Premier décaissement du premier prêt de la Banque mondiale à la ville de Casablanca

C’est une première dans les annales de la Banque mondiale! Dans un point de presse tenu ce 5 mars, au siège de la wilaya de Casablanca-Settat, Abdelaziz El Omari, président de la commune de Casablanca et la directrice régionale de la Banque mondiale, Marie Françoise Marie-Nelly, ont présenté le premier "prêt pour résultat", accordé à une échelle infranationale. Casablanca recevra un montant de 1,9 MMDH de la banque de Washington. Une première tranche de 475 MDH a déjà été décaissée le 19 février 2018.

Premier décaissement du premier prêt de la Banque mondiale à la ville de Casablanca

Le 5 mars 2018 à 19h02

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

C’est une première dans les annales de la Banque mondiale! Dans un point de presse tenu ce 5 mars, au siège de la wilaya de Casablanca-Settat, Abdelaziz El Omari, président de la commune de Casablanca et la directrice régionale de la Banque mondiale, Marie Françoise Marie-Nelly, ont présenté le premier "prêt pour résultat", accordé à une échelle infranationale. Casablanca recevra un montant de 1,9 MMDH de la banque de Washington. Une première tranche de 475 MDH a déjà été décaissée le 19 février 2018.

C’est un prêt "nouvelle génération" que la Banque mondiale vient d’octroyer à la ville de Casablanca. Ses décaissements graduels dépendent du degré de réalisation des objectifs préétablis, au moment de la signature de l’accord de prêt. L'institution pratique déjà ce genre de prêts à l’échelle des Etats souverains mais c’est la première fois, qu’elle va "l’expérimenter" à un niveau régional.

C’est ce qui fait dire à Mme M.F. Marie-Nelly, que la Banque mondiale et le conseil de la ville, n’ont pas le droit d’échouer dans la mise en place effective de ce programme de soutien. Sa réussite conditionne son adoption par l’institution de Breton Woods, pour ses projets futurs, de soutien aux villes et aux régions dans le monde.

Pourquoi Casablanca et pourquoi la Banque mondiale?

La Banque mondiale a accepté d’accompagner Casablanca, parce que la ville a déjà élaboré un ambitieux plan de mise à niveau, fin 2014. Il s’agit du plan de développement du Grand Casablanca (PDGC), signé devant le Roi Mohamed VI en septembre 2014. Un plan qui confirme l’approche régionale de développement, adoptée par l’Etat marocain. Cette volonté politique rencontre les grandes orientations de la Banque mondiale, qui privilégie les financements ciblés et localisés.

Par ailleurs, et pour emporter l’adhésion des décideurs de la Banque mondiale, l’intégration des environs de la ville dans ce plan de développement (PDGC) a été décisive. En effet, la directrice régionale de la Banque mondiale a expliqué que les poches de pauvreté et les déficits en services de première nécessité se trouvent essentiellement dans les quartiers suburbains et que les décideurs de la ville ont raison de les insérer dans le schéma global de mise à niveau de leur grande agglomération.

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Pour sa part, le wali-directeur général des collectivités locales, Khalid Safir, a tenu à préciser que Casablanca avait la possibilité de souscrire le même prêt auprès d’autres institutions financières, mais qu’elle a préféré le soutien de la Banque mondiale, afin de bénéficier de la visibilité et la notoriété de cette vénérable institution. M. A. El Omary abondera dans le même sens, en précisant que l’appui technique et l’expertise des projets de développement sont des atouts indéniables de la Banque mondiale. 

Le coût et les conditions de cette dernière institution sont aussi très avantageux pour la ville: un taux d’intérêt préférentiel, un délai de grâce de 7 ans et un remboursement échelonné sur 23 ans.

Objectifs

Le programme de soutien, lié à ce prêt international, vise trois objectifs distincts:

>Le renforcement des capacités d’investissemende la ville 

Casablanca n’arrive à mobiliser que 19 dollars par habitant. La Banque mondiale estime que la ville blanche pourrait doubler ce ratio, car son potentiel budgétaire, serait de 150 millions de dollars. 

La ville doit donc améliorer ses systèmes de recouvrement des taxes et élargir son assiette fiscale, afin d’augmenter ses ressources propres. Elle doit aussi s’appuyer plus sur les investissements privés dans le cadre des partenariats public-privé. 

Le prêt de l'institution devrait avoir un effet de levier et encourager les entreprises privées, à prendre en charge des projets structurants du PDGC. La gestion des parkings et la valorisation des déchets solides, sont des exemples de PPP que la ville compte réaliser, selon son président M. A. El Omary.

>L’amélioration de l’accès aux services de base 

La Banque mondiale et le conseil de la ville se sont fixé comme objectif, le raccordement de 10.000 foyers supplémentaires, aux services de base (assainissement liquide, raccordement au réseau d’eau potable,…).

L’amélioration de l’infrastructure de la ville est également prévue et concerne la réfection de la voirie, de l’éclairage public, des espaces-verts,…..etc.

A cet égard, Mme M.F. Marie-Nelly a insisté sur la nécessité d’associer les citoyens dans la gestion de leur ville. Elle cite l’exemple de Lagos, une mégapole où les autorités municipales organisent annuellement des enquêtes, au cours desquelles les citoyens donnent des avis détaillés sur les réalisations de leur commune.

Des mécanismes transparents de prise en charge des réclamations des citoyens et une dématérialisation des services administratifs, sont demandés par la Banque mondiale, dans le cadre de ce programme.

>L’amélioration de l’environnement des affaires 

Pour atteindre cet objectif, l’accent sera mis sur la numérisation de diverses procédures administratives. A cet égard, El Omary a annoncé qu’un projet de plateforme est en cours, pour automatiser l’octroi des autorisations d’ouverture des commerces (www.rokhass.ma).

Modalités de mise en œuvre

Le versement des différentes tranches du prêt sera conditionné par l’obtention de résultats concrets et quantifiables. Six indicateurs de performance ont pu être élaborés pour mesurer les avancées du programme:

> Pourcentage d’augmentation des recettes fiscales de la ville. Les deux partenaires se sont mis d’accord sur un objectif de croissance de 40%, à l’horizon 2021. El Omary a précisé que les entrées de la ville ont déjà crû de 15% en 2017, par rapport à l’année de référence (2015). Confiant, il estime que cet objectif pourra même être dépassé.

>Modernisation du système de gestion des recettes de la ville.

>Augmentation des capitaux privés, mobilisés dans le cadre des partenariats public-privé.

>Nombre de nouveaux foyers ayant accès aux services de base.

>Nombre de kilomètres de voirie et de trottoirs refaits.

>Simplification et dématérialisation des procédures administratives, liées aux activités économiques.

Afin de s’assurer d’un suivi efficace de ce programme, le conseil de la commune a mandaté Casa prestations pour mettre sur pied une unité de gestion du programme (UGP).
Cette cellule devra assurer le suivi opérationnel du programme, la coordination entre les différents acteurs de la ville (SDL, Lydec, CRI, conseil de la ville,…) et la préparation des états d’avancement, pour le déblocage progressif des fonds, par la Banque mondiale.

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