Brexit: le mouvement de panique s'amplifie dans l'immobilier britannique

Le mouvement de panique s'est poursuivi dans l'investissement immobilier britannique mercredi en pleine inquiétude autour du Brexit qui a encore fait flancher les marchés.

Brexit: le mouvement de panique s'amplifie dans l'immobilier britannique

Le 6 juillet 2016 à 18h13

Modifié le 6 juillet 2016 à 18h13

Le mouvement de panique s'est poursuivi dans l'investissement immobilier britannique mercredi en pleine inquiétude autour du Brexit qui a encore fait flancher les marchés.

Trois nouvelle firmes ont suspendu leurs fonds de placement à cause d'un afflux de demandes d'investisseurs apeurés, portant à six le nombre de groupes financiers contraints à cette extrémité depuis le début de la semaine.

"La décision a été prise en raison de pressions exceptionnelles exercées sur les fonds, résultat de l'incertitude consécutive au référendum sur l'UE et de la récente suspension d'autres fonds immobiliers", a expliqué Henderson, l'une des entreprises qui s'est jointe au mouvement mercredi.

En cumulant les fonds suspendus par les six groupes concernés depuis lundi, pas moins de 15 milliards de livres d'actifs immobiliers (17 milliards d'euros) sont désormais gelés, notamment des entrepôts, des centres commerciaux, des magasins et des bureaux.

Les investisseurs ont été pris de panique ces derniers jours face à la crainte d'un retournement du marché immobilier britannique, en plein boom ces dernières années, notamment à Londres, après le vote en faveur du Brexit.

"Plus de la moitié des fonds immobiliers britanniques sont désormais gelés et vont le demeurer jusqu'à ce que leurs gérants aient levé suffisamment d'argent pour faire face aux demandes de remboursement" des investisseurs, a prévenu Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown. Mais "pour faire cela, ils doivent vendre des biens".

La Banque d'Angleterre (BoE) a d'ailleurs souligné mardi que "certains segments du marché, notamment sur le marché haut de gamme de Londres, étaient tendus", signifiant qu'ils avaient peut-être atteint un niveau maximal. Les prix dans la capitale dépassent de 54% le pic atteint avant la crise financière internationale de 2008-2009.

"Les grands capitaux bougent leurs pions"

Si un retournement a lieu, il risque de concrétiser une partie des craintes exprimées par les partisans du maintien dans l'UE au sujet du Brexit, qui a déjà entraîné un plongeon de la livre, une certaine baisse de fréquentation des magasins et la perte par le pays de sa précieuse note "AAA" auprès de l'agence de notation Standard & Poor's.

Au-delà du Royaume-Uni, les marchés ont dévissé de nouveau, inquiets des incertitudes engendrées. Les Bourses européennes ont accusé le coup, fermant leurs portes sur de nets reculs, tandis que l'or, valeur refuge par excellence, était propulsé vers les sommets et que l'obligation d'Etat allemande, rassurante, faisait l'objet d'une demande empressée.

"Les grands capitaux commencent à bouger leurs pions. Cela n'est pas encore une fuite des capitaux à proprement parler, mais il y a une réelle inquiétude sur le large impact qu'il pourrait y avoir sur les décisions d'investissement", a noté Andrew Edwards, d'ETX Capital.

La croissance du pays risque de souffrir et le Premier ministre français, Manuel Valls, a déroulé mercredi le tapis rouge aux entreprises basées de l'autre côté de la Manche en annonçant des mesures pour doper la place financière de Paris.

Les ministres luxembourgeois de l'Economie et des finances, Etienne Schneider et Pierre Gramegna, ont, eux, annoncé qu'ils allaient effectuer une mission de promotion économique en Grande-Bretagne à la fin du mois, afin de vanter le Grand-duché comme une "bonne option alternative" après le Brexit.

A Londres, le gouverneur de la BoE, Mark Carney, s'est mis en avant à trois reprises pour tenter de rassurer, mais les milieux d'affaires restent préoccupés par l'impression de désordre politique qui prédomine depuis le référendum.

Jeudi, les députés conservateurs participeront à un nouveau vote pour désigner les deux finalistes dans la course à la succession du Premier ministre David Cameron, démissionnaire.

La ministre de l'Intérieur Theresa May est arrivée en tête lors d'un premier tour, mais reste confrontée à deux adversaires, la ministre de l'Énergie Andrea Leadsom et le ministre de la Justice Michael Gove. Les deux candidats arrivés en tête de ce suffrage se présenteront ensuite au vote des membres du parti "tory", pour être départagés.

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