Coronavirus chinois: le risque au Maroc demeure faible (ministère de la Santé)

Selon le département d’Ait Taleb, bien que le Maroc ne soit pas à l’abri, il n'y a pas lieu de s'affoler pour le moment. Aucun dispositif d’urgence n’est encore déployé.

Coronavirus chinois: le risque au Maroc demeure faible (ministère de la Santé)

Le 23 janvier 2020 à 13h55

Modifié 11 avril 2021 à 2h44

Selon le département d’Ait Taleb, bien que le Maroc ne soit pas à l’abri, il n'y a pas lieu de s'affoler pour le moment. Aucun dispositif d’urgence n’est encore déployé.

Le coronavirus chinois a fait 17 morts et contaminé plus de 500 personnes, selon le dernier bilan communiqué mercredi 22 janvier. Réuni le même jour pour déterminer s’il s’agit d’une "urgence de santé publique de portée internationale", le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reporté sa décision à ce jeudi 23 janvier.

"La décision de déclarer ou non une urgence de santé publique de portée internationale est une décision que je prends très au sérieux et que je ne suis prêt à prendre qu'en tenant dûment compte des preuves disponibles", a déclaré hier le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Certains pays ont déjà annoncé des mesures pour protéger leurs frontières du virus. En France, par exemple, des recommandations ont été données aux aéroports pour lutter contre les risques de contamination.

"Les voyageurs qui reviennent de Chine reçoivent des informations sur la conduite à tenir en cas de température. Il leur est demandé s’ils sont fébriles et s’ils se sentent mal, de ne pas se rendre aux urgences mais d’appeler le centre 15. Toutes les autorités sanitaires sont informées du risque. Elles vont chercher les personnes et les emmener dans les lieux où elles ne seront pas en contact avec le reste de la population. Ces recommandations sont données à tous les voyageurs qui arrivent aujourd’hui", a annoncé le 21 janvier sur Europe 1 la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Pas encore de mesures chez la RAM et l'ONDA

Qu’en est-il du Maroc? Le Royaume, qui accueille depuis 2018 entre 150.000 et 190.000 touristes chinois, n’est pas à l’abri. D’autant que Royal Air Maroc vient d’inaugurer sa première ligne Casablanca-Pékin.

Contactée par Médias24, la compagnie nationale dit attendre les recommandations du ministère de la Santé. "Nous ne pouvons rien faire tant qu’on n’a pas la position du gouvernement", nous explique une source autorisée.

L'Office national des aéroports reste quant à lui vague sur les mesures prises pour faire face au virus. "On a un process qui régit tout les types de menaces qu’on déploie avec les autorités sanitaires", nous dit le directeur de l’Office, Zouhair Mohamed El Oufir, promettant de nous rappeler pour décrire le "process".

Au ministère de la Santé, le risque est jugé "faible", bien que "le Maroc ne soit pas à l’abri". "En tant qu’Etat membre de l’OMS, nous sommes régis pour ce qui est de la riposte à toutes les menaces de santé publique à l’échelle internationale par le règlement sanitaire international. Nous sommes toujours attentifs à tout ce que recommande l’OMS, qui donne les directives et les recommandations à adopter", déclare à Médias24 le directeur de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies, Mohammed Youbi.

En parallèle, le Centre national des opérations urgences de santé publique (CNOUSP) "est en réunion continue pour suivre la situation et faire des mises à jour quotidiennes et une réévaluation eu égard aux données qui nous parviennent de la situation en Chine", poursuit le haut fonctionnaire.

Que dit le CNOUSP? "Le centre continue de juger que le risque qu’un cas arrive chez nous n’est pas exclu, sachant que des cas ont été enregistrés dans certains pays, le monde n’étant qu’un petit village. Mais nous considérons que le risque est quand même faible."

Le plan de préparation et de riposte du ministère de la Santé

En cas de menace réelle, le Maroc est-il bien armé pour face au coronavirus? "Le Maroc dispose d’un plan de préparation et de riposte à des urgences de santé publique, lequel plan a été activé à plusieurs reprises, notamment lors des deux dernières menaces d'épidémie de grippe, qui est une infection qui se transmet par voie aérienne et qui ressemble à ce cas de figure. Pour faire face à une menace mondiale liée à un autre coronavirus, celui du Moyen-Orient, le même dispositif avait bien marché", compare Mohammed Youbi.

Selon lui, le dispositif marocain s’articule autour de quatre axes: la veille (guetter et évaluer le risque), la détection (définir le cas, le situer, confirmer le diagnostic grâce à des équipements de laboratoires), la préparation et l’activation des unités de prise en charge et enfin la communication (quand communiquer, véhiculer une information "exacte" et "transparente" aux professionnels de la santé et à la population). "Ce plan est là mais pour le moment nous jugeons qu’il n’y a pas lieu de s’affoler", estime le directeur de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies.

D’autant, souligne-t-il, que "ce n’est pas une maladie très mortelle". "La mortalité dans ces cas ne dépasse pas celle habituellement enregistrée pour des pneumonies", soupèse-t-il.

Ne faut-il prévoir de mesures dans les aéroports? "Pour le moment, là aussi, le plan prévoit à quel moment déclencher le mécanisme. Pour le moment, nous jugeons qu’il n’y a pas lieu d’entreprendre une quelconque mesure au niveau des frontières. D’ailleurs on a constaté que les autorités chinoises ont bouclé la ville à l’origine du virus et fermé l’aéroport", nous répond M. Youbi, rappelant que le Maroc "dispose d’un dispositif de surveillance des infections respiratoires au Maroc". "Lorsqu’un nouveau virus circule, ce mécanisme est en mesure de le détecter".

Toujours pas d'antiviraux et de kits de diagnostic

Si un cas venait à être détecté au Maroc, le pays a-t-il un stock d’antiviraux? "Puisqu’il s’agit d’un nouveau variant de virus, qui appartient à la famille des coronavirus, un groupe de virus qui provoque des infections respiratoires allant d’un simple rhume à une véritable pneumonie grave, c’est à l’étude. Même la séquence génétique de ce virus pour développer les kits de diagnostic est à l’étude avec précision", précise notre interlocuteur

"Cette étude génétique va permettre de dire à quel type d’antiviraux ce variant est sensible. Il devrait être sensible aux antiviraux habituels et, généralement dans ce genre d’infections dues à des virus, la prise en charge est plutôt symptomatique: prise en charge, lutte contre la surinfection, contre la fièvre, mesures individuelles pour ne pas contaminer d’autres personnes, évacuation des secrétions, et, si nécessaire, assistance respiratoire en milieu hospitalier assistance".

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