Flambée des cours du pétrole: à ce stade, le marché intérieur marocain épargné

Les prix de l'or noir ont connu lundi leur plus forte envolée en cours de séance depuis 1991 à la suite de l'attaque sur un site pétrolier de l'Arabie saoudite, qui a vu sa production brutalement divisée par deux. Cette situation ne devrait pas durer ni avoir un impact sur les prix au Maroc, sauf en cas de nouveaux développements.

Flambée des cours du pétrole: à ce stade, le marché intérieur marocain épargné

Le 16 septembre 2019 à 13h29

Modifié le 10 avril 2021 à 21h46

Les prix de l'or noir ont connu lundi leur plus forte envolée en cours de séance depuis 1991 à la suite de l'attaque sur un site pétrolier de l'Arabie saoudite, qui a vu sa production brutalement divisée par deux. Cette situation ne devrait pas durer ni avoir un impact sur les prix au Maroc, sauf en cas de nouveaux développements.

Au Maroc, les prix à la pompe sont impactés par le dollar et le cours du brut.

Le cours du dollar est plutôt stable, voire à la baisse (semaine dernière) ou en légère hausse (ce lundi). En l'état, aucun impact négatif n'est attendu.

Pour ce qui concerne les prix sur le marché marocain, ceux-ci sont impactés le mois suivant en cas de hausse du cours international. Et seulement si la hausse dure longtemps. Or, l'Arabie saoudite a annoncé ce lundi avoir déjà restauré le tiers de la production perdue. Le géant saoudien avait perdu la moitié de sa production suite à une attaque de drones.

Ce qui est à craindre, ce n'est pas la situation immédiate. C'est plutôt les éventuelles escalades, voire une guerre régionale, avec l'Iran.

Qui sont les gagnants et les perdants de cette envolée des cours et du brusque regain de tensions géopolitiques?

>Arabie Saoudite: le grand perdant

L'attaque met en question la capacité du royaume à protéger ses installations pétrolières, dont dépendent principalement ses revenus, et en dépit d'investissements massifs dans leur protection.

Le projet d'introduction boursière d'Aramco, la société d'Etat propriétaire des sites visés, pourrait en pâtir car l'attaque risque de "peser sur (sa) valorisation": si l'entreprise, ses infrastructures et ses réserves sont à risque, "les investisseurs en voudront plus pour leur argent", explique Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

>Opep en demi-teinte

L'attaque a dopé des prix du brut que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tentaient depuis des mois de soutenir en s'engageant collectivement à limiter leur offre.

Les membres et partenaires de l'alliance pétrolière devraient par ailleurs être disposés à combler sur le court terme le manque de production de Ryad, ce qui génèrera pour eux des recettes d'autant plus importantes, estime Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L'attaque et les tensions entre deux pays membres mettent toutefois à jour les dissensions au sein de l'organisation et ternit sa réputation de force de régulation sur le marché mondial.

>États-Unis: plutôt gagnants mais risques économiques

Les États-Unis devraient profiter de cette attaque contre le géant saoudien, grâce à leur production pétrolière, la plus importante au monde, dynamisée par l'exploitation massive du pétrole de schiste, selon les analystes de JBC Energy.

"Les États-Unis vont juste continuer à pomper et les prix plus élevés ne feront que soutenir la croissance de la production américaine", renchérit Neil Wilson.

Le président Donald Trump a annoncé que son pays pourrait utiliser ses réserves stratégiques de pétrole pour "pallier tout choc sur le court terme", observe David Cheetham, analyste chez XTB, ce qui positionne les Etats-Unis désormais exportateurs comme une force alternative de régulation de l'offre pétrolière.

En revanche, l'envolée des cours de l'or noir pourrait peser encore plus sur une croissance déjà ralentie.

>Nouveau coup pour la Chine

La Chine, déjà empêtrée dans un conflit commercial avec les États-Unis, devrait souffrir de l'attaque qui pourrait peser sur son économie très gourmande en énergie et donc dépendant largement des cours du pétrole.

>L’Iran menacé de représailles

L’Iran, frappé de sanctions américaines qui l'empêchent de vendre son pétrole à l'étranger, est accusé par les États-Unis d'être à l'origine de l'attaque de dimanche. Le président américain Donald Trump a menacé représailles la république islamique.

>Russie bien placée

En tant que partenaire de l'Opep et deuxième plus grand exportateur de pétrole, la Russie fait "certainement partie de ceux qui sont prêts à remplir un vide si besoin est" et devrait donc profiter sur le court terme, estime Craig Erlam.

Cela dit, tempère-t-il, "il faut voir dans quels délais l'Arabie Saoudite arrive à relancer sa production."

> Les consommateurs perdants

En France, "on peut s'attendre assez rapidement à une augmentation de l'ordre de 4 ou 5 centimes" du prix à la pompe sur l'essence et le gazole, a déclaré à l'AFP Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP).

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