Antonio Guterres fait le récit des événements ayant conduit à l’escalade dans la zone de Guerguarate

En parcourant le rapport Guterres sur le Sahara qui a été publié mercredi 4 avril et qui est daté du 29 mars 2018, on découvre que la situation actuelle est le fruit d’une escalade qui a démarré en février 2017. Chronologie des faits qui ont conduit la région au bord d’une nouvelle confrontation armée.

Antonio Guterres fait le récit des événements ayant conduit à l’escalade dans la zone de Guerguarate

Le 6 avril 2018 à 17h34

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

En parcourant le rapport Guterres sur le Sahara qui a été publié mercredi 4 avril et qui est daté du 29 mars 2018, on découvre que la situation actuelle est le fruit d’une escalade qui a démarré en février 2017. Chronologie des faits qui ont conduit la région au bord d’une nouvelle confrontation armée.

Dans son 2ème rapport, Antonio Guterres a rendu compte des faits intervenus depuis la publication de son précédent rapport en 2017 et plus particulièrement des difficultés auxquelles a été confrontée la Minurso du fait des incursions répétées du polisario dans la zone tampon de Guerguarate.

Le secrétaire général rappelle qu’après avoir multiplié en février 2017 des incursions dans la zone frontalière de Guerguarat en menaçant les véhicules marocains et en tamponnant illégalement leurs passeports, les éléments armés du polisario ont fini par se retirer le 28 avril de l’année dernière. C'était suite à une injonction de l'ONU.

Selon les observateurs de la Minurso, cette zone à cheval entre le Maroc et la Mauritanie "est demeurée calme et libre d’éléments de l’une ou l’autre parties jusqu’à la fin décembre 2017".

Leur départ n’a pas empêché le secrétariat général de l’ONU d’envoyer le 2 juin 2017 des notes verbales au Maroc et au polisario, pour déployer sur place une mission d’experts chargée de procéder à des consultations approfondies avec les parties.

Le polisario a accepté mais le Maroc a répondu que l’accord militaire no 1 demeurait viable et était garant de la préservation du cessez-le-feu et que par conséquent la mission proposée était "inopportune" et "inappropriée".

Quelques mois plus tard, le 9 décembre, le secrétaire général du polisario a protesté, par lettre auprès du SG, que "la crise de Guerguerat n’était pas réglée, qu’aucune mission d’experts de l’ONU n’avait été déployée" et a prévenu qu’il "n’accepterait pas le maintien de cette situation".

Horst Kohler, envoyé spécial du SG, a le 14 décembre 2017, invité par lettre les deux parties et les États voisins à tenir des consultations bilatérales et tous les destinataires y ont répondu favorablement.

Après neuf mois de calme, un groupe de militaires du polisario y a de nouveau brièvement pénétré, en décembre, pour avertir les observateurs de la MINURSO qu’il allait bloquer le passage du rallye automobile l’Africa Eco Race qui devait traverser la région le 8 janvier 2018 pour se rendre en Mauritanie.

Le 4 janvier 2018, les incidents à répétition provoqués par le polisario ont conduit à la crise actuelle

Ainsi, le polisario a entravé la circulation civile, poussant même certains véhicules à faire demi-tour. Après admonestation, il a précisé qu’il ne perturberait plus le déroulement de la course et se bornerait à en observer le passage, ce qu’il a fait mais la Minurso lui a demandé de retirer ses éléments armés de la zone.

En dehors de la perturbation du rallye automobile, un groupe d’éléments, "apparemment non armés du polisario" a établi un "poste de surveillance" de jour à l’intérieur de la zone tampon, à quelque 500 mètres au sud-est du poste d’observation temporaire de la MINURSO. En guise d’explications, le polisario a assuré que sa présence consistait en une "police" civile non armée.

Notons qu’au moment de la publication du rapport (4 avril), Guterres rappelle que ces éléments sont toujours présents sur place pendant la journée. Sachant que la surveillance de la MINURSO de la zone ne s’effectue qu’en journée pour des raisons de sécurité, il est probable que le polisario campe sur place.

Le représentant permanent du Maroc à l’ONU a alors déclaré par courrier au secrétariat général que la présence militaire du polisario dans la zone tampon de Guerguarat violait l’accord militaire no 1. Les autorités marocaines ont réaffirmé ce message lors de plusieurs échanges avec l’envoyé personnel ainsi qu’avec le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques et le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.

Furieux de cette présence, le Maroc a averti, le jour-même, la MINURSO qu’il avait déployé 260 soldats entre Auserd et Bir Gandouz, à deux heures de Guerguerat, pour sécuriser la course en cas de besoin.

Préoccupé par l’escalade, Guterres a demandé, le 5 janvier, à Brahim Ghali "que le trafic civil et commercial régulier ne soit plus entravé et qu’aucune décision ne soit prise qui pourrait constituer une modification du statu quo concernant la zone tampon".

Dans une lettre datée du 7 janvier, le Secrétaire général du polisario lui a répondu que la perturbation du trafic civil par ses éléments était liée à "l’expansion du Maroc jusqu’à la frontière d’un pays tiers et à la reconnaissance implicite du fait que le statut final du territoire était déterminé."

Le 9 janvier, après avoir été informée que les troupes marocaines avaient regagné leur base, la MINURSO a augmenté le nombre de patrouilles aériennes et les heures d’ouverture du poste d’observation temporaire dans la zone.

Malgré le retrait marocain, les éléments du polisario sont restés sur place mais pour faire bonne figure, ils ont invité, le 24 janvier, la MINURSO à constater qu’il n’y avait pas d’armes dans leur véhicule de police.

L’envoyé spécial du SG a rencontré à Berlin, les 25 et 26 janvier, le secrétaire général du polisario puis le 6 mars, le ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération internationale.

Malgré ces rencontres, le représentant permanent du Maroc a réaffirmé, par courrier le 1er février, la préoccupation du Royaume face au maintien de la présence des éléments du polisario près de Guerguerat en soulignant que cette présence compromettait la relance du processus politique.

Le 5 février, le coordonnateur marocain auprès de la MINURSO a adressé un nouveau message écrit dans des termes analogues, demandant le retrait immédiat et inconditionnel du polisario.

Afin de clore le cycle de rencontres avec les parties prenantes et les Etats voisins, l’envoyé personnel a rencontré, le 8 février à Berlin, le ministre mauritanien des Affaires étrangères puis le 15 février celui de l’Algérie.

Au final, malgré les nombreux courriers, rencontres et admonestations du SG de l’ONU, ce dernier conclut qu’au 1er mars, des éléments du polisario sont toujours présents dans la zone de Guerguerat.

Rappelons que le Maroc s’est dit prêt à envisager toutes les options si l’ONU n’arrive pas à rétablir diplomatiquement le statu quo dans cette zone tampon censée être neutre et sans présence d’éléments des belligérants.

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