“Ana Maak”, émission TV dédiée aux TPE, lance sa 2e édition

Stress, papiers administratifs et contrats, isolement, peur de l’inconnu ou de la défaite.. Ce sont tous des challenges que les participants à cette émission tentent de surmonter avec l’aide de ses experts. L’entrepreneur et coach de l’émission, Ismail Lahsini, nous explique les enjeux du milieu de l’entreprenariat au Maroc.

“Ana Maak”, émission TV dédiée aux TPE, lance sa 2e édition

Le 9 février 2018 à 15h56

Modifié 11 avril 2021 à 2h44

Stress, papiers administratifs et contrats, isolement, peur de l’inconnu ou de la défaite.. Ce sont tous des challenges que les participants à cette émission tentent de surmonter avec l’aide de ses experts. L’entrepreneur et coach de l’émission, Ismail Lahsini, nous explique les enjeux du milieu de l’entreprenariat au Maroc.

"Ana Maak" est une émission hebdomadaire produite par Recom Production en partenariat avec Attijariwafa bank et Wafa Assurance, diffusée tous les lundis du 8 janvier au 26 février 2018 à 21h30 sur 2M.

Les vedettes de l’émission sont des entrepreneurs passionnés et déterminés à assurer l’envol de leur petite entreprise. A Chaque épisode est présenté un cas différent, le coach avec l’aide d’experts planche sur la spécificité de toutes sortes de problématiques, de la clarification des objectifs à la prescription de recommandations, l’équipe de mentoring passe au crible l’entreprise et son projet.

Selon Sana Benjelloun, chef de projet en charge de l’émission, les taux d’audience pour chaque épisode diffusé sur 2M se situent en moyenne entre 2,8 et 3 millions de téléspectateurs.

 ‘Le Maroc manque énormément de culture de mentoring entrepreneurial’

Pour Ismail Lahsini, coach de Ana Maak engagé depuis plus de 12 ans dans la promotion de l’entrepreneuriat et l’accompagnement des entrepreneurs au Maroc et en Afrique, l’entreprenariat est, certes, un moteur pour l’économie, mais il n’est pas suffisant. Au Maroc, plus on parle d’entreprises moins on en crée. Le nombre d’entreprises créées annuellement n’est pas suffisant pour faire du Maroc un pays entrepreneurial.

Selon l’étude annuelle Global Entrepreneurship Monitor qui mesure le taux d‘activité entrepreneuriale (incluant toute personne qui a exercé une activité entrepreneuriale durant les 3 derniers mois) dans une soixantaine de pays dans le monde, le Maroc figure dans le top 5 des pays où il y a une forte volonté d’entreprendre. L’intention entrepreneuriale est donc là, cependant le Maroc se trouve en queue du classement lorsqu’il s’agit de passer à l’acte.

D’après Ismail Lahsini, 40% des Marocains souhaitent entreprendre, et seulement 4% parmi ces derniers passent effectivement à l’acte. Pourquoi? "peur de l’échec, de l’environnement fiscal, administratif.. à tort".

Ces entrepreneurs débutants n’ont pas accès à une information transparente et complète quant à leur activité ni à l’accompagnement, ils restent cloisonnés dans les discussions de cafés classiques du type: tu es fou d’entreprendre, c’est beaucoup trop risqué!

Ceci rend légitime de se demander: Qu’en est-il de l’écosystème entrepreneurial ? Il est là, mais il est en cours de renforcement et de consolidation, voire relativement faible lorsqu’il s’agit d’accompagner les TPE, selon Lahsini.

Pourquoi cette faiblesse?

Lahsini estime que c’est d’abord dû à une faille de la part des entrepreneurs. Tout le monde parle de startups et d’entreprenariat, mais les TPE, qui ont vraiment besoin d’accompagnement, sont laissées-pour-compte. Pire encore, les TPE installées en dehors de l’axe Casablanca-Rabat, sont non seulement exclues mais totalement marginalisées, sous-capitalisées, fragiles et par la force des choses, disparaissent.

«Lorsque je parle d’accompagnement, ce n’est pas forcément le rôle exclusif de l’Etat, mais c’est aussi et surtout le rôle des entrepreneurs eux-mêmes. Dans toutes les nations à vocation entrepreneuriale, ce sont d’abord les entrepreneurs qui accompagnent les TPE. C’est le rôle par exemple des chambres de commerce qui in fine peuvent être considérées comme des associations d’entrepreneurs. Au Maroc, il y a des chambres de commerces qui sont dynamiques et actives et d’autres qu’on peut qualifier de coquilles administratives..» explique Lahsini.

Comment y remédier ?

Selon Lahsini, la solution ultime pour un environnement entrepreneurial sain dépend de trois volets: L’accès au financement, l’accès aux compétences et à l’information et l’accès au marché.

D’après lui, le Maroc manque cruellement d’une culture de mentoring entrepreneurial: Les entrepreneurs qui ont réussi doivent s’organiser, se regrouper et tendre la main aux nouveaux arrivants pour réussir. «Il faut multiplier les rencontres entre les grands acteurs et les petits, créer des associations et des clubs d’entrepreneurs, chercher des opportunités, et entreprendre, tout court!».

Pour l’accès au financement, malgré toute la volonté des banques à financer les TPE, ces dernières ne sont pas structurées et n’ont aucune information financière fiable, pas de business plan, pas de bilan.. «Ce serait fou de leur octroyer un crédit vu qu'il ne servira qu’à les noyer davantage». Ces porteurs de projets n’ont généralement pas les compétences nécessaires pour gérer le volet financier de leur activité.

En ce qui concerne l’accès au marché, Lahsini donne l’exemple des Etats-Unis, vrai hub pour les startups, où le congrès a adopté la loi du Small Business Act qui réserve jusqu’à 22% des marchés publics aux TPE. Des marchés facilement accessibles donnent également accès facilement au financement.

Il est nécessaire d’adopter une approche locale de proximité; réserver une partie des appels d’offre aux TPE, en tenant compte du facteur de proximité. «Pourquoi un marché public dans une ville quelconque fera-t-il appel à des entreprises de Casablanca, alors qu’il y a des TPE dans ladite ville capables de faire le même travail?»

Ana Maak pour comprendre les tips & tricks du milieu entrepreneurial marocain

L’objectif final de l’émission est que les chefs d’entreprise, commerçants, artisans, jeunes entrepreneurs, mais aussi les jeunes étudiants et familles, en sortent avec des best practices et une nouvelle façon d’aborder son projet. L’émission vise à faire rayonner la Très Petite Entreprise marocaine et à promouvoir la culture entrepreneuriale, moteur incontesté de notre économie.

Chaque saison correspond à une série de 8 émissions hebdomadaires. Chaque épisode de 52 min est composé de plusieurs séquences de vie de l’entrepreneur avec une mise en situation différente (dans son entreprise, à son domicile, avec le coach…) sur plusieurs jours. 

L’entreprise sélectionnée reçoit le coach en explorateur dans une première phase, une fois la mission cernée et partagée, il préconisera un plan d’action, et apportera avec le soutien et l’expertise du comité de parrainage de l’émission, l’accompagnement, même financier pour leur permettre de se procurer du matériel ou encore de réaménager leur lieu de travail, pour atteindre l’objectif fixé, en établissant une feuille de route ad hoc.

Après une première période de coaching de 2 à 3 jours, le candidat est laissé seul pendant une période de 15 jours à 1 mois. Le coach reprendra contact pour constater les changements et l’évolution du projet.

Enfin une dernière séquence montrera l’entreprise quelques semaines plus tard. Alternant voix off,  témoignages et séquences de vie, l’émission s’appuiera sur l’avant et l’après des différentes situations.

Lahsini ajoute: S’il y a un conseil que je peux donner à un futur entrepreneur ce serait "ne restez pas seuls". Rejoignez une tribu ou créez votre propre tribu d’entrepreneurs qui ont la volonté de réussir, rejoignez des structures d’accompagnement s’il y en a dans votre région, construisez une relation de transparence totale avec votre banquier, travaillez avec un comptable expert dès le début et consultez un avocat avant même d’en avoir besoin. Toutes les TPE ne sont pas destinées à grandir, mais elles doivent, au moins, prospérer.

Pour regarder les replays de l’émission : http://www.2m.ma/fr/ana-maak/

 

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