Et soudain, Chabat revint...

Lundi 26 octobre, Hamid Chabat s'est présenté au parlement (il est député) et a pris part à la réunion de son groupe parlementaire. Ce n'est pas un simple retour. C'est une apparition. Car le sus-nommé avait disparu deux ans auparavant, au sens littéral du terme.

Et soudain, Chabat revint...

Le 30 octobre 2020 à 9h23

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

Lundi 26 octobre, Hamid Chabat s'est présenté au parlement (il est député) et a pris part à la réunion de son groupe parlementaire. Ce n'est pas un simple retour. C'est une apparition. Car le sus-nommé avait disparu deux ans auparavant, au sens littéral du terme.

Le 7 octobre 2017, Nizar Baraka est élu secrétaire général de l'Istiqlal. Exit Hamid Chabat qui occupait le fauteuil depuis 2012. Cinq jours plus tard, il effectue la passation au siège du parti. Le 13 octobre, sa page Facebook publie le post suivant: "Chabat souhaite une joumouâa moubaraka aux Marocains du monde". Aux Marocains du monde, autrement dit ceux qui sont à l'étranger, pas aux Marocains du Maroc.

Lundi 16 octobre, il s'adresse à des militants de son parti de la ville de Fès, dont il a perdu la mairie une année plus tôt, pour les remercier d'avoir contribué à la réussite du congrès (où il a été évincé). Ce fut sa dernière apparition physique et publique au Maroc pendant trois ans. Et une sorte de message d'adieu.

Car à partir de cette date, sa page officielle Facebook devint une sorte de carnet où la nécrologie est dominante (condoléances après le décès de telle ou telle personnalité), parfois des félicitations, tandis que quelques victoires footballistiques sont saluées.

Le 17 août 2020, l'ancien secrétaire général ne résiste pas à la tentation de s'auto-féliciter pour son propre anniversaire: "Joyeux anniversaire à M. Hamid Chabat à qui nous souhaitons un bon retour", poste sa page. Une vidéo célèbre la naissance du syndicaliste et homme politique qui se prend clairement pour un zaïm.

Ce fut là la première allusion à son absence. Et à son retour.

L'ancien maire de Fès et ancien secrétaire général de l'Istiqlal revient armé de sa présence sur les réseaux sociaux et alimente également un site personnel qui réunit ses archives multimédias.

Peu de temps après son retour, le toujours député a assisté, comme si de rien n’était le lundi 26 octobre, à la réunion hebdomadaire de son groupe de l’Unité et de l’Egalitarisme, consacrée à l’examen du PLF21 puis à la séance plénière des questions orales au gouvernement

Son retour et le fait de s’afficher à la Chambre des représentants à la veille des élections de 2021 n’ont pas manqué d’interpeller les observateurs qui n’excluent plus son éventuel retour en politique sous les couleurs du parti dont il est toujours membre à part entière.

Une disparition toujours inexpliquée par lui et par ses ex-amis

Sa présence a été très remarquée dans l’hémicycle dont il avait déserté les travées depuis 2016, après avoir échoué à rempiler au secrétariat général du PI et sa disparition de la vie politique nationale durant près de trois années en Allemagne puis en Turquie.

En quête d’explications sur son départ et son retour, Medias24 a tenté plusieurs fois de le joindre mais toujours en vain avant de solliciter ses anciens compagnons qui se sont tous refusés à expliquer sa disparition en le qualifiant d’ex-ami avec qui ils avaient rompu.

"L’Istiqlal ne l’investira pas candidat en 2021"

Sollicité par Medias24, un proche du secrétaire général Nizar Naraka a exclu, sous couvert d’anonymat, tout éventuel retour de Chabat sous les couleurs du PI en 2021.

En effet, notre source doute que les autorités du parti puissent investir candidat l'ancien leader du PI et de l'UGTM dans une circonscription nationale, y compris dans son fief de Fès.

« Sachant que cette décision relève du comité exécutif, il n'a aucune chance de décrocher une investiture car il n'est plus en odeur de sainteté auprès des instances décisionnaires du parti.

Une apparition au parlement destinée à tester le terrain ?

« Selon moi, sa démarche au parlement relève du simple show médiatique voire du tourisme politique.

" Ce n’est en effet qu’une tentative de tester le terrain comme l’avaient fait avant lui d’autres hommes politiques déchus comme Lionel Jospin ou Nicolas Sarkozy.

« Si Chabat n’a jamais été exclu du PI dont il est toujours membre, son besoin de s’afficher au Parlement n’aura aucune influence sur les instances chargées de distribuer les habilitations électorales car sa démarche est mue par une volonté de visibilité médiatique.

« Au final, sachant qu’il n’a plus que des ex-amis au sein du parti, il devrait jusqu’à preuve du contraire, revenir rapidement à ses petites affaires personnelles », conclut notre source.

Désormais pestiféré à l’Istiqlal même pour ses anciens obligés

En effet, si sa qualité de membre du Conseil national et du comité exécutif lui donne toujours le droit de participer aux réunions du parti, il ne sera pas le bienvenu pour Nizar Baraka après la violence dont ses troupes et lui-même ont fait preuve lors du congrès qui a élu son successeur.

Il n'est pas anodin que face à sa réputation sulfureuse, l'un de ses ex-proches nous a dans un premier temps réservés un accueil chaleureux avant de décliner notre appel après avoir entendu le nom de Chabat en prétextant être très occupé par l’examen de la loi de Finances.

L'absent a continué à percevoir ses indemnités de député

De plus, selon un membre de l’administration du parlement, si le député n’a rempli au cours de son exil volontaire aucune de ses obligations, il a tout de même continué à toucher ses indemnités d’élu du peuple.

« En effet, même si le règlement du parlement prévoit des coupures salariales en cas d’absences répétées non justifiées, Chabat a envoyé des certificats médicaux des pays où il séjournait pour expliquer son incapacité à assister aux travaux parlementaires », nous révèle notre source qui a opposé le secret médical à notre demande de précision sur la pathologie qui l'aurait empêché d’accomplir son devoir de représentant de la nation.

« Tout ce que je peux dire, c’est que le règlement intérieur du parlement ne prévoit aucune disposition permettant d’envoyer un médecin à l’étranger pour une contre-expertise médicale et qu’avec la pandémie qui a bloqué toutes les liaisons avec le Maroc, il était tout excusé », conclut notre interlocuteur qui confirme Chabat a bien été payé durant près de 3 années sans aucune contrepartie.

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