoire de ces clichés

Selon Penafiel, "Franco était maintenu en état de réanimation non par des moyens scientifiques, mais par des moyens mécaniques". Principale explication d'après l’homme de presse: "L’élection d’un nouveau président des Cortès (parlement espagnol) devait se tenir le 26 novembre et une annonce de la mort de Franco aurait sapé les chances du candidat des franquistes durs." "Cette histoire raconte jusqu’où on peut aller en matière de manipulation de la mort d’un homme à des fins politiques", souligne-t-il.

L’élection eut lieu après la mort de Franco, et Rodrigo Valcarel qui se présentait à sa réélection fut défait par Torcuato Fernandez-Miranda. "Si Franco était encore vivant, aucun membre des Cortès n’aurait voté contre Valcarel", souligne le patron de presse Jaime Penafiel.

En novembre 1975, Madrid était confrontée à une succession politique difficile. L’opposition socialiste en partie exilée à Toulouse (France) piaffait d’impatience, l’organisation terroriste basque multipliait les attentats, Madrid poursuivait la répression et de l’autre côté de la Méditerranée, le Maroc venait d’organiser avec succès la Marche verte.

Rabat, dans ses calculs avisés dans l’organisation de la Marche verte, avait tenu compte du fait qu’à Madrid régnait une fin de règne franquiste difficile et un vide du pouvoir.

Franco est mort "comme un chien"

Les photos furent acquises par le groupe Zeta en octobre 1984 et Penafiel raconte sa rencontre avec un proche de Franco qui lui remit quatre clichés dans un hôtel d’Alicante en octobre 1984. "Comme vous pouvez le voir, raconte le proche de Franco, Son Excellence est morte comme un chien, et sur lequel on aura tenté toutes sortes de saloperies."

L’homme que rencontre le patron du groupe Zeta à Alicante souhaite que son anonymat soit conservé mais il donne le nom de l’auteur des photos: le docteur Martinez Bordiu, marquis de Villaverde et gendre de Franco. Penafiel, du groupe Zeta, demande si c’est lui qui lui a remis les photos. "Non", déclare-t-il, "c’est la personne qui a développé la pellicule qui m’en a fait une copie".

Lorsque le patron de presse demande à son interlocuteur si la publication des photos ne va pas lui attirer des poursuites judiciaires de la part de la famille de Franco, son interlocuteur répond: "Non, Franco n’appartient pas à sa famille, il appartient à tous les Espagnols et ces photos font partie de l’histoire de l’Espagne."

Ensuite, la conversation traite d’argent. L’ancien collaborateur qui a apporté les photos au patron de presse Penafiel en veut 50 millions de pesetas. Finalement, ils se mettront d’accord sur 15 millions de pesetas, environ 2,6 millions de DH de nos jours.

Le groupe Zeta publiera les photos dans Hola et vendra plus d’un million de copies cette semaine-là.

Penafiel et Zeta remportèrent les procès intentés par la famille de Franco et son gendre. Penafiel et Zeta invoquèrent le respect du secret des sources.

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