Attentat de Berlin: La DST marocaine avait alerté les services allemands

A deux reprises et par courrier, la DST marocaine avait alerté les services allemands de la dangerosité du Tunisien Anis Amri et de la possibilité qu’il passe à l’acte. Anis Amri est le suspect numéro 1 et probable auteur de l’attentat au camion bélier contre le marché de Noël à Berlin, survenu le 19 décembre.

Attentat de Berlin: La DST marocaine avait alerté les services allemands

Le 23 décembre 2016 à 7h34

Modifié le 11 avril 2021 à 1h05

A deux reprises et par courrier, la DST marocaine avait alerté les services allemands de la dangerosité du Tunisien Anis Amri et de la possibilité qu’il passe à l’acte. Anis Amri est le suspect numéro 1 et probable auteur de l’attentat au camion bélier contre le marché de Noël à Berlin, survenu le 19 décembre.

Selon le Mondafrique, qui cite des sources dans les services de renseignement ouest européens, c’est le BND allemand qui a été alerté, successivement le 19 septembre et le 11 octobre.

Le journal considère que “les services marocains ont pris une réelle avance sur leurs homologues européens“.

Des renseignements précis ont été fournis selon la même source aux autorités allemandes en date du 11 octobre: la radicalisation d’Anis Amri, ses fréquentations, dont deux extrémistes, l’un Russe et l’autre Marocain.

Le journal ajoute que la DST marocaine craignait un passage à l’acte imminent de la part du Tunisien.

Ce dernier est recherché par la police allemande et dans toute l’Europe. Ses pièces d’identité, ainsi que ses empreintes digitales ont été retrouvées dans le camion utilisé pour l’attentat.

Cet attentat a fait 12 morts et près de 50 blessés.

 

 

Les enquêteurs ont retrouvé les empreintes digitales d'Anis Amri, demandeur d'asile débouté de 24 ans, dans la cabine du camion utilisé pour le carnage de lundi soir sur un marché de Noël. Ce qui ne laisse plus guère de doute quant à son implication, selon le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

Si plusieurs perquisitions ont eu lieu en Allemagne jeudi, aucune indication n'a été donnée quant à l'endroit où il pourrait se terrer près de 72 heures après cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique.

L'attentat a fait douze morts dont six allemands, un Polonais, une Italienne et une Israélienne.

Après une visite au quartier général des enquêteurs à Berlin, Angela Merkel a dit espérer "une arrestation bientôt", louant "le travail hautement professionnel (...) sans accroc" des limiers.

Elle s'est aussi dit "très fière" du "calme" des Allemands, qui n'ont pas cédé à la panique après l'attentat islamiste le plus sanglant qu'a connu le pays.

- Amri jamais inquiété -

Ces propos interviennent alors que les autorités à tous les niveaux, politique, fédéral, régional, police et justice sont sous le feu des critiques, pour avoir laissé libre Anis Amri pendant des mois, alors qu'il était classé islamiste "dangereux".

Le gouvernement a néanmoins promis des "conséquences" au moment opportun face aux dysfonctionnements constatés.

Les policiers ont été vivement critiqués d'abord pour avoir focalisé leur attention pendant 24 heures sur un suspect pakistanais finalement mis hors de cause.

Dès mardi matin, les papiers de Amri avaient été retrouvés dans le camion, mais l'avis de recherche allemand et européen n'a été lancé que dans la nuit de mardi à mercredi, lui laissant un temps précieux pour disparaître.

Par ailleurs, le jeune Tunisien, arrivé en Allemagne en juillet 2015, n'a jamais réellement été inquiété par les autorités, alors que celles-ci qui avaient pourtant accumulé une foule d'indices.

Elles le soupçonnaient de vouloir commettre un attentat en Allemagne et le savaient en contact avec des salafistes connus, alors qu'il circulait dans le pays en utilisant une demi-douzaine d'identités.

L'homme faisait même l'objet d'un signalement pour sa dangerosité au centre national de lutte antiterroriste. Il avait été placé sous surveillance policière pour un possible projet d'attentat, avant que la justice ne classe l'affaire faute d'éléments probants.

Par ailleurs, une fois sa demande d'asile rejetée, l'Allemagne a mis des mois à obtenir de la Tunisie d’accepter son expulsion. Berlin n'avait pas non plus été informé qu'Anis Amri avait passé quatre ans en prison en Italie pour des violences et un incendie d'école.

Enfin, le New York Times affirme qu'il était connu des autorités américaines pour avoir au moins une fois été en contact avec l'EI et avoir fait des recherches sur Internet, afin de fabriquer des explosifs. Le magazine Der Spiegel affirme que des écoutes démontrent qu'il s'était proposé "depuis des mois" pour une mission-suicide.

"Ce n'est pas comme cela que nous allons garantir la sécurité de l'Allemagne", a dénoncé un responsable du parti conservateur de Mme Merkel (CDU), Armin Laschet, admettant que "les informations que nous avons sur la manière dont les autorités ont travaillé sont choquantes".

- "Les gens sont forts" -

La presse n'est guère plus tendre : le quotidien conservateur Die Welt parle de "bavures". "Les autorités l'avaient dans le viseur et il a quand même réussi à disparaître", s'étonne Der Spiegel.

Angela Merkel se retrouve fragilisée au moment où elle brigue un quatrième mandat à la chancellerie en septembre 2017. Elle reste attaquée par la droite populiste et même certains de ses alliés pour avoir accueilli 900.000 demandeurs d'asile en 2015 et 300.000 de plus en 2016.

Les populistes de l'AfD, en plein essor depuis un an, ont accusé ces derniers jours la chancelière d'avoir le sang des victimes de Berlin sur les mains. Pour eux, elle est "finie".

Malgré tout, un semblant de normalité reprenait ses droits à Berlin. La police a autorisé la réouverture du marché de Noël où le carnage a eu lieu. La foule s'est déplacée pour rendre hommage aux victimes et montrer un verre de vin chaud à la main qu'elle ne cédait pas à la peur.

"C'est bien de voir qu'après un attentat les gens sont forts et (...) qu'on ne s'arrête pas", résume David Ulbricht, un organisateur d'événements de 24 ans, venu pour l'occasion.

Quelques patrouilles de policiers aux armes visibles circulaient sur ce marché, situé au pied de l'un des plus célèbres monuments de Berlin, l'église du Souvenir.

Les autorités ont aussi fait installer des blocs en béton afin de prévenir toute répétition du scénario de lundi soir.

Radicalisé dans les prisons italiennes?


Anis Amri a passé quatre ans en prison en Italie entre 2011 et 2015 pour avoir incendié une école, rapportent jeudi les médias italiens qui retracent son parcours chaotique dans les geôles siciliennes.

Anis Amri a débarqué sur l'île italienne de Lampedusa, la plus proche des côtes africaines, pendant le Printemps arabe en 2011, "en se déclarant mineur alors qu'il avait 18 ans", rapporte le quotidien turinois La Stampa.

Contactés par l'AFP, les ministères italiens de l'Intérieur et de la Justice, le parquet de Palerme, de même que l'administration pénitentiaire, n'ont pas souhaité faire de commentaire.

Le jeune homme est alors orienté vers le centre d'accueil pour mineurs de Belpasso à Catane, dans l'est de la Sicile, où il ne tarde pas à se faire remarquer.

Le 24 octobre 2011, il est arrêté avec trois de ses compatriotes après avoir incendié une école, et condamné à quatre ans de réclusion, raconte Il Corriere della Sera.

Anis Amri commence à purger sa peine à Catane, puis passe par divers établissements pénitentiaires de Sicile, en terminant par Palerme. Loin d'être un détenu modèle, il ne bénéficie d'aucune remise de peine.

A sa sortie de prison en 2015, il est envoyé au Centre d'identification et d'expulsion (CIE) de Caltanisetta, dans le centre de l'île, où il est frappé d'une mesure d'expulsion.

"Mais la Tunisie n'a aucune intention de récupérer un citoyen qui déjà dans sa ville natale en Tunisie avait posé de nombreux problèmes", poursuit le quotidien de Milan.

Le journal assure en outre que les procédures d'identification, nécessaires à son rapatriement, "n'ont pas été faites dans les délais légaux par les autorités tunisiennes", ce qui explique que l'Italie ait été "obligée de le laisser partir".

"S'il est vrai qu'Anis Amri s'est radicalisé dans nos prisons, alors nous avons un problème, qui est d'ailleurs déjà connu", conclut le journal.

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