Driss Guerraoui (CESE): On ne peut plus ignorer les potentialités économiques de la culture du cannabis
Intervenant lors d'un colloque international dédié à la question, le secrétaire général du CESE s'est clairement positionné pour la légalisation du cannabis. Le débat est relancé.
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Abdelali El Hourri
Le 18 mars 2016 à 22h59
Modifié 11 avril 2021 à 2h37Intervenant lors d'un colloque international dédié à la question, le secrétaire général du CESE s'est clairement positionné pour la légalisation du cannabis. Le débat est relancé.
"Le futur plan de développement de la Région ne peut faire fi des potentialités économiques que représente la culture du cannabis", a déclaré Driss Gerraoui, secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental, qui intervenait durant le colloque international sur le cannabis et la drogue, ouvert vendredi 18 mars à Tanger, au siège de la région Tanger-Tétouan.
"En tant que pôle économique, cette région pourrait gagner en compétitivité, avec la diversification de sa production", observe-t-il, tout en soulignant le poids historique, économique et social du cannabis dans le nord du Royaume.
"Le CESE ne s'est jamais penché sur le sujet dans ses précédentes études, mais nous avons organisé une table-ronde sur les politiques publiques relatives aux stupéfiants, indique le secrétaire général. Ce colloque prouve clairement qu'au Maroc, il n'existe plus de sujet interdit."
Après le PAM et l'Istiqlal, qui avaient lancé le débat il y a plus de 2 ans, avec notamment une proposition de loi tendant à légaliser la culture du cannabis, c'est au tour du CESE de prendre position. Et c'est la première institution constitutionnelle à le faire.
Oui, mais, selon Driss Guerraoui, des garde-fous s'imposent. Il en a dénombré quatre, à savoir:
- L'approche fondée sur les droits de l'homme, inspirée de la nouvelle charte sociale adoptée en décembre 2012 par l'assemblée générale du CESE. Cette charte stipule que "toute production - y compris celle du cannabis - doit prendre en compte les problématiques liées à la santé, aux revenus des travailleurs et à leurs conditions de travail. Cette approche inclut également des considérations écologiques, environnementale et sanitaires."
- L'approche participative. "Le débat sur le futur rôle du cannabis doit impliquer toutes les composantes de la région, de manière à établir un diagnostic collectif. Cela permettra de déterminer les besoins et les priorités des habitants", explique Driss Guerraoui, qui n'exclut pas l'élaboration d'une charte collective sur la question.
- L'approche graduelle. Autrement dit, le projet de légalisation du cannabis, s'il est amorcé, doit se mettre en place de manière réfléchie et progressive, "sans brûler les étapes".
- L'approche légaliste et la souveraineté de la loi. Cette approche induit, selon le secrétaire général du CESE, le respect d'une concurrence saine, de l'égalité des chances et nécessite le développement des bonnes pratiques en termes de gouvernance territoriale.
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