Après le départ de Da'ech, les paraboles de retour à Mossoul
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Le 20 avril 2017 à 10h03
Modifié 20 avril 2017 à 10h03"Maintenant nous sommes informés de ce qui se passe dans le monde", lâche Mohamed Turki en fixant une antenne parabolique sur un toit de Mossoul-Est, libéré des jihadistes qui interdisaient de regarder la télévision par satellite.
L'installateur de paraboles est soulagé. Il peut de nouveau travailler depuis que les forces irakiennes ont repris en janvier le contrôle de la partie orientale de la deuxième ville du pays, devenue en 2014 le bastion irakien du groupe Da'ech.
"Il y a une très forte demande", se félicite Mohamed Turki, qui fixe en moyenne cinq antennes par jour.
Coupés du monde et même de leur propre pays pendant plus de deux ans, les Mossouliotes veulent rattraper le temps perdu, du moins renouer avec l'extérieur. "Nous étions isolés du monde. Et nous ne savions même pas ce qui se passait près de chez nous", confie Mohamed Turki.
"Quand Da'ech était là, on installait secrètement les paraboles sur les balcons et on les recouvrait d'une bâche. Mais si les jihadistes le découvraient, ils te fouettaient", se remémore Sarmad Raad, un habitant du quartier de Chiqaq al-Khadra âgé de 26 ans.
Les commerçants de paraboles ont été les premiers à avoir souffert de la chape de plomb imposée par les anciens maîtres de la ville.
"Ils nous forçaient à fermer boutique", raconte Alaa, l'un d'eux. "Ils fouillaient les magasins pour s'assurer qu'aucune parabole ne soit vendue. Ils fouettaient ou emprisonnaient" les habitants qui en avaient.
Le but premier de Da'ech était d'isoler les Mossouliotes. Le mouvement ultraradical veillait à ce qu'ils reçoivent le moins d'informations possibles de l'extérieur. A Mossoul-Est, ils avaient notamment envahi et mis le feu au bâtiment d'une chaîne de télévision locale.
Les bords de certains axes routiers de Mossoul-Est restent jonchés de paraboles rouillées arrachées des toits par les jihadistes.
Mais en l'espace de deux ans, Da'ech a perdu l'essentiel des territoires qu'il avait conquis en Irak, et est en passe de perdre Mossoul. Il ne contrôlerait plus que 6,8% du pays, selon un responsable irakien, contre 40% à la fin de l'été 2014.
De nouveau reliés aux chaînes locales et satellitaires, les habitants de Mossoul-Est peuvent suivre les avancées des forces irakiennes sur la rive occidentale du Tigre, qui coupe la cité en deux.
Les bulletins d'infos "nous tiennent informés des quartiers libérés et nous rassurent sur le sort de nos proches là-bas", confie un membre de la famille de Sarmad.
(Avec AFP)
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