Coronavirus: suspension des essais du vaccin d'Oxford

Alors que le coronavirus a fait près de 900.000 morts dans le monde, dont un tiers en Amérique latine, les essais cliniques d'un des vaccins expérimentaux les plus avancés, développé par Oxford et AstraZeneca, ont été suspendus dans la nuit de mardi 8 septembre à mercredi.

Coronavirus: suspension des essais du vaccin d'Oxford

Le 9 septembre 2020 à 8h10

Modifié le 31 août 2023 à 16h47

Alors que le coronavirus a fait près de 900.000 morts dans le monde, dont un tiers en Amérique latine, les essais cliniques d'un des vaccins expérimentaux les plus avancés, développé par Oxford et AstraZeneca, ont été suspendus dans la nuit de mardi 8 septembre à mercredi.

Pour élucider un éventuel effet indésirable grave chez un participant, le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca, partenaire industriel de l'université britannique Oxford, a annoncé une pause dans les essais mondiaux de son vaccin dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, après l'apparition d'une "maladie potentiellement inexpliquée" chez un volontaire.

Les vaccinations seront stoppées jusqu'à ce qu'un comité indépendant évalue l'incident, dont aucun détail n'a été révélé, mais qui est probablement un effet secondaire important.

Selon le site spécialisé Statnews, les essais ont été interrompus en raison "d'une suspicion d'un effet indésirable grave chez un participant au Royaume-Uni".

Pour David Lo, professeur à l'université de California Riverside, "d'autres effets indésirables" ont déjà été signalés, "comme de la fièvre, des douleurs .. donc cela pourrait être quelque chose de plus grave", a-t-il affirmé à l'AFP.

"Les essais sont souvent suspendus temporairement lorsqu'un effet indésirable se manifeste chez un patient, pour que les chercheurs puissent informer" les sites où des essais sont également menés, a-t-il souligné.

"Sans doute que pour le moment il s'agit juste d'être prudent, c'est une pause, ce n'est pas la même chose que de dire 'nous ne pouvons pas avancer'", a-t-il ajouté.

Millions de doses

Cette pause dans les essais pourrait retarder l'un des projets occidentaux parmi les plus avancés, avec ceux des sociétés américaines Moderna et Pfizer, chacun étant en train de recruter des dizaines de milliers de volontaires afin de vérifier que les doses sont sûres, et empêchent les personnes vaccinées de tomber malades du Covid-19.

Les trois sociétés disaient jusqu'à présent espérer des résultats avant la fin de l'année ou le début de 2021, et ont commencé à fabriquer des millions de doses en avance au cas où ils seraient probants.

AstraZeneca a pré-vendu des centaines de millions de doses à de multiples pays dans le monde, plus qu'aucun de ses concurrents.

Impliqué, avec l'Argentine, dans la production et la distribution en Amérique latine de l'éventuel vaccin d'AstraZeneca, le Mexique a indiqué que son déploiement pourrait être retardé.

La suspension d'essais cliniques "n'est pas un événement inhabituel... et par conséquent l'arrivée du vaccin pourrait être retardée dans la région", a affirmé Hugo Lopez Gatell, sous-secrétaire à la Santé du gouvernement en conférence de presse.

Aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé dans le monde, nombre d'experts craignent que le président américain Donald Trump ne fasse pression pour faire autoriser un vaccin contre le coronavirus avant la présidentielle du 3 novembre. Le républicain, candidat à sa réélection, a affirmé que son pays disposerait d'un vaccin "cette année".

Son rival démocrate, Joe Biden, a expliqué lundi qu'il voudrait "voir ce qu'en disent les scientifiques", et les autorités sanitaires du pays ont assuré que le processus d'homologation d'un éventuel vaccin serait fondé sur les résultats scientifiques.

Face à la polémique croissante, les patrons de neufs sociétés développant des vaccins ont voulu rassurer le grand public en signant un engagement commun à s'en remettre aux résultats des essais cliniques avant de demander une autorisation.

 Session annulée

La concurrence fait rage pour mettre au point un vaccin. La Russie a annoncé début août avoir développé le "premier" vaccin contre le Covid-19, dont plus d'un "milliard de doses" ont été précommandées par 20 pays étrangers, selon le Fonds souverain russe impliqué dans son financement.

La pandémie a fait plus de 894.000 morts dans le monde et 27.421.340 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 17h00 GMT.

La région Amérique latine et Caraïbes à elle seule enregistre plus de 300.000 morts et l'épidémie frappe particulièrement le Pérou (plus de 30.000 décès). Ce pays déplore le taux le plus élevé au monde de morts rapporté au nombre d'habitants, avec 93,28 décès pour 100.000 habitants, selon un classement publié par l'université américaine Johns Hopkins.

L'Europe connaît un rebond du nombre de cas: la session du Parlement européen prévue la semaine prochaine à Strasbourg a été annulée en raison du risque sanitaire jugé trop élevé et se tiendra à Bruxelles.

En France, plus de 6.500 cas nouveaux de Covid-19 ont été comptabilisés au cours des dernières 24 heures, la Direction générale de la santé alertant sur "une nette dégradation de la situation". L'Espagne a elle dépassé la barre des 500.000 cas diagnostiqués. Et en Angleterre, les rassemblements de plus de six personnes (contre 30 actuellement) seront interdits à partir de lundi.

(AFP)

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