Tourisme : Casablanca espère atteindre 50% de son objectif initial en 2020

La capitale économique, 1ère destination de tourisme d’affaires au Maroc, a été très lourdement impactée par la crise du covid-19. L’occasion d’interroger Saïd Mouhid, directeur général du CRT de la région, qui a fait le point et a présenté les conditions préalables de la relance lors d’une réunion du comité de veille économique régional, sur la situation du secteur touristique.

Tourisme : Casablanca espère atteindre 50% de son objectif initial en 2020

Le 4 juin 2020 à 17h31

Modifié 10 avril 2021 à 22h39

La capitale économique, 1ère destination de tourisme d’affaires au Maroc, a été très lourdement impactée par la crise du covid-19. L’occasion d’interroger Saïd Mouhid, directeur général du CRT de la région, qui a fait le point et a présenté les conditions préalables de la relance lors d’une réunion du comité de veille économique régional, sur la situation du secteur touristique.

Au lendemain de la première réunion du comité de veille économique de la région Casablanca-Settat, le directeur général du CRT de la capitale économique nous a confirmé qu’à la fin du mois de juin 2020, la destination n’aura réalisé que 22 % de ses objectifs annuels et qu’au terme de l’année courante, cette destination atteindra dans le meilleur des cas 52% de ses objectifs.

La reprise du trafic aérien permettra d’atteindre 50% de l’objectif annuel

"Avec une prévision de relance à partir de juillet et août, très timide, sur la base essentiellement du segment du tourisme interne, mais en comptant surtout sur le mois de septembre qui devrait, nous l’espérons, coïncider avec une reprise progressive des dessertes aériennes à l’international, condition sine qua non, nous ne réaliserons pas plus de 48 à 52% de nos objectifs pour l’exercice 2020".

Selon lui, cette situation inquiète l’ensemble des opérateurs du secteur, qui doivent faire face à des charges fixes importantes et à une absence totale de recettes.

80% à 100% de la chaîne de valeur désactivée pendant 3 mois

"A titre d’exemple, entre les mois d’avril et juin, 80% des établissements hôteliers ont fermé et c’est le cas de 95% à 100 % des sociétés de transports touristiques, de location de voitures, des restaurants, sans parler de tout le secteur des guides touristiques qui sont totalement à l’arrêt".

Interrogé sur les perspectives de reprise de l’activité touristique, Mouhid a déclaré que la relance pose aujourd’hui le problème de la compétitivité de ce secteur qui devra, dans ces circonstances, faire preuve de résilience et mobiliser tous les partenaires et acteurs.

Nécessité de budgets additionnels pour une relance sectorielle

Pour cela, le redémarrage de cette chaîne de valeur imposera un effort important nécessitant l’accompagnement du secteur public, territorial et du secteur financier.

"Ainsi, la question de la sauvegarde et du maintien de l’outil de production au niveau de toute la chaîne de valeur est au cœur des préoccupations des opérateurs qui attendent impatiemment le plan sectoriel de relance et les modalités de soutien.

"Idem pour la remise en état, après plus 3 mois d’inactivité, des établissements hôteliers, de restauration ou d’une flotte de transport qui aura également un coût supplémentaire auquel les entreprises devront faire face et qu’il faudrait financer.

"De plus, la mise en œuvre du protocole sanitaire, en cours d’élaboration, qui est un préalable essentiel pour la reprise, nécessitera aussi un budget additionnel important tant pour l’accompagnement de consultants dans ce domaine, que l’acquisition de matériel et fournitures, mais aussi pour l’encadrement et la formation du personnel aux nouvelles dispositions et procédures", déclare le directeur général.

Sans prolongation du soutien public, risque de migration du facteur humain

Pour Mouhid, sachant que le facteur humain est au cœur du développement de l’activité touristique et de la pérennité de la qualité du service, il faudra donc faire un effort pour préserver les ressources humaines et les compétences du secteur.

"En effet, avec l’arrêt des mesures sociales de soutien aux personnels, prévu pour fin juin et eu égard au manque de visibilité sur les propositions de prolongation d’appui demandées par les opérateurs, la migration de ressources formées et compétentes serait de nature à fragiliser davantage la relance". 

Capitaliser à l’international sur la gestion exemplaire du Maroc

Pour stimuler la relance, Mouhid met également en avant la nécessité urgente d’une stratégie de communication globale du Maroc en direction de l’international qui soit à la fois informative et incitative au voyage et qui soit un élément clé de la relance des différentes destinations marocaines.

Elle sera axée sur la communication de plusieurs informations positives pour la marque Maroc:

"-informative, partant de la grande notoriété acquise par notre pays sur sa gestion de la crise Covid-19, les mesures rapides et opportunes prises par les autorités, les innovations mises en œuvre dans le domaine industriel et digital, la solidarité nationale etc.

"-informative sur les mesures sanitaires certifiées et en conformité avec les exigences de l’OMS et l’OMT à toutes les étapes du voyage à même de rassurer nos partenaires étrangers et leurs clients.

"-informative sur les modalités, procédures et conditions de voyages prévues pour venir au Maroc.

"-informative enfin sur les dates de mobilité intérieure et d’ouverture du ciel à l’international, quelle qu’en soit l’échéance, pour permettre la programmation de notre destination par nos partenaires MICE (Meetings, Incentives, Conferencing, Exhibitions), tour opérateurs et compagnies aériennes. La levée imminente de cette contrainte redonnera de la visibilité et mobilisera nos opérateurs pour la sauvegarde de nos parts de marché à l’extérieur.

"-incitative enfin aux voyages au Maroc d’une manière générale, dont la proximité redevient un atout après cette crise et dont les facteurs d’attractivité, sécurité, hospitalité, accessibilité et richesse de la variété de l’offre touristique n’ont jamais été aussi évidents", explique celui qui préside également l'Observatoire national du tourisme. 

Se voulant réaliste, Mouhid avance que les professionnels de la 1ère destination d’affaires du Maroc, qui ont su se mobiliser de manière spontanée et citoyenne aux côtés de l’autorité et de la population pour contribuer gracieusement par leurs établissements et moyens à la lutte contre la pandémie, ne ménageront aucun effort et sacrifice et sauront affronter les difficultés qui s’annoncent.

En conclusion, il se dit convaincu du fait que la réalisation des importantes infrastructures urbaines, incessamment opérationnelles, la mise à niveau de l’espace public et récréatif et des nouveaux équipements de mobilité collectives seront des atouts pour accompagner cette relance.

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