Ramadan: Ahmed Raissouni favorable à la liberté de manger en public
L’ex-président du mouvement unicité et réforme (MUR), matrice idéologique du PJD, s’est prononcé contre l’article 222 punissant d’emprisonnement et d’amende la rupture du jeûne en public. Raissouni est également vice-président de l'association mondiale des ouléma musulmas, dirigée par Al Qaradaoui..
Ramadan: Ahmed Raissouni favorable à la liberté de manger en public
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Samir El Ouardighi
Le 20 juin 2016 à 12h12
Modifié 20 juin 2016 à 12h12L’ex-président du mouvement unicité et réforme (MUR), matrice idéologique du PJD, s’est prononcé contre l’article 222 punissant d’emprisonnement et d’amende la rupture du jeûne en public. Raissouni est également vice-président de l'association mondiale des ouléma musulmas, dirigée par Al Qaradaoui..
Lors d’une conférence qui a eu lieu en juin au Qatar où il enseigne, le vice-président de l'Association mondiale des ouléma musulmans a estimé que la loi ne doit pas punir les gens qui rompent le jeûne en public, car la société s’en charge déjà.
"Bien que nous n’ayons pas les mêmes intentions, je suis d’accord sur ce point avec les personnes soutenant l’abrogation de l’article 222 (…) Celui qui rompt le jeûne en public peut être malade ou en voyage. Pourquoi devrait-on lui poser des questions à ce sujet, le mener au poste de police et enquêter sur lui? (…) Pourquoi se donner tant de mal pour rien?" se demande-t-il.
En s’exprimant publiquement de la sorte, Ahmed Raissouni remet directement en cause l’utilité de l’article 222, qui stipule que "celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200 à 500 DH".
Le théologien pense que celui qui ne jeûne pas et le montre en public a de bonnes raisons de le faire et qu’il est inutile de l’arrêter et de le traduire en justice. "C’est de l’énergie inutilement perdue".
Ahmed Raïssouni poursuit que la religion musulmane s’appuie sur la foi personnelle et qu’il est inutile et contre-indiqué, de prévoir des sanctions pour des choses qui relèvent de la conviction.
"Les croyants sont invités à obéir aux injonctions divines, et non se soumettre à la force du pouvoir judiciaire ou du glaive. Il existe plusieurs cas précisés par l’islam dont le non-respect n’implique pas de sanctions ou de punitions, comme l’alimentation, l’habilement ou les relations conjugales".
L’ex-patron du bras idéologique du PJD s’inscrit donc en faux contre les positions de Mustapha Ramid qui a malgré les critiques, décidé de maintenir l’article 222 en l'état dans son projet de réforme du code pénal.
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