A l'université du PPS, la campagne électorale a déjà commencé

Deux discours de la séance d’ouverture de l’université du PPS, ce samedi 30 janvier à Rabat, préfigurent de ce que sera le positionnement du PJD et celui du PPS en prévision des législatives du 7 octobre.

A l'université du PPS, la campagne électorale a déjà commencé

Le 30 janvier 2016 à 19h25

Modifié 30 janvier 2016 à 19h25

Deux discours de la séance d’ouverture de l’université du PPS, ce samedi 30 janvier à Rabat, préfigurent de ce que sera le positionnement du PJD et celui du PPS en prévision des législatives du 7 octobre.

Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS et maître des lieux, a tenu un propos très concret et rationnel, qui rappelle les échéances et les défis:

-la fixation de la date des élections s’est faite un peu par élimination, devant les nombreuses contraintes. Les partis ont été consultés et avisés par le ministère de l’Intérieur.

-L’Intérieur a très bien géré la précédente consultation (du 4 septembre 2015). Pour la prochaine, il faudra mener les consultations les plus larges possibles.

-Elections ou pas, la vie [du gouvernement] continue. Il y a des défis sur la table.

-Le gouvernement doit faire aboutir les 24 lois organiques. 19 d’entre elles sont adoptées ou dans le pipe. Il en reste 5, dont la fameuse relative à l’officialisation de l’amazigh.

-La réforme des retraites doit/va être réalisée, parallèlement à une extension de la couverture santé.

Nabil Benabdellah conclut sur la manière dont le PPS conçoit désormais le secteur public. Celui-ci doit garder son rôle de leader, les investissements publics doivent être développés, les services publics développés, les secteurs concernés ne doivent pas être bradés, les secteurs stratégiques maintenus et enfin, l’Etat doit lutter contre les monopoles, veiller à la concurrence, développer le partenariat avec le privé dans des domaines bien précis et enfin, garder un œil critique sur le secteur public, pour le tirer vers le haut.

En gros, Nabil Benabdellah n’a pas fait de discours politique. Il n’a même pas évoqué son alliance avec le PJD.

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, va totalement dans la politique et énonce ce que sera le positionnement de son parti.

Son propos est dans la ligne de sa lancée de la campagne des communales et des régionales de septembre 2015. En substance :

-le PJD et le PPS sont des partis qui doivent rester indépendants ;

-il faut les préserver de toute tentative de contrôle hégémonique et autoritaire (tahakkoum).

-allusion est faite ici au PAM, accusé régulièrement de vouloir contrôler la décision dans tous les partis politiques.

-sans indépendance, il n’y a ni politique, ni partis. L’absence d’indépendance n’est ni dans l’intérêt de la nation ni dans celui des institutions.

-seuls les partis indépendants sont crédibles et sans crédibilité, il y aura une désaffection à l’égard de la politique.

-la volonté de “maîtriser“ les partis politiques avait sa logique lorsque ces derniers étaient infiltrés par des courants ou des personnes qui luttaient contre la monarchie. Aujourd’hui, il est hors de question de discuter la monarchie, elle fait l’unanimité.

-rester indépendant est également une question de dignité.

En conclusion et sans que cela soit dit en ces termes, le PPS et le PJD sont les partis purs ou qui doivent garder ou retrouver leur “pureté“, face aux partis ou AU PARTI qui veut exercer une domination sur la vie politique.

Comme toujours, un discours de Benkirane ne manque jamais de petites phrases :

-si la question avait été celle de l’idéologie et du référentiel, ma présence ici serait “surréaliste“. Ce qui nous rapproche, c’est le partage des valeurs depuis les événements de 2011. [NDLR: on peut objecter que les décisions des ministres PJD sont parfois/souvent, marqués par l’idéologie, comme le montrent les positions sur la situation des femmes, le projet de code pénal, le projet de réforme du code de la presse, les positions sur les contenus télévisés…].

-“en 2011, la patrie était en danger. Nabil m’a appelé, il m’a convié à un dîner au domicile d’Amine Sbihi, actuel ministre de la Culture. Spontanément, nous avons décidé de défendre le pays et sa stabilité. Nous avons refusé de descendre dans la rue. Nous avons préféré demander des réformes dans le cadre de la stabilité de notre pays“.

-“l’ex-parti communiste et l’ex-parti islamiste“ sont désormais alliés et ont su créer une relation de confiance. On remarque “l’ex“ accolé à islamiste. Affirmation gratuite ou promesse d’avenir? Il faut clarifier, M. Benkirane.

En conclusion, le PJD va reconduire son discours contre les velléités  hégémoniques et sur la “pureté“ et le sérieux de ses troupes et de celles du PPS. De son côté, le PPS va se distancer légèrement de son allié, la Koutla lui fait les yeux doux et il est bien tenté de jouer un rôle au sein de sa famille naturelle, la gauche.

Le PAM, de son côté, leader de l’opposition, va placer le débat davantage sur les projets de chaque parti. Il reprochera au PJD d’avoir un référentiel passéiste, d’être sectaire, de s’adresser à une catégorie de Marocains et pas aux autres et enfin de ne pas avoir de vision pour le pays.La campagne va être animée!

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