Hicham Lasri, cinéaste autodidacte et écrivain tout-terrain

A 38 ans, le réalisateur marocain vient de boucler le tournage de son 4e film, "Les nains". Sa productivité n’entache en rien la qualité de son travail recherché.   

Hicham Lasri, cinéaste autodidacte et écrivain tout-terrain

Le 13 janvier 2016 à 15h52

Modifié 13 janvier 2016 à 15h52

A 38 ans, le réalisateur marocain vient de boucler le tournage de son 4e film, "Les nains". Sa productivité n’entache en rien la qualité de son travail recherché.   

Alors que "les nains", son dernier long-métrage, est actuellement en post-production, le précédent, "The sea is behind", produit en 2014, n’est pas encore sorti au Maroc, mais le sera en France en mai prochain et a d’ailleurs été présenté à la dernière Berlinale (février 2015). Hicham Lasri est incontestablement le cinéaste le plus prolifique de notre cinéma de ces 5 dernières années.

Du droit au cinéma

Bien que passionné par le cinéma depuis sa tendre enfance, passée à regarder la télé, le réalisateur a étudié le droit avant de se former à l’écriture entre 2000 et 2002.

Ensuite, tout s’enchaîne, il devient le protégé de Nabil Ayouch et écrit son premier scénario pour l’un de ses films, "La légende d’Arhaz" (2002), tout en étant également le scénariste de Omar Chraibi, Rachid El Ouali et Lahcen Zinoun pour "Beauté éparpillée" (2006).

Mais c’est surtout son entrée à Ali n’prod (qui appartient à son mentor) en 2004, où pendant deux ans, il sera directeur d’écriture et le demeurera entre avril 2006 et juin 2007, pour le projet "Film industry", toujours pour la même boîte. Il en sera également le directeur artistique et en profitera pour réaliser "Le peuple de l’horloge", fiction de 81 minutes, même s’il ne s’agit pas de sa première réalisation, ayant déjà livré à ce moment-là plusieurs courts.

Il participe ensuite à une expérience assez particulière, en co-réalisant "Terminus des anges" avec Narjiss Nejjar et Mohamed Mouftakir, personnalités aux caractères bien trempés et aux orientations artistiques opposées. Il arrivera à y glisser l’un de ses acteurs fétiches, Salah Ben Salah, la vedette de son premier long métrage en solo, "The end" produit en été 2010 par Lamia Chraibi et sa boîte La Prod. Un film en noir et blanc, avec une mise en scène astucieuse, vu la différence entre des moyens plutôt modestes et les résultats obtenus.

Par contre, pour son deuxième, "C’est eux les chiens", sorti en 2013 et produit par Nabil Ayouch, il a pu travailler avec 80 techniciens et aussi confirmer son talent, sa vision et son univers, en faisant le parallèle entre les émeutes de 1981 et le mouvement du 20 février 2011. Le tout sous la forme d’un docu-fiction assez nerveux.

Côté littérature, le cinéaste a livré deux romans, Static (2012) et Sainte Rita (2015), prénom du personnage féminin principal de "The end", mais aussi de sa femme, également réalisatrice. Mariés depuis 3 ans, ils ont un garçon prénommé Sami, qui a 6 mois.

Il a par ailleurs publié des recueils de poésie et des nouvelles, et s’est également révélé dans l’écriture d’une pièce de théâtre (K) rêve.

Inspirations, distinctions et critiques

Si l’on demande plusieurs fois à Lasri, ses 5 films préférés, il est capable à chaque fois de donner une liste différente. Non par malhonnêteté intellectuelle ou oubli, mais plus par rejet du conventionnel, lui le fervent créatif. Surtout, il connaît toute l’universalité du cinéma et ne peut désigner le titre de meilleur réalisateur, car selon lui "le cinéma n’est pas une compétition, car chaque réalisateur apporte un regard personnel et une singularité salvatrice".

Cependant, il y a un nom qui ressort assez souvent, celui de Robert Bresson. D’abord photographe et peintre, ce dernier se lancera dans le cinéma à partir de 30 ans, et reste connu pour ses exigences artistiques, refusant notamment de diriger des acteurs professionnels. S’il n’est pas tombé dans un tel excès, Lasri, par sa direction assez stricte, a causé bobos et pertes de poids sur ses tournages, notamment celui de "The end", qui a d’ailleurs remporté le prix spécial du jury au festival national du film de Tanger en 2011 et fut présent la même année à celui de Dubai, ainsi qu'à Cannes en 2012.

Mais depuis, il ne se rend plus aux cérémonies marocaines ou très peu. Semblant souffrir d’un certain manque de reconnaissance de ses pairs, même s’il ne l’admettra jamais. Il faut dire que le secteur n’est pas avare en matière de mauvais procès, jalousie et médisances. On lui reproche sa fantaisie, mais ses œuvres sont actuellement celles qui dénoncent la société marocaine avec le plus de justesse, tout en employant une forme aussi esthétique qu’originale. 

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