Grève des bagagistes: la RAM et son prestataire s'accusent mutuellement

La grève du zèle des bagagistes de l’aéroport Mohammed V fait de plus en plus de passagers mécontents et perturbe le trafic aérien. Sollicitée par Médias24, une source autorisée de la RAM jette la responsabilité sur son prestataire GPI qui l’accuse à son tour de ne pas respecter le contrat initial en lui donnant une surcharge de travail non rémunérée.

Grève des bagagistes: la RAM et son prestataire s'accusent mutuellement

Le 29 avril 2019 à 16h54

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

La grève du zèle des bagagistes de l’aéroport Mohammed V fait de plus en plus de passagers mécontents et perturbe le trafic aérien. Sollicitée par Médias24, une source autorisée de la RAM jette la responsabilité sur son prestataire GPI qui l’accuse à son tour de ne pas respecter le contrat initial en lui donnant une surcharge de travail non rémunérée.

En plein début de haute saison touristique, l’aéroport de Casablanca fait face, depuis le 15 avril dernier, à des mouvements répétés de grève du zèle des bagagistes qui entraînent la colère des passagers.

Entre les retards de livraison de bagages et les pertes qui se multiplient, la situation ne s’arrange pas et commence même à prendre une tournure nationale en impactant les 18 aéroports internationaux du Maroc.

Accusée de manquer à ses obligations d’enregistrer, d’embarquer et enfin de décharger les bagages, RAM Handling qui est une filiale de la RAM, exclut, par la voix d’une source autorisée, toute responsabilité dans les grèves actuelles qui impactent de plus en plus le trafic aérien.

 "Le prestataire de services de la RAM est à l’origine du problème"

"Excédés (à raison), les voyageurs pensent (à tort) que nous sommes responsables de la situation qui commence à s’éterniser mais en réalité, c’est notre fournisseur de services qui n’assure pas ou plus.

"En effet, la RAM a une filiale RAM Handling qui se charge de la manipulation des bagages en soute des clients de sa flotte et de ceux de la majorité des grandes compagnies étrangères (Air France, Emirates …)

"Pour assurer sa mission, cette filiale a fait appel à la société de travail temporaire General Private Interim (GPI), mais il s’avère que ce prestataire extérieur a un problème avec ses propres employés bagagistes.

"Sachant que ces derniers ne dépendent pas de nous et qu’on ne les connaît pas, RAM Handling ne peut pas les contacter directement pour faire cesser leur grève et nous sommes donc totalement impuissants.

"Normalement, il y a un back-up (solution de remplacement) mais les grévistes, encadrés par leur syndicat, ne laissent pas travailler les volontaires désireux de les remplacer", explique notre source requérant l’anonymat, pour "ne pas mettre de l’huile sur le feu".

"Il y a des discussions entre la société d’intérim et ses employés mais pour l’instant, il n’y a aucune visibilité sur la fin de ce mouvement qui tombe très mal, vu que c’est le début de la haute saison", conclut notre interlocuteur qui réitère l’absence de responsabilité de RAM ou de RAM Handling. Une position curieuse car la RAM est la responsable finale des bagages et le client, en achetant son billet, conclut un contrat avec la RAM, pas avec GPI.

De surcroît, un dirigeant de la société GPI désigne clairement son client RAM Handling comme étant à l’origine des arrêts de travail des bagagistes.

Une surcharge de travail que refuse de rémunérer la RAM

"Contrairement à ce qu’avance l’autre partie, la société General Private Interim n’a aucun problème avec ses employés intérimaires. Ses bagagistes sont payés régulièrement tous les mois et ne réclament absolument pas d’être embauchés directement par notre client RAM Handling.

"En réalité, les arrêts de travail des bagagistes s’expliquent par un problème de recouvrement de créances.

"En effet, notre société qui emploie des milliers de personnes avait signé un contrat très précis de trois ans, avec RAM Handling, qui spécifiait dans ses clauses les tâches auxquelles elle s’engageait.

"Quelques années après avoir remporté l’appel d’offres, nos employés se sont retrouvés avec une surcharge de travail qui n’était pas prévue dans le contrat initial. Concrètement, RAM Handling ne nous paye plus assez, et les bagagistes refusent de travailler plus que le volume qu’ils ont signé.

"Au final, la situation a donc évolué en termes de charge de travail et à notre détriment, et RAM Handling n’est pas d’accord pour signer un avenant et payer le surplus qui est dû à nos employés.

Aucun déblocage avant le lancement des prochains appels d’offres

"De plus, la situation s’éternise car les syndicats poussent les bagagistes à oublier la grève du zèle et à paralyser totalement arrivées et départs internationaux jusqu’à obtenir une revalorisation salariale.

"Du côté de GPI, nous avons eu plusieurs réunions avec la direction de RAM Handling. Mais, pour l’instant, il n’y a aucun progrès et nous ne pouvons pas savoir combien de temps la situation risque de durer.

"Les deux parties sont cependant condamnées à s’entendre car les contrats liants GPI à la RAM et à l’ONDA (1.800 personnes pour transport de bagages, nettoyage, sécurité …) arrivent à terme en été.

"Ils seront suivis du lancement de plusieurs appels d’offres pour le recrutement de près de 2.000 employés auxquels GPI sera évidemment candidate", conclut optimiste notre source anonyme.

Précisons qu’au Maroc, la manutention de bagages (handling) dans les aéroports est assurée par trois sociétés dont la plus importante est RAM Handling qui sous-traite ce marché dont elle détient 75%, et deux autres d’origine internationale qui se partagent les 25% restants.

Quels que soient les responsables, la RAM gagnerait à informer davantage ses clients et ceux des autres compagnies, car au final, c’est le nom de sa filiale qui apparaît en 1ère ligne. Le passager la tient donc logiquement pour responsable de ce qui est en train de devenir un véritable capharnaüm.

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