Analyse: 2016 sera une année test pour Alliances

Jeudi 12 mai, le management d’Alliances développement immobilier s’est réuni avec différents analystes financiers, afin de leur présenter les résultats 2015, ainsi que les détails de son plan de restructuration.  

Analyse: 2016 sera une année test pour Alliances

Le 13 mai 2016 à 17h35

Modifié 11 avril 2021 à 2h38

Jeudi 12 mai, le management d’Alliances développement immobilier s’est réuni avec différents analystes financiers, afin de leur présenter les résultats 2015, ainsi que les détails de son plan de restructuration.  

Selon nos sources, la rencontre des analystes financiers avec le management d'Alliances a été l'occasion de faire le point sur l’information qui a perturbé le marché le même jour: un certain deal scellé avec la Somed, pour la cession des parts d’Alliances dans le parc Sindibad.

A ce sujet, un analyste ayant assisté à la rencontre rapporte: «M.Ammor [DG d’Alliances, ndlr] nous a affirmé que jusqu’à la date de notre rencontre, rien n’avait été signé avec la Somed. Il a été catégorique là-dessus. Il a ajouté que s’il y avait une opportunité de vente avec une rentabilité intéressante, Alliances ne s’empêcherait pas de le faire».

Il faut dire qu’en même temps, l’affaire Sindibad a semé la zizanie sur la place casablancaise, conduisant le cours de la valeur ADI à grimper de 10% ce fameux jeudi, alors qu’il clôturait la veille à -10%, impacté par l’annonce des résultats financiers.

Le titre est désormais objet de mouvements spéculatifs: «C’est une valeur très volatile et sujette à un énorme effet psychologique», nous confie un second analyste.

A ce sujet, certains experts mettent en doute la maturité de certains acteurs du marché, ainsi que leur capacité à distinguer les vraies informations des rumeurs: «L’information sur un deal du Sindibad, telle qu’elle a été annoncée, ne devait pas causer un tel effet. Elle était dénuée de détails portant sur les conditions ou le prix de vente ou même ce dans quoi l’argent dégagé allait être injecté… L’information manquait d'éléments pertinents», nous confie un analyste au sein d’une société de gestion connue de la place.

Quid du plan de restructuration?

Ceci dit, notre interlocuteur nous affirme que si on sort du volet spéculatif, lié à des informations non vérifiées, l’évolution positive du titre ADI peut traduire un optimisme de la part des investisseurs, sur fond des dernières mesures de restructuration annoncées par le groupe.

«Le plan de restructuration apporte quand même quelques bonnes nouvelles, il ne faut pas le nier», nous affirme notre interlocuteur. En effet, si de nombreux investisseurs, notamment des petits porteurs, ne semblent pas être très confiants dans les prévisions communiquées par Alliances, certains pensent qu’il est encore trop tôt pour se prononcer: «Aujourd’hui, n’étant ni optimistes ni pessimistes, nous ne savons pas dans quelle mesure Alliances pourra ou ne pourra pas atteindre les objectifs communiqués. Mais il est vrai que la tâche sera difficile».

Il ajoute: «En 2015, Alliances n’avait pas encore entamé son plan de restructuration, d’où la perte colossale et la baisse insignifiante de l’endettement. C’est à partir du second semestre de 2016 que l’on pourra juger, notamment à travers des variables telles que la relance des chantiers, le respect des délais de livraison ou le niveau d’endettement. 2016 sera une année d’examen».

Il reste aussi des questions sans réponse. Nous aurions aimé les poser au management, mais la société ne répond plus à nos sollicitations:

-qu'en est-il de l'exécution des protocoles conclus avec les banques? Connaissent-ils un début d'exécution? Si oui, il fallait le dire. Si non, pourquoi? Est-ce en raison de problèmes juridiques tels que des pré-notations sur des titres?

-Lorsqu'on annonce un chiffre d'affaires prévisionnel pour 2016, inclut-il les cessions aux banques ou sera-t-il un vrai chiffre d'affaires? Idem pour le chiffre d'affaires 2015.

L’AMMC, muette comme une carpe

Au milieu de tout ce brouhaha, le silence de l’AMMC (Autorité marocaine du marché des capitaux) s’est fait remarquer. Ne devait-elle pas suspendre la cotation d’ADI, le temps de calmer la tempête et d’éviter les délits d’initié et les manipulations? «Celle-ci suspend pour la confirmation de pertes déjà connues, mais ne suspend pas pour ce qui n’est pas connu de tous, mais seulement des initiés», s’indigne un petit porteur sur le forum de la Bourse.

Nous avons essayé d’avoir plus d’éclaircissements auprès de l’AMMC. Celle-ci ne s’est pas montrée coopérative. Contacté par nos soins, un responsable au sein de l’Autorité nous a affirmé qu’il était légitime de se poser des questions sur le positionnement de l’AMMC dans cette affaire, mais sans nous apporter des réponses convaincantes.

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