Prudence des exportateurs marocains d’agrumes sur le marché russe

Les importateurs agricoles russes en raison de l’embargo sur la Turquie se tournent entre autres vers le marché marocain. 

Prudence des exportateurs marocains d’agrumes sur le marché russe

Le 11 décembre 2015 à 16h30

Modifié 11 décembre 2015 à 16h30

Les importateurs agricoles russes en raison de l’embargo sur la Turquie se tournent entre autres vers le marché marocain. 

Or l’offre marocaine n’est pas substituable à l’offre turque. 
 
L’embargo russe en direction des produits agricoles turcs entrera en vigueur le 1er janvier prochain. Les importateurs adresseront alors une demande supplémentaire de produits marocains.
 
Dans les jours qui ont suivi l'incident aérien qui a vu un Sukhoi russe abattu par l’aviation turque, la Russie prenait des mesures commerciales de rétorsion en direction de la Turquie, dont l’embargo sur les produits agricoles.
À cette occasion, le ministre russe de l’Agriculture, Alexandre Tkatchev, déclarait dans un communiqué que les importations seraient remplacées par d’autres pays: l’Iran, le Maroc, Israël, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan. 
Toutefois, pour les opérateurs d’agrumes, il faut savoir raison garder. Le marché russe s’opère de privé à privé. L’État n’intervient pas.
Or les importateurs russes connaissent bien la qualité de la clémentine marocaine, laquelle n’est pas comparable à la clémentine turque. L’agrume marocain est de fine qualité. Correspondant à un produit haut-de-gamme, le prix marocain représente le double du prix turc. Les coûts de transport plus importants en provenance du Maroc rendent les fruits des pays limitrophes plus compétitifs. 
Les opérateurs marocains restent donc prudents, nous explique un de ces acteurs. Le marché russe est en effet un marché de consignation. Les exportateurs ne vendent pas une marchandise à un prix donné, mais la consignent sur le marché russe, en attendant de trouver acheteur. Le prix est celui qui équilibre l’offre et la demande. Si les opérateurs marocains desservent en abondance le marché russe, ils encourent le risque de voir le cours s’effondrer. 
Depuis l’incident diplomatique, les prix agricoles marocains ont connu une amélioration, sur les tomates et les clémentines notamment. Ce sont des signes positifs pour cet opérateur, mais ne changent rien au programme d’exportation défini pour la saison 2015-2016
Le Maroc n’est pas le partenaire commercial naturel de la Russie. Les petits agrumes viennent de Turquie, sinon de Chine ou du Pakistan. Le Maroc est placé sur un segment haut-de-gamme. L’Égypte, elle, exporte uniquement des oranges et détient tout le marché russe. L’Espagne ne souhaite pas vendre en Russie, apprend-on de cette même source, à cause de l'absence de garanties de paiement. 
Les exportations marocaines de clémentine sont ventilées comme suit: 40% pour la Russie, 24% pour l’UE, 30% pour l’Amérique du Nord. Le Maroc a en quelques années su diversifier l’origine de ses clients, en exportant plus vers l’UE et les USA. Il y a 2 ans, la Russie représentait 60% des exportations. 
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