Tourisme: baisse de régime en ce début d'année?

Le dernier bulletin de l’Office des changes montre que les recettes en devises du tourisme sont passées de 6,34 MMDH en janvier 2018 à 5,88 MMDH à la même période de 2019. Cette baisse de 8% tranche avec la précédente hausse de 40% en janvier 2018 vs janvier 2018. Elle n’inquiète cependant pas les opérateurs qui parlent de chiffre provisoire et d'un effet de base après une année 2018 exceptionnelle.

Tourisme: baisse de régime en ce début d'année?

Le 7 mars 2019 à 17h00

Modifié 10 avril 2021 à 20h47

Le dernier bulletin de l’Office des changes montre que les recettes en devises du tourisme sont passées de 6,34 MMDH en janvier 2018 à 5,88 MMDH à la même période de 2019. Cette baisse de 8% tranche avec la précédente hausse de 40% en janvier 2018 vs janvier 2018. Elle n’inquiète cependant pas les opérateurs qui parlent de chiffre provisoire et d'un effet de base après une année 2018 exceptionnelle.

En règle générale, les deux premiers mois de l’année correspondent à une période de basse saison en termes d’arrivées et donc de recettes touristiques. Mais la baisse de 451 MDH de recettes en devises en janvier 2019 par rapport à janvier 2018 pose tout de même des questions notamment après le drame d’Imlil.

Première baisse des recettes en devises en 4 ans

D’autant plus que d’après les chiffres de l’Observatoire du tourisme, c’est la première fois depuis 2015 que les recettes en devises d’un mois de janvier enregistrent une baisse de presque 8% avec 5,88 milliards de dirhams contre 6,34 MMDH en janvier 2018.

Pour rappel, les chiffres publiés par cet organisme avant leur correction ultérieure à la hausse par l’Office des changes étaient de 3,97 MMDH en janvier 2015, de 3,901 MMDH en janvier 2016, de 4,015 MMDH en janvier 2017 et enfin de 5,7 MMDH en janvier 2018.

Pour résumer, la tendance était à la hausse avec des taux respectifs de 3% en 2017 et 40% en 2018 avant la baisse de près de 8% qui a caractérisé la période janvier 2018-19.

Se voulant rassurant, Fouzi Zemrani, qui co-préside la Confédération nationale du tourisme (CNT), nous rappelle que le mois de janvier correspond à une faible activité touristique et que la majorité des recettes engrangées pendant cette période viennent du tourisme d’affaires.

« Cette baisse de recettes est imputable au marché qui est généralement peu dynamique en cette période. Sachant que le mois de janvier correspond au début de la basse saison, tout le monde essaye de limiter les dégâts en misant sur des événements incentive (congrès d’entreprises, meeting …).

« Il faut rappeler que les deux premiers mois de l’année voient toujours les marchés traditionnels aller vers d’autres destinations. C’est par exemple le cas des Français qui vont skier dans leur pays au lieu de venir au soleil marocain.

« S’il y a eu des bonnes recettes en janvier 2018, c’est dû à quelque chose d’exceptionnel que l’on a d’ailleurs du mal à expliquer. Peut-être l’accumulation d’événements à retentissement mondial comme la COP22 en 2016 qui a eu un effet différé.

Après mise à jour, la baisse sera-t-elle moins importante ?

« De plus, le dernier chiffre de l’Office des changes est provisoire. Ainsi, mon agence de voyages a réalisé un meilleur chiffre d’affaires en janvier 2019 qu’en 2018. Elle a vendu beaucoup plus de packs-voyages à des entreprises étrangères qui ont récompensé des membres de leur personnel en les envoyant à Marrakech en basse saison.

« Il ne faut donc pas s’inquiéter outre-mesure car l’année 2018 a été exceptionnelle à tous points de vue. Rien n’est figé sachant que le week-end dernier, Marrakech était archi-complet dans tous les établissements classés.

« La demande est au rendez-vous et l’activité touristique de février promet d’être plus élevée qu’en janvier. Pour mars, ça a l’air bien parti mais c’est en avril prochain que les choses sérieuses vont vraiment commencer.

 La haute saison annonce un bon démarrage

« La première semaine d’avril qui correspond au début des vacances scolaires sera déterminante pour la haute saison qui dure jusqu’en juin. La bonne nouvelle est que l’effet Ramadan, auparavant bête noire des hôteliers, s’est estompé car les confirmations de réservation sont au rendez-vous.

« En résumé, malgré le drame d’Imlil, l’activité de notre destination se porte bien et les recettes vont certainement évoluer positivement dans les mois à venir, conclut optimiste Zemrani.

Selon un autre professionnel, requérant l’anonymat, la baisse de janvier est à lier à celle des recettes des MRE qui ont également chuté de 9,2% pendant la même période.

Des touristes plus économes ?

« Les MRE sont confrontés à des difficultés financières dans leur pays d’accueil qui les forcent à envoyer moins d’argent et à réduire leur séjour dans leur pays d’origine », résume notre interlocuteur qui ajoute que le chiffre de l’Office des changes est provisoire et que la baisse des recettes sera moindre après mise à jour des données.

Sans véritable explication, les supputations sont donc de mise à l’image du phénomène qui avait caractérisé une partie de l’année 2018 avec des arrivées en hausse et des recettes en baisse.

A l’époque, plusieurs opérateurs expliquaient cette baisse par des touristes plus économes (MRE et étrangers) qui préféraient loger dans des établissements non classés dont l’activité échappe à la comptabilité de l’office des changes.

Plusieurs opérateurs remettent d’ailleurs en cause le mode de calcul des recettes de l’Office sachant que les chiffres qu’il publie sont systématiquement rectifiés à la hausse.

Il faudra donc attendre les mois prochains pour voir si la baisse de 8% est réelle et si le mois de février s’inscrit dans un trend haussier ou baissier en termes de recettes en devises. 

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