L’équation “à six inconnues” que posent les députés à Mohamed Benchaâboun

Devant les membres de la Commission des finances de la 1ère Chambre, Benchaâboun a défendu son projet de loi de finances rectificative en soulignant que les remarques et demandes des députés constituent une équation complexe à résoudre.

L’équation “à six inconnues” que posent les députés à Mohamed Benchaâboun

Le 10 juillet 2020 à 12h48

Modifié 11 avril 2021 à 2h47

Devant les membres de la Commission des finances de la 1ère Chambre, Benchaâboun a défendu son projet de loi de finances rectificative en soulignant que les remarques et demandes des députés constituent une équation complexe à résoudre.

La discussion générale du PLFR 2020 en Commission des finances de la 1ère Chambre a eu lieu ce vendredi 10 juillet dans la matinée. Les députés ont formulé plusieurs demandes, remarques et critiques auxquelles le ministre des finances a répondu.

Benchaâboun avoue être devant un grand problème difficile à gérer :

« D’une part, vous demandez au gouvernement de maintenir les aides sociales directes qui coûtent 7,5 milliards de DH par mois. D’autre part, vous exigez un relèvement de l’investissement public. Mais en même temps, vous incitez le gouvernement à ne pas recourir à l’endettement, tout en reconnaissant que les recettes budgétaires vont chuter de 40 milliards de DH. Par ailleurs, vous nous alertez sur la nécessaire préservation des équilibres macroéconomiques tout en nous mettant en garde contre la réduction des dépenses et le relèvement de l’impôt.

« Je ne peux que vous demander, majorité et opposition, de m’aider à résoudre cette équation complexe à six inconnues », a martelé le ministre des finances, avant d’apporter quelques réponses, données et explications aux problématiques soulevées par les députés, et dont nous donnons l’essentiel ci-dessous :

- Concernant l’absence de dimension stratégique dans le PLFR, le ministre explique que les PLFR sont par nature destinés à faire face à des situations exceptionnelles, à travers des mesures d’urgence de courte durée. Il rappelle que la gestion de la crise adoptée par le gouvernement comporte trois étapes : soutien des ménages et des entreprises face à la crise et au confinement de mars à juin ; soutien au redémarrage de l’économie avec maintien de l’appui aux secteurs toujours sinistrés sur six mois (de juin à décembre) ; puis décollage économique et adaptation aux mutations mondiales. Selon le ministre, nous entamons à peine à la deuxième phase qui est celle du redémarrage de l’économie, les deux suivantes nécessitant une vision stratégique.

- L’investissement dans les secteurs sociaux n’a pas été réduit. Tous les projets prêts à l’exécution dans le secteur de l’éducation ont été maintenus, assure le ministre qui explique que les réductions de budget concernent des projets qui connaissent déjà un retard ou des complications. « Les engagements d’investissement programmés permettront de respecter les engagements du secteur de l’éducation ».

- En général, l’investissement budgétaire a été renforcé pour les projets en cours de réalisation, surtout ceux ayant fait l’objet de signatures devant le Roi, et ceux bénéficiant de financements extérieurs, assure le ministre. Ce dernier explique que la reprogrammation du budget d’investissement tient compte des impacts de la crise sanitaires sur les différents secteurs, des glissements de calendrier pour certains projets à cause de l’état d’urgence et des reports de projets en raison de l’absence des conditions optimales pour leur réalisation. « L’arrêt de la majorité des projets pendant 3 mois ne justifie-t-il pas la reprogrammation des investissements ? L’arrêt de toutes les activités liées à l’organisation de congrès, conférences, séminaires et missions à l’étranger, ne justifie-t-il pas la reprogrammation des dépenses de fonctionnement y afférentes ? », se demande Benchaâboun.

- En ce qui concerne les interrogations autour de l’adoption par le gouvernement d’un budget d’austérité avec suppression de postes budgétaires, le ministre balaye cette accusation en donnant comme preuve l’augmentation de l’investissement budgétaire de 15 milliards de DH alors que les recettes vont baisser de 40 milliards. « Concernant la décision de gel des recrutements dans la fonction publique, elle concerne 2021 uniquement et ne concerne pas l’éducation, la santé et la sûreté qui concentrent 90% des postes budgétaires. Le gel ne concerne donc que 10%. Et en tenant compte des postes budgétaires antérieurs qui restent à ouvrir, l’année 2021 connaitra le nombre le plus élevé d’ouverture de postes budgétaire ».

- Le besoin de financement du Trésor va doubler, en passant à 82,4 milliards de DH contre une prévision de 42,3 milliards dans la loi de finances 2020. Compte tenu d’une récession économique de 5%, le taux d’endettement du Trésor passera à 75% du PIB en 2020 contre 64,9% en 2019, souligne Benchaâboun. Malgré cela, la capacité d’endettement de l’Etat restera intacte, assure-t-il, que ce soit sur le marché local ou extérieur. Le ministre rassure sur l’avenir et se dit capable d’inverser la courbe de l’endettement à travers la maitrise du déficit budgétaire et la relance de l’économie.

>>Lire aussi : Loi de finances rectificative : De l’austérité habillée en politique de relance…

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