Australie: les binationaux liés au terrorisme perdront cette nationalité
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Le 4 décembre 2015 à 11h00
Modifié 4 décembre 2015 à 11h00L'Australie a adopté une loi permettant de déchoir de leur nationalité les binationaux impliqués dans des activités à caractère terroriste, un texte qui risque de créer selon ses détracteurs "deux catégories de citoyens".
Le ministre australien de la Justice, George Brandis, s'est félicité du vote par le Parlement --intervenu tard jeudi soir-- de cette nouvelle législation qui vient selon lui actualiser l'arsenal antiterroriste.
L'amendement était soutenu par l'opposition travailliste.
"Cette loi permettra de déchoir les binationaux de leur nationalité australienne s'ils sont impliqués dans des activités terroristes à l'étranger ou condamnés en Australie pour des infractions en lien avec le terrorisme", a-t-il expliqué vendredi.
"Elle permettra aussi d'éviter le retour des terroristes binationaux en Australie et l'éviction des binationaux impliqués en Australie dans des faits liés au terrorisme."
M. Brandis a jugé cette réforme impérative vu le niveau de la menace terroriste en Australie et ailleurs dans le monde.
Deux catégories de citoyens
L'Australie estime à environ 110 le nombre de ses citoyens actuellement engagés en Syrie ou en Irak dans des groupes jihadistes comme Da'ech. Au moins 45 y ont trouvé la mort.
M. Brandis a concédé que le champs d'application de la nouvelle loi, qui ne laissera personne apatride, était limité, puisqu'elle ne vise en Australie que les personnes condamnées à au moins six ans d'emprisonnement pour des infractions à caractère terroriste. Les binationaux combattant dans les "groupes terroristes" à l'étranger peuvent également tomber sous le coup de cette loi.M. Brandis a expliqué que les personnes déchues de leur nationalité seraient remises au gouvernement de l'Etat de leur autre nationalité: "Ce sera à ce gouvernement de les gérer et de prendre les mesures qu'il jugera nécessaire conformément au droit local."
Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme se sont insurgées contre cette loi qui vient créer "deux catégories de citoyens": ceux qui peuvent perdre leur nationalité en raison de leur double nationalité et les autres.
"C'est une erreur fondamentale de légiférer en faveur de deux catégories de citoyens australiens", avaient estimé le mois dernier dans une lettre ouverte plusieurs de ces groupes, dont le Conseil australien pour les libertés civiques.
"Cela conforte les extrémistes dans leur rhétorique selon laquelle il y a les 'bons' Australiens et les 'autres' et cela revient à donner raison à ceux qui cherchent à nous diviser."
Réaffirmant que les terroristes australiens relevaient de la justice australienne, ces organisations ont également dénoncé le fait que Canberra se défausse sur d'autres gouvernements, pour certains moins bien armés que l'Australie pour surveiller ces individus.
"Si davantage de pays légifèrent de même --comme la France qui en a parlé après le 13 novembre-- nous créons collectivement un problème mondial de personnes de facto apatrides qui est plus à même de favoriser le terrorisme que de le contenir."
(Avec AFP)
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