Aid Al Adha: les préparatifs se déroulent normalement, les éleveurs inquiets

Les préparatifs pour l’Aid Al Adha ont démarré. Sera-t-il maintenu cette année, en dépit de la pandémie du Covid-19? La décision dépendra de l'évolution de la situation sanitaire, même s'il l'aid est vital pour le monde rural.

Aid Al Adha: les préparatifs se déroulent normalement, les éleveurs inquiets

Le 4 juin 2020 à 15h35

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

Les préparatifs pour l’Aid Al Adha ont démarré. Sera-t-il maintenu cette année, en dépit de la pandémie du Covid-19? La décision dépendra de l'évolution de la situation sanitaire, même s'il l'aid est vital pour le monde rural.

Aid Al Adha aura lieu cette année vers le 31 juillet. Le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime et du développement rural se prépare normalement, mais les éleveurs restent préoccupés.

La vaccination et la numérotation du cheptel se poursuivent

Jointe par Médias24, l’Association nationale des ovins et caprins (ANOC) nous a confirmé que les préparatifs de l’Aid Al Adha se déroulent normalement. "A ce jour, deux millions de têtes ont été identifiés par l’Association, sur un total de 3,5 millions".

"Nous faisons chaque jour entre 80 à 100 têtes. 250 techniciens de l’ANOC sont mobilisés".

"Au total, sept millions de têtes devront être identifiés avant l’aid. La Fiviar (Fédération interprofessionnelle des viandes rouges) se chargera de l’autre moitié (3,5 millions de têtes). L’opération a démarré le 22 avril dernier", précise notre source au sein de l’association.

Lors de son passage au Parlement, lundi 1er juin, le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, a également annoncé que les opérations de vaccination et de numérotation du cheptel ont été lancées en avril par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (Onssa), et se poursuivront jusqu'en juillet.

Jusqu’à présent, 21 millions d’ovins et 2,5 millions de bovins ont été vaccinés, et près de trois millions de têtes ont été numérotées. 

Le maintien de l'aid dépendra de la situation sanitaire du pays

C’est ce qui a été révélé lors de la 1ère réunion du Comité de veille économique de la région Casablanca-Settat, tenue mercredi 3 juin à Casablanca.

Le ministère de l’Agriculture se prépare normalement pour la fête de l'Aid Al Adha, mais une telle décision ne relève pas de ses compétences. Plusieurs critères devront être pris en compte, notamment la réouverture des marchés. Mais le principal critère reste la situation sanitaire du pays.

Au jeudi 4 juin à 10h, le nombre de cas actifs est donc de 601. La situation s’améliore, mais la crainte d'une éventuelle propagation du virus est présente avec le redémarrage des activités économiques.

L'état d'urgence sanitaire devrait prendre fin le 10 juin. D'ici là, 70 souks seront ouverts, selon les prévisions d'Akhannouch. 

Douze souks hebdomadaires ont déjà ouvert leurs portes dimanche dernier pour la vente du bétail, des volailles et des oeufs. Mercredi, le souk rural de la commune de Sidi Mokhtar, province de Chichaoua, a également été ouvert par les autorités locales aux éleveurs du cheptel et de volailles. 

Plusieurs mesures sont mises en place pour accompagner cette reprise: désinfection et stérilisation des véhicules et camions, mise en place d’un registre pour l’enregistrement des données et coordonnées personnelles des usagers, port du masque obligatoire et distanciation physique…

Le maintien de l’aid, une nécessité pour le monde rural

"A mon avis, tout se déroulera normalement. L’Aid Al Adha doit être maintenu pour amortir le choc du confinement en milieu rural. L’activité des éleveurs est à l’arrêt depuis le début du confinement", souligne notre interlocuteur au sein de l'ANOC.

En effet, les transactions commerciales des animaux d’abattage à l’occasion de l’Aïd Al Adha permettent de réaliser un chiffre d'Affaires qui dépasse les 8 milliards de DH (8,5 MMDH en 2019), dont la grande partie est transférée au milieu rural pour permettre aux agriculteurs de faire face aux dépenses des autres activités agricoles, surtout pendant une année de sécheresse. 

Toutefois, "des mesures devront être mises en place au niveau des souks, pour protéger le monde rural contre une éventuelle propagation du Covid-19. Mais j’estime que le risque est faible dans des marchés en plein air", estime notre source.

Par ailleurs, pour éviter les foules dans les souks, "des plateformes pour la vente en ligne du cheptel sont également en préparation. Elles seront prêtes vers la fin du mois de juin, selon nos prévisions".

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