Devises : forte baisse des réserves de change des banques

La position de change des banques est devenue inférieure à 1 milliard de DH la semaine dernière avant de se redresser légèrement. En cause, les transferts de dividendes vers l’étranger qui ont démarré et une légère hausse des prix du pétrole. Les banquiers écartent malgré tout le risque d’un recours à la Banque centrale.

Devises : forte baisse des réserves de change des banques

Le 29 mai 2019 à 16h53

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

La position de change des banques est devenue inférieure à 1 milliard de DH la semaine dernière avant de se redresser légèrement. En cause, les transferts de dividendes vers l’étranger qui ont démarré et une légère hausse des prix du pétrole. Les banquiers écartent malgré tout le risque d’un recours à la Banque centrale.

Le 22 mai dernier, la position de change des banques est tombée à 750 MDH avant de se redresser, deux jours plus tard, à 1,6 milliard de DH, selon les statistiques les plus récentes de Bank Al-Maghrib.

A ne pas confondre avec les réserves de change de Bank Al-Maghrib qui, elles, s’élèvent à 232 milliards de DH au 17 mai (dernière donnée disponible), en hausse de 1,4% sur une année. Ces réserves servent à alimenter les banques quand leur position de change devient déficitaire.

Il y a un mois, cette position évoluait entre 4 et 5 milliards de DH. Il y a six mois, elle dépassait les 10 milliards de DH.

Selon des responsables de salles des marchés des banques, contactés par Médias24, cette situation "n’a rien d’alarmant".

Echanges extérieurs structurellement défavorables

La récente baisse de la position de change s’explique, principalement, par le démarrage de la période de transfert des dividendes des entreprises à capitaux étrangers, installées au Maroc (Mai-Juin).

Elle s’explique aussi par l’augmentation des cours du pétrole, passés de 67 dollars le baril de Brent, fin mars, à 74 dollars, fin avril. Depuis, ils se sont détendus et le baril s’affiche à 68 dollars.

A ces facteurs s’ajoute la couverture courante par les banques des opérations internationales de leur clientèle. Pour rappel, la structure des échanges extérieurs du Maroc demeure défavorable. Même si les importations de biens ont évolué moins vite que les exportations au premier trimestre, les transferts des MRE et les IDE ont enregistré une baisse.

Le Dirham stable

Malgré la chute de la position de change des banques, le dirham est resté stable face aux devises étrangères, le marché étant toujours à l’abri des besoins. Le 29 mai, le cours de référence du dirham était de 9,71 dollars, dépassant seulement de -0,6% le cours central de la bande de fluctuation du dirham, ce qui est un élément positif.

Autrement dit, le dirham est plus proche de la limite inférieure (9,51 dollars le 29 mai) de sa bande de fluctuation (qui est de +/– 2,5%). Pour rappel, depuis le démarrage de la flexibilité du dirham, ce dernier a atteint -1,6% par rapport au cours central de la bande.

Mais une position de change de plus ou moins 1 milliard de DH pour tout le secteur bancaire, est-ce un niveau critique ? Si cette réserve s’épuise, le recours aux adjudications de BAM pour servir la clientèle sera inévitable, ce qui ne sera pas sans conséquences sur le cours du dirham.

Reconstitution des réserves avec la saison estivale

Les professionnels contactés écartent ce risque. « Les banques ne devraient pas solliciter la Banque centrale cette année, la position de change sera reconstituée. Elle est de nature cyclique », précise le directeur d’une salle des marchés.

Selon lui, le démarrage de la saison estivale après le Ramadan et le retour des MRE devraient, comme chaque année, alimenter le marché en devises.

D’un autre côté, il estime qu’une position de change « courte » (limitée) marque un simple retour à la normale. « Les banques ont toujours gardé une position de change courte, situation qui a changé après le démarrage de la flexibilité du dirham ».

Un de ses confrères ajoute par ailleurs que chaque banque opte pour un choix de gestion de sa position de change : entre anticiper les besoins de la clientèle et gérer une position minimale au quotidien. Il rappelle que les banques peuvent rétrocéder leurs devises à BAM et que garder une position de change longue consomme les fonds propres réglementaires (risque de change…) dans un contexte de ressources bancaires tendu.

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