A l'image de toute l'économie, les sociétés cotées en bourse déçoivent

Baisse des bénéfices de la cote au premier semestre 2019. Les prévisions de croissance pour toute l’année compromises. Des réalisations loin de pouvoir améliorer la situation d’une bourse déjà très peu dynamique.

A l'image de toute l'économie, les sociétés cotées en bourse déçoivent

Le 1 octobre 2019 à 15h49

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

Baisse des bénéfices de la cote au premier semestre 2019. Les prévisions de croissance pour toute l’année compromises. Des réalisations loin de pouvoir améliorer la situation d’une bourse déjà très peu dynamique.

Avec ses 75 sociétés cotées, la Bourse de Casablanca ne reflète qu’une petite partie de l’économie marocaine. Mais les réalisations de ces entreprises sont en fin de compte corrélées à l’évolution de l’activité économique générale, du moins au cours du premier semestre de cette année.

Selon le HCP, le PIB aurait augmenté de 2,8% au premier trimestre et de 2,5% au deuxième trimestre 2019. Pour toute l’année, il prévoit une croissance économique de 2,9%, alors que d’autres institutions s’attendent à moins, comme Bank Al-Maghrib (2,7%) ou le Centre marocain de conjoncture (2,6%).

Des taux qui reflètent le ralentissement économique que vit le Maroc dû, outre la baisse de la production céréalière qui demeure volatile car dépendante de la pluviométrie, à la lenteur de la reprise des activités non agricoles (BTP, industrie, services à valeur ajoutée).

Un ralentissement dû également à un modèle économique faiblement exportateur, qui comble une bonne partie de la demande locale par les produits d’importation et où le secteur privé investit peu.

La bourse montre que l'économie va mal

Au premier semestre, 69 sociétés cotées en bourse (les 6 restantes n’ont rien annoncé pour diverses raisons) ont publié des résultats qui reflètent la situation générale.

Leur chiffre d’affaires global a enregistré une petite hausse de 1,6% ou 1,9 milliard de DH. Alors que leurs bénéfices ont carrément reculé de 4,1% ou 655 MDH.

Agroalimentaire, mines, hydrocarbures, distribution, immobilier…, plusieurs secteurs affichent des résultats en baisse, confirmant que l’économie va mal. Même les banques et les télécoms, secteurs réputés pour leur rentabilité et résilience, ont réalisé de faibles croissances qui n’ont pu contrebalancer les contre-performances des autres.

En début d’année, des analystes prévoyaient une croissance bénéficiaire de 4% à 5% pour les sociétés cotées sur toute l’année 2019. Avec les réalisations du premier semestre, cette prévision est devenue difficilement réalisable, à moins d’un rattrapage franc au cours du second semestre.

Rétablir la confiance

Mais pour l’instant, ces résultats jettent un froid sur une bourse déjà en petite forme. Depuis le début de l’année, l’indice de toutes les valeurs, MASI, n’a évolué que de 1,74% au 30 septembre.

Et cette petite variation est loin d’être pertinente car les cours peuvent varier sans profondeur. Les volumes de transaction sur le marché central, en plus d’être très faibles, sont en baisse continue. Sur les 9 premiers mois de 2019, ils ont atteint 20,2 milliards de DH contre 23,6 milliards une année auparavant.

Même si les investisseurs ont beaucoup de liquidités, il y a peu de transactions. Outre l’attentisme et le manque de perspectives, la majorité des valeurs sont peu liquides. De plus, malgré toutes les promesses et les efforts, la bourse ne compte toujours que 75 sociétés cotées, les entreprises rechignant à ouvrir leur capital et à devenir transparentes.

La capitalisation boursière plafonne depuis des années à environ 600 milliards de DH.

Tous ces indicateurs reflètent une bourse peu dynamique, à l’image de l’économie. La feuille de route 2017-2021, adoptée il y a un an et demi pour relancer le marché des capitaux, peine à donner des résultats.

En fait, c’est d’un véritable choc qu’ont besoin l’économie et la bourse pour entamer une relance. Un choc nécessitant l’accélération de plusieurs chantiers qui tardent (délais de paiement, charte de l’investissement, réforme des CRI, déconcentration administrative, relance de l’habitat et du BTP…) mais surtout un leadership politique, un nouveau cap pour rétablir la confiance.

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