Le Royaume-Uni et l'Allemagne ferment leur ciel aux Boeing 737 Max

Le Royaume-Uni, l'Allemagne et trois pays d'Asie ont fermé mardi 12 mars leur ciel aux Boeing 737 Max et d'autres les ont cloués au sol, après deux accidents mortels en moins de six mois impliquant cette nouvelle génération d'appareils.

Le Royaume-Uni et l'Allemagne ferment leur ciel aux Boeing 737 Max

Le 12 mars 2019 à 15h57

Modifié le 10 avril 2021 à 20h48

Le Royaume-Uni, l'Allemagne et trois pays d'Asie ont fermé mardi 12 mars leur ciel aux Boeing 737 Max et d'autres les ont cloués au sol, après deux accidents mortels en moins de six mois impliquant cette nouvelle génération d'appareils.

Un 737 MAX 8 de la compagnie Ethiopian Airlines s'est écrasé dimanche 10 mars au sud-est d'Addis Abeba peu après le décollage, tuant les 157 passagers et membres d'équipage. Selon un témoin, Tegegn Dechasa, l'arrière de "l'avion était déjà en feu lorsqu'il s'est écrasé au sol" et l'appareil n'a laissé qu'un tas de débris.

C'est un autre exemplaire de ce modèle opéré par Lion Air qui s'était abîmé en mer en Indonésie en octobre, entraînant la mort des 189 personnes à bord, là aussi quelques minutes après le décollage.

Face à cette cascade d'immobilisations de ces appareils, les Etats-Unis ont continué d'afficher leur confiance en Boeing tandis que le président américain Donald Trump a déploré que les avions soient devenus "trop complexes" à piloter.

"Nous continuons à être impliqués dans l'enquête sur l'accident et prendrons les décisions sur les suites à donner en fonction des éléments récoltés", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la FAA, l'agence fédérale de l'aviation américaine.

Jusqu'à présent, les Etats-Unis ont décidé de ne pas clouer au sol ces avions, mais veulent obliger Boeing à procéder à des modifications du 737 MAX 8 et du 737 MAX 9.

La FAA a demandé à l'avionneur américain d'effectuer des changements "au plus tard en avril" sur des logiciels et sur le système de contrôle MCAS conçus pour éviter les décrochages.

"Mesure de précaution"

Le Royaume-Uni a été le premier pays européen à suspendre les vols de toute la gamme de Boeing 737 MAX dans son espace aérien, après des décisions similaires de plusieurs pays d'Asie et du sultanat d'Oman dans le Golfe.

"Par mesure de précaution, nous avons donné les instructions d'arrêter tous les vols commerciaux de passagers de toute compagnie partant ou arrivant au Royaume-Uni ou survolant l'espace aérien", indique dans un communiqué l'Autorité britannique de l'aviation civile (CAA).

Peu après, l'Allemagne lui a emboîté le pas, fermant son espace aérien aux Boeing 737 Max 8, a annoncé le ministre des Transports Andreas Scheuer.

"La sécurité passe avant tout. Jusqu'à ce que tous les doutes soient écartés, j'ai ordonné que l'espace aérien allemand soit fermé pour les Boeing 737 Max dès maintenant", a expliqué le ministre.

Oman et la Malaisie ont rejoint la Corée du sud, Singapour, l'Indonésie, la Mongolie, l'Australie et surtout la Chine, grosse cliente du 737 MAX 8, qui ont décidé d'immobiliser ces avions.

A Oman, l'Autorité de l'aviation civile vient d'annoncer dans un tweet "la suspension jusqu'à nouvel ordre des opérations de l'avion Boeing 737 MAX de et à destination de tous les aéroports omanais".

Pour la Malaisie, l'Autorité de l'aviation civile a suspendu "avec effet immédiat les opérations des seuls appareils Boeing 737 MAX 8 volant vers ou depuis la Malaisie, ou faisant escale en Malaisie, jusqu'à nouvel ordre".

Invoquant des vérifications nécessaires sur la fiabilité de cette gamme, le régulateur de l'aviation civile de la cité-Etat de Singapour, un hub majeur du transport aérien en Asie, a suspendu temporairement les opérations de "toutes les variantes des appareils Boeing 737 MAX" dans son espace aérien.

Même décision de l'aviation civile australienne qui a interdit toute la gamme des Boeing 737 MAX dans son espace aérien avec effet "immédiat".

La Corée du Sud a limité l'immobilisation aux deux Boeing 737 Max 8 opérés par la compagnie Eastar Jet.

En Inde, les autorités ont imposé des mesures de sécurité supplémentaires aux équipes de maintenance au sol et aux équipages des avions. Et la compagnie indienne SpiceJet, qui compte 13 Boeing 737 MAX 8 dans sa flotte de 75 appareils, maintient les vols.

Un constructeur stratégique

Du côté des compagnies aériennes, Norwegian Air Shuttle et Icelandair ont annoncé mardi après-midi la suspension "jusqu'à nouvel ordre" des vols de leurs Boeing 737 MAX ou Boeing 737 MAX 8.

Avant elle, Aerolineas Argentinas avait annoncé la "suspension temporaire de l'exploitation commerciale" de ses cinq Boeing 737 MAX 8.

Ethiopian Airlines a également immobilisé ses quatre autres Boeing 737 MAX 8, suivie de Cayman Airways (îles Caïmans), Comair (Afrique du Sud), Aeromexico (Mexique) et Gol (Brésil).

Cette nouvelle tragédie, un défi majeur pour le constructeur américain a inquiété les investisseurs. Après avoir dévissé de plus de 5% lundi, le titre de Boeing continuait à reculer mardi.

"Je pense que l'impact pour l'industrie est important. Nous avons un nouveau type d'appareil, qui n'a été en service que depuis deux ans et maintenant nous avons deux accidents dans des circonstances qui semblent similaires", a souligné Gerry Soejatman, un analyste de l'aviation de Jakarta interrogé par l'AFP.

Le gouvernement malaisien a déjà indiqué qu'il allait réexaminer le carnet de commandes de la compagnie nationale Malaysia Airlines pour plusieurs Boeing 737 Max.

Si les causes de cet accident ne sont pas encore connues, le crash de Lion Air en Indonésie avait braqué l'attention sur les capteurs d'incidence (AOA) dont un dysfonctionnement peut conduire l'ordinateur de bord, pensant être en décrochage, à mettre l'appareil en piqué alors qu'il faudrait au contraire le redresser.

Les 737 MAX 8 sont la locomotive des ventes et des bénéfices de Boeing. 350 exemplaires de cet avion, entré en service en mai 2017, volent actuellement.

Sur le site du crash en Ethiopie, les enquêteurs de l'Agence éthiopienne de l'aviation civile ont été rejoints par une équipe technique de Boeing et par des enquêteurs américains des autorités de l'aviation civile.

Le Kenya a été doublement endeuillé par le crash. Avec 32 ressortissants à bord, c'est le pays le plus touché par la tragédie, et Nairobi est aussi le hub régional des Nations unies, durement affectées par la catastrophe.

Les victimes du crash étaient de 35 nationalités différentes, selon des éléments provisoires de la compagnie aérienne, dont notamment 32 Kényans, 18 Canadiens, 9 Ethiopiens, 8 Italiens, 8 Chinois, 8 Américains, 7 Français, 7 Britanniques, 6 Egyptiens, 5 Allemands, 4 Indiens et 2 Marocains.

(Avec AFP)

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