Buzzichelli Maroc, mythe de la construction métallique, en redressement judiciaire

Après la liquidation de la Samir, voici un nouveau coup dur pour la ville de Mohammédia. La société Buzzichelli a été placée en redressement judiciaire. Les salariés protestent contre le non versement des salaires. L'entreprise croule sous une dette de 280 millions de DH. Son compte bancaire fait l'objet d'un ATD (avis à tiers détenteur) diligenté par la CNSS. 

Buzzichelli Maroc, mythe de la construction métallique, en redressement judiciaire

Le 15 novembre 2017 à 15h36

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

Après la liquidation de la Samir, voici un nouveau coup dur pour la ville de Mohammédia. La société Buzzichelli a été placée en redressement judiciaire. Les salariés protestent contre le non versement des salaires. L'entreprise croule sous une dette de 280 millions de DH. Son compte bancaire fait l'objet d'un ATD (avis à tiers détenteur) diligenté par la CNSS. 

Buzzichelli Maroc, fleuron national de la construction métallique, a été placée en redressement judiciaire. Le jugement a été rendu le 31 juillet 2017, par le tribunal de commerce de Casablanca.

Basée au sud ouest de Mohammedia, cette société créée en 1983 fait face à de sérieuses difficultés financières, dans un contexte où tout le secteur, ou presque, est en berne. Pour la ville, c'est un deuxième coup dur après la mise en liquidation de la Samir.

Voilà qui promet une nouvelle crise sociale. L'entreprise emploie entre 270 et 300 salariés. Dans un communiqué, le bureau provincial de la Confédération démocratique du travail, ainsi que le bureau syndical de Buzzichelli annoncent une marche de protestation pour le 19 novembre prochain. Un sit-in sera organisé durant toute la journée du 21 novembre, devant le siège social de l'entreprise.   

Mise à jour : Le PDG de Buzzichelli dément son arrestation annoncée par un syndicat 

Le 14 novembre, ces mêmes organismes s'étaient réunis pour discuter "de l'arrêt de l'activité de l'entreprise", mais aussi de "la situation déplorable des travailleurs" qui, à en croire le communiqué de la CDT, sont privés de salaires et de couverture sociale.

La CDT "refuse que le recours au tribunal de commerce fasse office d'échappatoire à la banqueroute et à la mauvaise gestion adoptée depuis 3 ans, et qu'elle constitue un moyen d'obtenir un certificat de faillite" de l'entreprise, lit-on dans le communiqué.

La demande de redressement a été introduite le 6 juillet 2017 par Buzzichelli, via le chef d'entreprise. A l'origine du jugement, une instance présidée par Abderrafii Bouhamria. Ce même magistrat officie actuellement comme juge-commissaire chargé de la liquidation de la Samir.

Le jugement établit l'état de cessation de paiement où se trouve l'entreprise, sans que la situation ne soit irrémédiablement compromise. Quant à la date de cette cessation, elle a été remontée aux 18 mois antérieurs à la date du jugement.  

Buzzichelli est présidée par Mehdi Zouhir. Hakim Nadir est son directeur général. Devant la Chambre de conseil, le chef d'entreprise a déclaré une dette de 280 MDH, dont 230 MDH de dettes fournisseurs. Il a néanmoins affirmé que Buzzichelli exerce toujours son activité, ses difficultés étant dues à la concurrence des entreprises étrangères (surtout coréennes) et à la chute du prix du pétrole.

Une situation qui a conduit la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à effectuer un avis à tiers détenteur sur le compte bancaire de Buzzichelli ouvert auprès d'Attijariwafa bank, et ce à hauteur de 17 MDH.

Sur la base des données financières, économiques et sociales de l'entreprise, le tribunal a relevé des difficultés financières et une baisse du chiffre d'affaires au titre de l'année 2014-2015. Toutefois, "l'entreprise dispose de moyens humains, techniques et commerciaux lui permettant de maintenir sa position sur le marché, ainsi que d'un fonds de commerce et d'un patrimoine immobilier important", selon le jugement consulté par Médias24.

Devant la Chambre de conseil, les avocats de Buzzichelli ont par ailleurs affirmé que les salaires des employés étaient payés. La situation semble avoir évolué depuis, à en croire les démarches protestataires des salariés. Rappelons qu'au Maroc, sur 10 procédures de redressement, 9 finissent par une liquidation (source ministère de la Justice). Et dans ce secteur d'activité qui dépend des commandes d'Etat, il est difficile de survivre lorsqu'on est en redressement judiciaire, car on n'a plus le droit de soumissionner aux marchés publics.

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