Déconfinement. Sans visibilité, clubs et salles de sport préparent la reprise

Confrontés au silence du gouvernement depuis le début du confinement, les professionnels du sport se préparent seuls à la reprise de leurs activités.

Déconfinement. Sans visibilité, clubs et salles de sport préparent la reprise

Le 27 mai 2020 à 19h00

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

Confrontés au silence du gouvernement depuis le début du confinement, les professionnels du sport se préparent seuls à la reprise de leurs activités.

Coronavirus oblige, les clubs et salles de sport sont à l'arrêt depuis le 16 mars

Confinés, les adeptes du sport ont opté pour l'entraînement à domicile. L'achat de matériels et articles de sport a connu un développement important ces deux derniers mois. C'est une alternative qui a profité aux distributeurs d'équipements sportifs. 

A contrario, les propriétaires de salles de sports et présidents d'associations sportives ont du faire face à une période difficile. Pour remonter la pente, ils préparent déjà la reprise de leurs activités. 

Cependant, aucune date et aucun plan de déconfinement ne leur ont été communiqués par leurs ministères de tutelle. Sollicité ce mercredi 27 mai par Médias24, Othman El Ferdaous, ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports est demeuré injoignable.

Malgré un manque de moyens et de visibilité, certains professionnels du sport ont pu mettre en place des plans de déconfinement individuels.

Le déconfinement sportif à l’étranger comme feuille de route des Marocains

"J’ai cherché et comparé avec différents collaborateurs et amis à l’étranger pour savoir comment se passe le déconfinement dans leurs pays. Je me suis basé sur ce qui se fait partout dans le monde et élaboré mon propre plan de déconfinement", déclare Fahd Fakir, propriétaire de l'enseigne Elite Headquarters /Crossfit Rabat.

"En cette période de confinement, c’est à nous d’aider les institutions. Ils ne pourront pas penser aux besoins de chaque discipline. Ils devront nous donner des gestes barrières standards, qui devront être contrôlés et suivis, mais c’est à nous, en tant que professionnels du sport, d’adopter ces gestes barrières et de les adapter à nos activités", ajoute la même source.

Pour se préparer au déconfinement, Fahd Fakir a réaménagé ses locaux de manière à respecter les mesures sanitaires. Il lui est désormais possible d’accueillir 10 personnes pour un cours d’une heure.

Son organisation sera basée sur les réservations. L'idée est de permettre à chaque client d'avoir un espace qui lui est propre, dans le respect de la distanciation sociale.

Avant d’accéder à l’espace d’entraînement, chaque client devra porter un masque, changer de chaussures à l’entrée et utiliser les produits sanitaires mis à sa disposition.

Lors de l’entraînement chaque client sera tenu de respecter la zone qui lui est dédiée.

L’espace individuel est tracé au sol et chaque « box » contient le matériel de sport nécessaire pour la séance ainsi que le matériel sanitaire pour désinfecter. Il n’y a donc nul besoin de se déplacer. Le client pourra alors retirer son masque pour s’entraîner.  

L’utilisation des vestiaires sera quant à elle interdite. Le client ne pourra pas ni s’habiller ni se doucher dans la salle de sport.

( Image Crossfit Rabat après réaménagement des locaux)

Situation complexe pour les sports de combat

Pour certaines disciplines, les mesures de protection sont plus difficiles à mettre en place. Il s’agit des sports qui nécessitent un contact.

Sans avoir une feuille de route tracée par le ministère de tutelle, la "Fédération Royale marocaine de Karaté et disciplines associés" s'organise via visioconférence avec les présidents de ses ligues.

Fadel Salah Eddine, président de la ligue du Gharb de Karaté explique la situation:

"Le contact est inévitable dans les sports de combat tel que le karaté, le judo ou le taekwondo. De plus, il est impossible de s’entraîner avec un masque de protection car cela peut causer des problèmes respiratoires. C’est une situation difficile mais il serait possible d’organiser des cours en groupes très restreints, en laissant un espace suffisant entre les adhérents. Désormais, les gestes barrières sont connus de tous".  

Dans l’attente de réactions et directives du gouvernement, les professionnels du sport prennent des initiatives et fournissent des efforts, dans leurs domaines respectifs, pour se préparer au déconfinement en assurant la sécurité de leurs clients et adhérents.

"Chaque discipline doit réorganiser son activité en fonction de ces nouvelles données", déclare Hatim Laabi, président d’une association sportive à Kenitra et président du comité national de Van Lang Vo Dao.

"Le Van Lang Vo Dao, qui est un art martial vietnamien, comprend le travail individuel et le travail avec partenaire. Il faudra éviter les entraînements qui nécessitent un contact. Nous avons pensé à réduire les effectifs durant les séances et multiplier ces dernières. Chaque groupe comprendra un nombre limité d’adhérents, qui sera fixé en fonction de l’espace de chaque salle. L’important est de respecter l’espacement de 4m² pour chaque personne. Nous avons également pensé à favoriser l’entraînement à l’extérieur, interdire l’accès aux vestiaires et désinfecter les locaux", ajoute Hatim Laabi.

Des clubs ont baissé le rideau

Pour préparer le déconfinement et assurer la quantité suffisante du matériel sanitaire nécessaire, Fahd Fakir puise dans sa trésorerie.

"Ce n’est pas le meilleur moment pour investir compte tenu de la situation financière actuelle, mais nous n’avons pas d’autre choix que d’assurer la sécurité de nos clients et celle de notre personnel".

Si certains arrivent à s’en sortir et à se projeter dans l’avenir, notamment grâce aux clients qui continuent à payer leurs abonnements malgré l’arrêt des activités, d’autres ont dû baisser le rideau après 2 mois de confinement.

C’est le cas de plusieurs associations sportives. Entre loyers, crédits et absence de soutien financier, la seule option possible est la fermeture définitive.

Selon Hatim Laabi, "certains adhérents ont fait preuve de solidarité en payant des abonnements allant de 3 mois à un an. Mais cela n’était pas suffisant pour certains clubs qui ont dû fermer leurs portes et vendre le matériel à perte".

"Au début du confinement, les plus importantes fédérations d’arts martiaux ont adressé un courrier au ministre de la Jeunesse et des sports. Elles ont expliqué la situation critique de plusieurs clubs, sur le plan financier et ont demandé une aide pour les soutenir. Mais il n’y a pas eu de retours jusqu’à présent", déplore Hatim Laabi.

Isolés et inaudibles, les entraîneurs des clubs et associations sportifs comptent aujourd'hui se regrouper en syndicat. 

>>Lire aussi : Le Maroc prépare un plan pour la réouverture des salles de sport

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