Birmanie: pétition pour réclamer le retrait du prix Nobel à Aung San Suu Kyi

Lancée il y a un an, une pétition demandant le retrait du prix Nobel d'Aung San Suu Kyi a pris de l'ampleur ces dernières semaines, et recueille désormais plus 364.000 signatures, selon l'AFP.

Birmanie: pétition pour réclamer le retrait du prix Nobel à Aung San Suu Kyi

Le 7 septembre 2017 à 11h33

Modifié le 11 avril 2021 à 2h42

Lancée il y a un an, une pétition demandant le retrait du prix Nobel d'Aung San Suu Kyi a pris de l'ampleur ces dernières semaines, et recueille désormais plus 364.000 signatures, selon l'AFP.

Des centaines de milliers de personnes à travers le monde réclament le retrait du prix Nobel attribué à Aung San Suu Kyi, vivement critiquée pour sa gestion de la crise des Rohingyas, une éventualité toutefois exclue par le comité Nobel norvégien.

Jeudi 7 septembre matin, la pétition en ligne nommée "Reprenez le prix Nobel de la paix d'Aung San Suu Kyi" recueille désormais plus de 367.000 signatures. "Jusqu'à présent, Aung San Suu Kyi, qui dirige de facto la Birmanie, n'a, pour ainsi dire, rien fait pour arrêter ce crime contre l'humanité dans son pays", estime son initiateur indonésien.

A Oslo, le comité Nobel norvégien a fait valoir qu'il lui était statutairement impossible de retirer un prix. "Ni le testament d'Alfred Nobel ni les statuts de la Fondation Nobel n'ouvrent la possibilité qu'un prix Nobel -que ce soit en physique, chimie, médecine, littérature ou paix- soit retiré. La question ne se pose donc pas formellement", a déclaré le secrétaire du comité, Olav Njølstad, cité par l'AFP.

Un prix Nobel attribué en 1991

"Seuls les efforts d'un lauréat jusqu'à l'attribution du prix sont évalués par la comité Nobel", pas son action ultérieure, a-t-il ajouté.

Aung San Suu Kyi s'était vu attribuer le Nobel en 1991, alors qu'elle était alors en résidence surveillée dans son pays, et n'avait pu se rendre à Oslo pour prononcer son discours d'acceptation que 21 ans plus tard, explique l'AFP.

Depuis des décennies, la minorité musulmane des rohingyas, qui compte environ un million de personnes en Birmanie, est victime de discriminations en Birmanie.

Les rohingyas sont apatrides

Considérés comme des étrangers en Birmanie, les Rohingyas sont victimes de multiples discriminations -travail forcé, extorsion, restrictions à la liberté de mouvement, règles de mariage injustes et confiscation des terres.

Ils ont également un accès limité à l'éducation, ainsi qu'aux autres services publics.

Depuis 2011, et la dissolution de la junte militaire ayant régné pendant près d'un demi-siècle sur le pays, les tensions entre communautés se sont accrues.

Un puissant mouvement de moines nationalistes n'a cessé ces dernières années d'attiser la haine, estimant que les musulmans représentent une menace pour la Birmanie, pays bouddhiste à plus de 90%.

Les précédents épisodes de violence?

En 2012, de violents affrontements ont éclaté dans le pays entre bouddhistes et musulmans faisant près de 200 morts, principalement des musulmans.

En octobre dernier, nouvelle poussée de violences: l'armée a lancé une grande opération après l'attaque de postes frontières par des hommes armés dans le nord de l'Etat Rakhine. Accusant les forces de sécurité de multiples exactions, des dizaines de milliers de civils avaient fui leur village. Le scénario se répète depuis fin août, de façon décuplée.

Les attaques à l'origine de l'opération de l'armée ont été revendiquées par l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), un groupe qui a émergé récemment, face à l'absence d'avancées sur le dossier par le gouvernement birman.

Une commission internationale dirigée par l'ex-secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a récemment appelé la Birmanie à donner plus de droits à sa minorité musulmane des Rohingyas, faute de quoi elle risque de "se radicaliser".

Cependant, certains analystes estiment que la prix Nobel de la Paix est impuissante face à la montée des bouddhistes extrémistes et face à une armée qui reste très forte y compris politiquement dans un pays qui fut pendant près de 50 ans une dictature militaire.  

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