Université Mohammed VI des sciences de la santé: “Notre ambition est de réduire progressivement les frais pour les étudiants”

Le système d’enseignement supérieur marocain est en pleine mutation. Les réformes en cours se multiplient pour permettre de répondre aux besoins croissants de formation des jeunes. Plusieurs universités privées voient le jour avec des concepts différents, mais rares sont celles qui peuvent prétendre travailler sans buts lucratifs. C’est le cas pourtant de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé (UM6SS). Portée par la Fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaid Al Nahyan Maroc, l’université dédiée aux sciences de la santé défend un nouveau modèle.

Université Mohammed VI des sciences de la santé: “Notre ambition est de réduire progressivement les frais pour les étudiants”

Le 25 juillet 2018 à 12h50

Modifié 25 juillet 2018 à 12h50

Le système d’enseignement supérieur marocain est en pleine mutation. Les réformes en cours se multiplient pour permettre de répondre aux besoins croissants de formation des jeunes. Plusieurs universités privées voient le jour avec des concepts différents, mais rares sont celles qui peuvent prétendre travailler sans buts lucratifs. C’est le cas pourtant de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé (UM6SS). Portée par la Fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaid Al Nahyan Maroc, l’université dédiée aux sciences de la santé défend un nouveau modèle.

En effet, les diplômes délivrés par cette université «sont reconnus par l’Etat au même titre que les universités publiques».

2.500 étudiants poursuivent leurs études sur les bancs de cette jeune université créée en septembre 2014, dans différentes disciplines.

Celle-ci est composée de six facultés et grandes écoles :

- Faculté de médecine,

- Faculté de médecine dentaire,

- Faculté de pharmacie,

- Faculté des sciences et techniques de santé (sciences infirmières, Techniciens de laboratoire, Techniciens de radiologie, Diététique-nutrition, rééducation & réhabilitation, Sage-femme, Sciences cognitives…),

- L’école Supérieure de Génie Biomédical,

- L’école internationale de santé publique qui forme à la santé publique et au management de la santé,

«Que l’université soit à gestion privée n’est pas un détail. Nous voulons construire au Maroc le modèle d’une université efficiente, capable d’avoir une certaine liberté d’innover tout en étant totalement dans l’esprit d’une université publique. On se plie aux exigences du ministère de l’enseignement totalement, mais avec le maximum d’innovation et d’efficience possible», avance le président de l’université.

Les frais de scolarité couvrent seulement le coût de revient de la formation

Les frais de scolarité varient entre 33.000 et 130.000 dirhams selon les filières. Il faut débourser 130.000 dirhams par an pour étudier la médecine, la pharmacie ou la médecine dentaire. Les tarifs sont moins importants pour les autres spécialités. Pour la faculté des sciences et techniques, il faut débourser entre 33.000 et 59.000 dirhams par an. Les formations à l’École Supérieure de Génie Biomédical varient selon les cycles entre 35.000 et 55.000 dirhams l’année. Enfin, le tarif de l’école internationale de santé publique est de 49.000 dirhams l’année.

Comment peut-on être dans le privé, dispenser une formation payante et être à but non-lucratif ? «Nous ne cherchons pas la rentabilité», tranche le Pr Nejjari. «Nous avons un but non-lucratif, c’est clair et net. Notre seul objectif est la viabilisation et la pérennisation du projet. Les tarifs ont été fixés sur la base du coût de revient de la formation d’un étudiant», ajoute-t-il. L’université ne cherche pas à faire de profit, mais à couvrir ses charges.

«L’important pour nous, c’est d'être à l’équilibre, payer nos dettes et payer nos charges», insiste le président de l’université qui révèle au passage que le financement du projet, quelque 800 millions de dirhams, s’est fait totalement par concours bancaires marocains.

«En comparaison avec l’international, nos tarifs sont très accessibles. Il est vrai, cependant, que sur l’échelle nationale ce n’est pas accessible pour tout le monde. Nous travaillons sur ce point, c’est la raison pour laquelle nous avons opté dès le départ pour la mise en place d’un système de bourses pour permettre aux plus méritants et ceux qui ont des conditions financières difficiles de ne pas être pénalisés», précise notre interlocuteur.

Une commission octroie des bourses en fonction de l’excellence du dossier et de la situation sociale des étudiants. Selon nos informations, 25% de l’effectif estudiantin en médecine profite des bourses totales ou partielles.

Multiplier les sources de revenus

L’ambition de l’université, qui espère accueillir à termes 10 000 étudiants, est de trouver de nouveaux modes de financement. «Nous assurons une formation aux cadres du ministère de la Santé financée par l’OMS. Nous avons aussi dispensé une formation adressée aux sages-femmes financée par une organisation internationale ou encore une formation financée par une association professionnelle pour les journalistes», énumère le président de l’université.

«Nous cherchons des modes de financement qui viennent des entreprises ou d’organismes internationaux, des partenaires solides pour pouvoir dispenser des formations au bénéfice des services de la santé. Notre ambition est de généraliser ce concept à la formation initiale et progressivement diminuer la charge pour les étudiants», explique notre interlocuteur. Le staff de l’université mise gros sur le mécénat pour «que des entreprises puissent parrainer des étudiants». L’UM6SS prend pour exemple le modèle des universités américaines.

«Nous sommes jeunes, nous venons de démarrer, mais notre ambition, c’est bien d’avoir un réseau solide de partenaires (des industries, des fondations) pour financer notre université. L’objectif est de faire en sorte qu’un jour ou l’autre le projet devienne autonome et auto-finançable et construire un système pérenne capable de répondre aux besoins du pays», résume le président de l’université.

Un écosystème complet

Le besoin de multiplier les sources de revenus et de financements trouve son autre justification dans l’importance de l’écosystème de l’université. En effet, le projet a été conçu comme un ensemble avec l'université à son centre.

Autour de l’université, on trouve d’abord le pôle hospitalier avec l’hôpital international Cheikh Khalifa (250 lits) qui se trouve à quelques centaines de mètres de l’université. Les deux entités sont reliées par un pont qui leur permet une interconnexion totale. Ce pôle hospitalier se dotera dans un an d’un nouvel établissement, l’hôpital international Mohammed VI (350 lits) qui se situera à Bouskoura.

Le deuxième maillon de l’écosystème est le laboratoire national de référence. C’est un laboratoire qui fait de la biologie et du diagnostic biologique très avancé. «La création de laboratoire répond à une vraie demande, car on s’est rendu compte que beaucoup d’analyses biologiques marocaines se faisaient à l’étranger et cela coûte cher et engendre des sorties de devises importantes, sans oublier que c’est notre patrimoine génétique que nous envoyons à l’étranger et qui est utilisé pour de la recherche», nous explique le président de l’université.

La troisième composante de l’écosystème est «l’International Medical Simulation Center». Le centre international de simulation médicale permet aux étudiants d’apprendre sur des mannequins ou sur des pièces. Ce centre est doté également d’un bloc opératoire. Ça permet d’améliorer la qualité de formation de façon significative.

L’écosystème est complété par un centre de recherche en cours de mise en place. «Il est prêt et va bientôt démarrer», confie Pr Nejjari.

L’ambition ultime de l’université est de fournir au Maroc des ressources humaines de qualité dans le domaine de la santé qui souffre d’un manque flagrant de personnel en quantité et en qualité.

 

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