Dialogue social : les négociations s'annoncent rudes
Le premier round organisé vendredi 10 juillet n'a abouti à aucun compromis. Un deuxième round, qui sera précédé de tractations en coulisses, est programmé la semaine prochaine. Les demandes de chaque partie semblent difficilement conciliables.
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Souhail Nhaili
Le 11 juillet 2020 à 13h05
Modifié 11 avril 2021 à 2h47Le premier round organisé vendredi 10 juillet n'a abouti à aucun compromis. Un deuxième round, qui sera précédé de tractations en coulisses, est programmé la semaine prochaine. Les demandes de chaque partie semblent difficilement conciliables.
Selon une déclaration à la MAP de Saâdeddine El Otmani, donnée à l'issue de la réunion du vendredi, il a été convenu de tenir un deuxième round du dialogue social tripartite "pour déterminer les problématiques et proposer des solutions réalistes". Selon une source qui a participé au dialogue, ce deuxième round est prévu la semaine prochaine. Il sera précédé par des négociations en coulisses pour préparer le terrain.
Notre source poursuit : si le climat général était à la compréhension des difficultés que traverse chaque partie, rien n'indique que des compromis seront facilement trouvés tant les revendications de chacun sont difficilement conciliables.
Pour les syndicats, il faut maintenir les indemnités du Fonds Covid-19 aux 600.000 employés toujours à l'arrêt (chiffre El Otmani), réintégrer tous ces travailleurs dans leurs postes et appliquer le relèvement du SMIG acté dans l'accord du dialogue social d'avril 2019. Ils demandent par ailleurs au gouvernement de s'expliquer sur le conditionnement de l'appui aux entreprises par le maintien d'au moins 80% des employés (20% de licenciements autorisés implicitement) et refusent tout lancement de plans sociaux massifs.
Si le patronat est d'accord pour le maintien des indemnités aux secteurs sinistrés, il tient à la flexibilité en termes de maintien de l'emploi pour éviter des faillites en cascade, ainsi qu'au report de la revalorisation du SMIG. "Les syndicats veulent à la fois le maintien de l'emploi et la hausse du SMIG, ce qui n'est pas conciliable en cette période de crise. Une application de la hausse dans les secteurs qui ne sont pas en crise peut être envisagée, mais la difficulté serait de déterminer quels sont ces secteurs, d'autant plus que la situation peut être disparate à l'intérieur d'un même secteur", explique une source patronale présente lors de la réunion. Et d'ajouter que la CGEM a fait 4 propositions : maintien de l'indemnité Covid-19 pour les secteurs sinistrés, mise en place d'un complément pour les secteurs en difficultés, mener des actions de formation et de reconversion pour réintégrer les employés ayant perdu leurs postes dans des secteurs porteurs et encourager l'auto-emploi, et enfin entamer l'intégration progressive du secteur informel.
Pour le gouvernement, qui ne s'est pas encore prononcé sur le maintien ou pas de l'aide du Fonds Covid-19 après fin juin, poursuivre l'octroi des indemnités sera très coûteux. Accorder 2.000 DH par mois à 600.000 employés à l'arrêt, cela revient à 1,2 milliard de DH par mois, soit 3,6 milliards d'ici fin septembre et 7,2 milliards d'ici la fin de l'année, alors que les ressources du Fonds Covid-19 sont presqu'épuisées et que les finances publiques, d'après le projet de loi de finances rectificative, sont sous haute pression. De plus, sa logique est de procéder à un soutien sectoriel donnant lieu à une contractualisation.
Autant dire que les négociations s'annoncent rudes entre les parties...
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