Rajaa Cherkaoui, lauréate du trophée Illi des libertés 2015
Rajaa Cherkaoui El Mourslia a obtenu 42% des votes. Chercheuse spécialiste en physique nucléaire, son activisme pour la visibilité des femmes dans le domaine des sciences, ainsi que l’accès aux études scientifiques des jeunes filles est reconnu sur le plan national comme international. Elle a reçu le prix L’Oréal-Unesco en 2015.
Rajaa Cherkaoui, lauréate du trophée Illi des libertés 2015
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Le 12 décembre 2015 à 8h53
Modifié 11 avril 2021 à 2h37Rajaa Cherkaoui El Mourslia a obtenu 42% des votes. Chercheuse spécialiste en physique nucléaire, son activisme pour la visibilité des femmes dans le domaine des sciences, ainsi que l’accès aux études scientifiques des jeunes filles est reconnu sur le plan national comme international. Elle a reçu le prix L’Oréal-Unesco en 2015.
Professeur et vice-présidente pour la recherche scientifique, la coopération et le partenariat à l’université Mohammed V de Rabat, Rajaa Cherkaoui El Moursli avait remporté le prix L’Oréal-Unesco pour sa contribution à une des découvertes importantes de la physique: la preuve de l’existence du boson de Higgs, la particule responsable de la masse des particules qui composent notre univers.
Surnommée la “militante de la recherche“, elle consacre son temps et son énergie à améliorer le niveau de la recherche scientifique au Maroc ainsi qu’à sa vulgarisation, pour inciter les jeunes filles du rural à choisir une filière scientifique à travers la mise en oeuvre de clubs dans les lycées.
“Lorsqu’on a une prédisposition pour les sciences, il ne faut surtout pas se dire que ce domaine est réservé aux hommes, idée souvent ancrée dans notre société. En plus, si on aime cette discipline, il faut aller au bout et ne pas s’arrêter en route“, conseille-t-elle.
Sa devise? Rien n’est impossible. Pour Rajaa, il est question de “gagner la liberté“, car il s’agit en effet d’un parcours du combattant pour les femmes: «Dès le plus jeune âge, les garçons marocains ont plus de libertés que les filles».
«Celle de sortir, de se promener seuls dans la rue habillés comme il leur plaît, de parler à qui ils veulent Jusqu’à aujourd’hui, pour une jeune femme, l’émancipation de la famille passe d’abord par le mariage. Cependant, la tendance change petit à petit. Je connais de plus en plus de jeunes femmes, non mariées, qui sortent du foyer familial pour aller faire leurs études dans une autre ville, voire un autre pays, ou encore louer leur propre appartement une fois qu’elles entrent dans la vie active. Pour moi, l’indépendance intellectuelle qui amène à l’indépendance financière est un des facteurs clés de l’émancipation féminine au Maroc. Les mentalités évoluent».
«Malgré cela, la femme marocaine manque cruellement d’ambition et de confiance en elle. C’est donc aux femmes et j’entends par là “à chaque femme” de se faire une place, de s’imposer et de ne pas se sous-estimer. J’attends avec impatience les autres évolutions que connaîtra le droit marocain en faveur des femmes», conclut-elle.
Le mensuel féminin illi et son site ont organisé ce 11 décembre, à Casablanca, la remise du prix du trophée illi des Libertés 2015, consacré à des femmes dont le parcours est exemplaire. L’événement Illi des libertés défend, depuis sa première édition la place réservée à l’épanouissement du féminin, comme référentiel de l’état de développement d’une société.
Pour sa deuxième édition, les «illi des libertés 2014» a été attribué à Yasmine Naciri, une jeune bloggeuse. Son blog «Les chroniques de Yamna»rend hommage aux oubliés de la société marocaine. Diplômés chômeurs, Amazighs de l’Atlas, enfants déscolarisés et autres laissés-pour-compte de la société sont rendus visibles grâce à elle.
En 2013, le 1er illi des libertés avait été décernéà la globe-trotteuse, écrivaine et photographe Leïla Ghandi, couronnée l’an dernier, Chevalier des Arts et des Lettres de la République française. (Avec communiqué)