Nouveau modèle de développement: Le CMC s’invite au débat
Dans un récent discours, le Roi Mohammed VI n’a pas hésité à stigmatiser le modèle de développement actuel, en invitant les différentes institutions publiques à élaborer une nouvelle approche, propre à dépasser les obstacles et à apporter les remèdes aux faiblesses et autres dysfonctionnements. Dans le sillage de cette condamnation officielle, le Centre marocain de conjoncture (CMC) a publié ce 17 janvier, sa lettre mensuelle où il confirme la nécessité d’un nouveau «paradigme de développement.»
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Adil Boutda
Le 24 janvier 2018 à 18h00
Modifié 24 janvier 2018 à 18h00Dans un récent discours, le Roi Mohammed VI n’a pas hésité à stigmatiser le modèle de développement actuel, en invitant les différentes institutions publiques à élaborer une nouvelle approche, propre à dépasser les obstacles et à apporter les remèdes aux faiblesses et autres dysfonctionnements. Dans le sillage de cette condamnation officielle, le Centre marocain de conjoncture (CMC) a publié ce 17 janvier, sa lettre mensuelle où il confirme la nécessité d’un nouveau «paradigme de développement.»
Les experts du centre commencent par rappeler la médiocrité des performances actuelles:
*Faiblesse de la croissance: 3,5% à peine entre 2008 et 2017, contre 5% une décennie plutôt.
*Faible employabilité (42% de taux d’emploi dont 80% seulement sont rémunérés en 2016).
*Déficit structurel de la balance commerciale.
*Déséquilibre des comptes publics.
Les analystes du CMC ébauchent ensuite, la conception d’un nouveau modèle de développement. Ils évoquent la nécessité d’un Etat-développeur, d’une économie plus inclusive et des secteurs productifs plus performants.
Un rôle moteur de l’Etat
Le centre de conjoncture appelle les officiels à s’inspirer du rôle déterminant de l’Etat dans les réussites économiques des pays de l’Asie de l’est.
L’Etat marocain devrait renforcer son rôle de stratège et piloter l’activité économique, en incitant les entreprises à agir conformément aux objectifs prédéfinis.
Cependant, en faisant remarquer la faiblesse du secteur privé, les analystes du CMC n’hésitent pas à «adapter» le modèle asiatique à la réalité marocaine, en insistant sur le rôle encore important de l’Etat et ses entreprises (EEP) dans l’effort d’investissement. Afin d’optimiser le rendement de ces dernières, ils estiment que leurs relations avec l’Etat doivent être contractuelles et basées sur la définition des objectifs et la reddition des comptes.
Par ailleurs et afin de drainer les capitaux privés dans les investissements structurants, le CMC confirme le rôle positif des partenariats public-privé (PPP), tout en mettant en garde contre leur utilisation abusive. Il préconise pour chaque nouveau projet, des études comparatives avec les autres modes de réalisation avant l’adoption des PPP.
Toujours concernant l’Etat, le CMC fait la promotion du concept de «bonne gouvernance». Ce dernier conforte l’Etat dans ses rôles d’incitateur à l’investissement et de garant du fonctionnement libre du marché, tout en invitant ses représentants à traiter d’égal à égal avec les acteurs de la société civile.
Par ailleurs, le centre de conjoncture n’a pas manqué de rappeler aux gouvernants, la nécessité de concrétiser la politique de régionalisation en délimitant les compétences et les domaines d’interventions que le pouvoir central devra déléguer aux régions. Un transfert concomitant des ressources humaines et financières sera nécessaire à l’activation du développement de proximité.
Une meilleure employabilité
Le CMC rappelle dans sa lettre, la faible employabilité de l’économie nationale, aggravée par de fortes inégalités, liées à l’âge, la région, le sexe ou le niveau de formation.
Côté solutions, ses experts restent évasifs et se limitent à encourager des solutions classiques, tel que l’économie solidaire en milieu rural ou la qualification des employés via les formations continues.
Des secteurs plus productifs
Pour dynamiser notre agriculture, il faudrait selon le CMC, promouvoir une approche participative entre organismes publics, unités d’exploitation et populations rurales, afin de mieux répondre aux exigences de ces derniers, tout en permettant une meilleure valorisation des terroirs, et in fine, améliorer l’offre exportable du pays.
Concernant l’industrie, le centre de conjoncture préconise la continuation de la restructuration en cours, matérialisée par le plan d’accélération industrielle (PAI) 2014-2020, tout en conseillant la mise en œuvre d’une discipline rigoureuse de suivi, pour corriger à temps, les écarts constatés par rapport aux objectifs fixés.
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