Daoudi: “Les subventions doivent être remplacées par un revenu social universel”

Le nouveau système de ciblage des aides sociales, qu’il s’agisse de la compensation ou d’autres types d’allocations, sera livré en 2019 et ne sera pas opérationnel avant 2020 au plus tôt. Voici les derniers éléments disponibles.

Daoudi: “Les subventions doivent être remplacées par un revenu social universel”

Le 15 février 2018 à 16h53

Modifié 11 avril 2021 à 2h44

Le nouveau système de ciblage des aides sociales, qu’il s’agisse de la compensation ou d’autres types d’allocations, sera livré en 2019 et ne sera pas opérationnel avant 2020 au plus tôt. Voici les derniers éléments disponibles.

On y voit désormais un peu plus clair sur l’état d’avancement du ciblage lancé par le gouvernement. Au cours d’un entretien diffusé en live vidéo par Médias24, le ministre des Affaires générales et de la gouvernance Lahcen Daoudi a livré les grandes lignes du projet ainsi que son état d’avancement.  On constatera que plusieurs points relatifs au nouveau système restent en suspens.

Le ministère de l’Intérieur a lancé une étude pour ce ciblage. L’idée a été inspirée de l’Inde. Le même système sera transposé, à quelques différences près. Selon Daoudi, l’Intérieur s’est adjoint les services d’experts indiens, les mêmes qui ont élaboré le système actuellement en place.

L’étude sera réalisée par un cabinet dont le nom n’est pas indiqué. Le coût de la prestation non plus. Tout ce que l’on sait concernant ce dernier point, c’est que le gouvernement a contracté un prêt de 32 millions de dollars (*) pour “l’ensemble du package“, c’est-à-dire pour mettre en place ce système. Mais on ne sait pas si ces 32 millions de dollars couvrent la totalité des coûts.

Progressivement“, chaque Marocain aura son identifiant et toute la population sera enregistrée dans cette base de données. Des mises à jour périodiques, à un rythme qui n’est pas indiqué, seront effectuées, pour connaître la situation pécuniaire, sociale, de chaque personne identifiée.

Comment fonctionnera le système?

En Inde, il fonctionne de la manière suivante: un réseau de reconnaissance des personnes, à travers les empreintes digitales et l’iris est installé dans tous commerces. Lorsqu’un client arrive dans une épicerie, pour acquérir une bouteille de gaz butane, il se fait reconnaître et en quelques fractions suivantes, il est identifié. Le système sait instantanément s’il a droit par exemple à du sucre ou du butane subventionné. Ou s’il a déjà épuisé sa dotation mensuelle. Ou bien s’il n’a droit à rien.

Ci-dessous, les propos de Lahcen Daoudi sur le ciblage (de la minute 16' à la minute 28')

S’il y a droit, il prend sa bouteille de gaz en payant le prix subventionné. L’Etat verse la différence au commerçant, instantanément.  Ou bien il paye le prix fort et reçoit instantanément sur son téléphone la différence.

Combien coûte l’installation de ces terminaux de reconnaissance des personnes? Car il y aura au moins 1 million de points de vente.

Daoudi ne répond pas cette question. D’une part, il ne connaît pas le montant. Et d’autre part, il souhaite un système qui ne soit pas uniquement en place pour gérer les subventions.

On sait une chose, sur laquelle le gouvernement est d’accord. C’est que la même base de données sera utilisée pour tous les filets sociaux, Ramed, Tayssir, allocations aux veuves démunies, allocations aux femmes divorcées et sans ressources, bourses universitaires éventuellement…

Par contre, quels seront les bénéficiaires et sur quels critères?

Le premier scénario consiste à gérer les subventions, au seul profit des couches défavorisées ou pauvres, en leur versant l’équivalent des subventions perdues.

Daoudi affirme défendre, “à titre personnel, car la décision finale revient au gouvernement“, l’idée d’un revenu social universel, accordé à tous les Marocains démunis.

En d’autres termes, la suppression de la compensation ne sera pas remplacée par le versement de l’équivalent aux couches démunies. Daoudi veut verser un revenu mensuel aux familles qui en ont besoin.

Combien de famille et sur quel critère?

Daoudi donne un premier exemple: “si nous versons une moyenne de 1.000 DH par mois à un million de familles démunies, cela coûtera à l’Etat 12 MMDH par an, à peine moins que le coût global des subventions en 2017 (13 MMDH environ).

Il estime qu’il faut partir des moyens de l’Etat. Définir une enveloppe et la répartir ensuite en partant des plus démunis vers les moins démunis. Ce ne serait plus une subvention versée aux plus démunis pour acheter tel ou tel produit, à tel ou tel prix, mais un revenu universel garanti dont ils feraient l’usage qu’ils souhaitent. Il dit: “mon souci, c’est la pauvreté qui doit disparaître du Maroc“.

Les 1.000 DH, c’est une moyenne et un simple exemple. Cela pourrait être 500 DH ou 1.500 DH en fonction des familles et des critères retenus. Quant au nombre, il est également indicatif. Cela pourraient être 4 millions, chaque strate percevant moins que la précédente. Daoudi veut donc un système de cartes ou de paiement mensualisé sur les téléphones portables des intéressés.

[NDLR. Précision d'un lecteur: Il s agit du prêt-programme P155198 (100$ millions) de la Banque Mondiale:
Il vise la création de deux registres: Le registre national de la population et le registre social unifié.
Le registre social unifié englobera le Ramed, Tayssir et Soutien aux veuves mais pas les subventions de la Promotion Nationale].

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