Un couvre-feu illimité plomberait davantage l’activité des restaurants

Déjà fortement impactés par le confinement, les mesures de distanciation sociale et des horaires d'ouverture serrés, les restaurants sont depuis le 23 décembre obligés de fermer à 20H, ce qui les prive du service du soir. Selon plusieurs professionnels, la reconduction du couvre-feu qui leur a déjà fait perdre 50% de chiffre d’affaires ne manquera pas de précipiter les petits restaurateurs vers la faillite.

Un couvre-feu illimité plomberait davantage l’activité des restaurants

Le 13 janvier 2021 à 18h09

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

Déjà fortement impactés par le confinement, les mesures de distanciation sociale et des horaires d'ouverture serrés, les restaurants sont depuis le 23 décembre obligés de fermer à 20H, ce qui les prive du service du soir. Selon plusieurs professionnels, la reconduction du couvre-feu qui leur a déjà fait perdre 50% de chiffre d’affaires ne manquera pas de précipiter les petits restaurateurs vers la faillite.

Après trois mois de confinement et six mois d’activité loin d'être normale (horaires de fermeture variables selon les villes, distanciation sociale), l’ensemble des établissements de restauration du Maroc, y compris les hôteliers, sont depuis vingt jours soumis à un couvre-feu qui les oblige à fermer à 20 heures. Si les restaurants de Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger, obligés depuis le 23 décembre d'arrêter le service à table en raison des fêtes de fin d'année, reprennent du service, le couvre-feu national (fermeture à 20h) a été prolongé d'une semaine. Et les professionnels du secteur craignent que cette mesure, qui a réduit le nombre de leurs clients et leur activité, ne soit reconduite pour une durée indéterminée.

Restaurateurs touristiques, snacks et cafetiers dans le même bateau

Sachant que les responsables de la Fédération nationale des restaurateurs se sont avérés indisponibles, Médias24 a contacté Noureddine El Harrak, président de l’Association nationale des cafés et des restaurants du Maroc, pour qui le couvre-feu entrainera de nombreuses fermetures.

« A l’image des restaurants touristiques, une grande partie du secteur des cafés et des restaurants-snacks risque d’être achevée par le couvre-feu actuel dont on ne connait pas la date de sa fin et qui nous prive de nombreuses heures d’activité.

Un couvre-feu qui a fait baisser d’au moins 50% l’activité de restauration

« Depuis le 22 décembre, nos 200.000 adhérents (cafés et snacks) ont perdu environ 50% de leur activité et c’est encore pire pour les 400 restaurateurs touristiques qui génèrent au moins la moitié de leur chiffre d’affaires, voire bien plus pour certains, sur le service du soir désormais impossible », explique El Harrak qui prévoit de nombreuses fermetures définitives en cas de reconduction jusqu’à mars du couvre-feu.

Même pessimisme du côté des restaurateurs touristiques sollicités qui emploient environ 3.500 personnes et pour qui chaque jour supplémentaire de crise appelle de nouvelles épreuves inattendues à surmonter comme le couvre-feu.

"Avec une fermeture imposée à 20 heures, on est passé de 150 à 80 couverts/jour"

Questionné, le gérant d’un grand restaurant de Rabat affirme qu'il arrive encore à payer son personnel mais que l’instauration du couvre-feu lui a fait perdre au moins 50% du chiffre d’affaires qu’il arrivait à réaliser avant d’être soumis par les autorités aux nouveaux horaires de fermeture.

« Concrètement, nous sommes passés d’une moyenne quotidienne de 150 couverts, avant le 22 décembre, à environ 80 couverts aujourd’hui, soit une baisse d’activité d’environ 50%, alors que nous réalisions plus de 200 couverts par jour avant l’arrivée de la pandémie.

« En effet, avec une fermeture imposée à 20 heures, notre restaurant qui sert autant le midi que le soir a perdu une bonne partie de l’activité réalisée en décembre avant le couvre-feu », résume de manière anonyme notre interlocuteur se montrant pessimiste pour l’avenir des petits restaurateurs.

Un couvre-feu jusqu’à mars précipiterait de nombreuses faillites

Selon lui, après l’annonce de la reconduction du couvre-feu, plusieurs confrères ont d’ailleurs préféré fermer leurs portes au moins temporairement, car cela leur coûte bien moins cher que de rester ouvert sachant qu’ils réalisent la majorité de leurs recettes quotidiennes lors du service du soir.

« Avec l’absence de visibilité sur le nombre de reconductions du couvre-feu, de nombreux petits établissements qui travaillent surtout la nuit se préparent d’ores et déjà à déposer leur bilan », conclut notre restaurateur qui espère un retour aux horaires normaux au plus tard à la fin janvier.

Notons que malgré la reconduction du couvre-feu national, la levée de l’interdiction d’ouverture des restaurants touristiques de Marrakech, Agadir, Tanger et Casablanca permettra certainement à ceux qui comptent rouvrir jusqu’à 20 heures de récupérer au moins 50% de leur chiffre d’affaires …

 

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