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Enseignement. Que choisir après le bac ? Voici les filières d'avenir

Enseignement. Que choisir après le bac ? Voici les filières d'avenir

Naceureddine Elafrite

Le 2 juillet 2019 à 9h48

Modifié le 10 avril 2021 à 21h27

DOSSIER. Plusieurs facteurs sont à prendre en considération : les filières et établissements prisés par les recruteurs, les secteurs qui créent des emplois et les métiers d’avenir. Mais ce n’est pas tout : les employeurs insistent de plus en plus sur le fait qu’il est essentiel de développer les soft skills pour réussir dans un monde du travail en pleine mutation.

Avant d’opter pour un cursus d’études supérieures plutôt qu’un autre, il est essentiel d’avoir une idée sur les chances d’employabilité de chaque filière après les études et la crédibilité pour les recruteurs de l’établissement choisi.

 “Les entreprises sont toujours aussi demandeuses de profils issus des écoles publiques de commerce et d’ingénieurs: ISCAE, ENCG, EMI, INPT, EHTP… Ces écoles ont gardé leur bonne notoriété à travers les ans.

“Mais il faut garder à l’esprit lorsqu’on est employeur, qu’il y a des hauts et des bas d’une promotion à l’autre. Cela dépend du management de l’école qui évolue. Certaines écoles reprennent du poids pendant que d’autres en perdent. Globalement, les diplômés de ces établissements sauvent un peu la mise aux recruteurs et aux employeurs à la recherche de cadres compétents et qui ne peuvent pas se permettre des largesses dans l’offre salariale“, explique Essaid Bellal, directeur général du cabinet Diorh, spécialisé dans les ressources humaines.

Ce vieux routier du recrutement rappelle que les profils qui ont fait des études à l’étranger coûtent cher et ne sont pas à la portée de toutes les entreprises.

“Les entreprises et les universités ne parlent pas la même langue“

Cela étant dit, il y a évidemment des profils très brillants issus des écoles publiques marocaines d’ingénieurs ou de commerce. En dehors de ces écoles, persiste le problème de l’inadéquation entre les attentes des entreprises et l’offre de l’enseignement, estime Essaid Bellal, surtout lorsqu’il s’agit des universités publiques.

Mohammed Rhachi, président de l’université Mohammed V de Rabat abonde dans le même sens : “Il est clair que les entreprises et les universités sont deux mondes qui ne parlent souvent pas la même langue, du moins jusqu’à présent. Les personnes fraîchement diplômées ont alors généralement l’impression de refaire leur formation sitôt embauchées, ou du moins de fournir un effort de décodage pour devenir réellement opérationnelles“.

Le nœud du problème réside dans le fait que les formations restent assez techniques, alors qu’elles doivent également apporter un état d’esprit.

Les acteurs de l’enseignement supérieur de tous bords en prennent de plus en plus conscience. Le DG du cabinet Diorh estime, à ce titre, “que les établissements doivent mettre en place des cursus qui apprennent également aux étudiants que nous sommes dans un monde en pleine mutation et que les innovations vont être toujours à l’affût. Le plus important, c’est apprendre à apprendre et être très flexible dans les méthodes d’apprentissage“.

En résumé, le marché de l’emploi n’est pas aussi linéaire qu’avant quand il s’agit de choisir un profil. Ce changement de contexte est exacerbé par le fait que les nouvelles technologies de l’information imposent une reconfiguration des métiers.

L’informatique et l’offshoring en tête de file

Pour l’instant, les secteurs qui recrutent, selon le dirigeant du cabinet Diorh sont l’automobile, les centres d’appel, les branches digitales, les systèmes d’information, l’aéronautique...

Selon l’analyse des tendances RH 2018 du portail de l’emploi ReKrute.com, publiée en mars 2019, le secteur informatique demeure le plus dynamique. Il est suivi de près par le secteur de l’offshoring/nearshoring, qui a connu une augmentation remarquable. L’offshoring est donc le 2e secteur le plus dynamique du marché marocain en 2018 (sur les profils Bac+4 et plus). Le secteur bancaire gagne également du terrain et se retrouve en 3e position en 2018 (5e position en 2017).

Les informaticiens et les commerciaux, prisés par les recruteurs

Pour ce qui est des profils Bac+4 et plus, “la fonction informatique reste la plus demandée. La demande d’informaticiens ne cesse de croître à travers les années, en raison de la grande popularité des profils IT marocains auprès des entreprises à l’étranger. La demande de la fonction commerciale a, quant à elle, connu un ralentissement, mais reste tout de même en 2e position“.

Pour Essaid Bellal, “tout ce qui est du domaine du commercial marche bien au Maroc. C’est une fonction très demandée. Les commerciaux sont très prisés par les entreprises“.

Le marché de l’emploi sera également marqué à l’avenir par une grosse mutation. “Des domaines en pleine expansion tels que la digitalisation, l’énergie ou encore le développement durable ont ouvert le champ à la naissance de nouveaux métiers, résultant de la désintermédiation, du développement de l’intelligence collective et de nouveaux comportements de consommation. Sans oublier les spécialités émergentes en biotechnologies, énergies renouvelables, cybersécurité, e-Health, FinTech, etc.“, confirme le président de l’Université Mohammed V de Rabat.

L’avenir se prépare maintenant

Plusieurs études internationales confirment le fait que 85% des emplois en 2030 n'existent pas encore. Pourtant, ces nouvelles formes de métiers, et les besoins qu’elles induisent demeurent encore, pour la plupart, méconnues des étudiants et des services d’orientation de l’enseignement supérieur.

“La transdisciplinarité, la créativité et l’esprit d’entrepreneuriat sont désormais incontournables, au niveau des filières de l’enseignement et des activités de recherche, pour pouvoir répondre aux exigences de l’émergence et de la mutation de ces métiers, et se préparer à une évolution aussi radicale du marché de l’emploi“, estime Mohammed Rhachi.

L’université a fait beaucoup d’effort ces dernières années, mais reste très loin de ce qui est recherché par les recruteurs, surtout en termes de culture générale, de capacité d’analyse et de volonté d’évolution personnelle de l’étudiant.

“Les soft skills* aident énormément sur le marché de l’emploi et cela peut être déterminant dans le choix du profil, car le diplôme en lui-même ne suffit plus. Les gens qui sont à la Fac peuvent réussir sur le marché de travail, mais ils doivent développer d’autres compétences en dehors de l’université et ne pas compter seulement sur leur formation“, soutient Essaid Bellal.

(*) Les soft skills sont les compétences humaines, non techniques. C’est le savoir-être, les aptitudes personnelles et comportementales.

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