Une seule dose du vaccin AstraZeneca peut réduire les hospitalisations (études)

Selon deux études britanniques, une seule dose des vaccins contre le Covid-19 développés par AstraZeneca et Pfizer peut réduire le taux d’admission à l’hôpital en cas de contamination. La Grande-Bretagne a d’ailleurs décidé de retarder l’administration de la deuxième dose des vaccins Pfizer et AstraZeneca. Le Maroc doit-il en faire autant ? Les réponses du Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé.

Une seule dose du vaccin AstraZeneca peut réduire les hospitalisations (études)

Le 23 février 2021 à 14h46

Modifié 11 avril 2021 à 2h50

Selon deux études britanniques, une seule dose des vaccins contre le Covid-19 développés par AstraZeneca et Pfizer peut réduire le taux d’admission à l’hôpital en cas de contamination. La Grande-Bretagne a d’ailleurs décidé de retarder l’administration de la deuxième dose des vaccins Pfizer et AstraZeneca. Le Maroc doit-il en faire autant ? Les réponses du Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé.

Deux études britanniques publiées lundi 22 février démontrent que les programmes britanniques de vaccination de masse contre le Covid-19 contribuent à réduire le taux d’admission à l’hôpital en cas de contamination, ainsi que la transmission du virus.

Les deux études indiquent qu’une seule dose du vaccin AstraZeneca et Pfizer peut éviter la plupart des hospitalisations liées au Covid-19. "Les deux [vaccins] fonctionnent très bien", a déclaré Aziz Sheikh, professeur à l’université d’Édimbourg, qui a participé à la réalisation d’une étude sur les vaccinations en Écosse. Les résultats du vaccin d’AstraZeneca en particulier représentent "le signal le plus fort à ce jour concernant l’efficacité du vaccin".

Les résultats de ces études britanniques vont au-delà de ceux d’une autre et récente étude menée en Israël : toutes deux soutiennent que le vaccin développé par Pfizer-BioNTech permet une réduction de l'incidence du virus et des hospitalisations.

Selon les résultats de l’étude préliminaire écossaise à laquelle a participé Aziz Sheikh, la campagne de vaccination en Écosse semble réduire considérablement le risque d’hospitalisation en cas de contamination au Covid-19, ce qui suggère que les injections des vaccins Pfizer-BioNTech et Oxford-AstraZeneca sont très efficaces pour prévenir les infections graves. Les résultats de l’étude, qui couvrait l’ensemble de la population écossaise (5.4 millions de personnes), ont montré que quatre semaines après l’injection de la dose initiale, les vaccins Pfizer et AstraZeneca réduisent le risque d’hospitalisation jusqu’à 85% et 94% respectivement.

Aziz Sheikh a toutefois averti lors d’une conférence de presse que ces résultats sont des données préliminaires qui n’ont pas encore été examinées par des scientifiques indépendants. Mais il se montre optimiste : "Ces résultats sont très encourageants et nous donnent de bonnes raisons d’être optimistes pour l’avenir." Il a déclaré s’attendre à ce que d’autres pays utilisant les deux mêmes vaccins et ayant une stratégie similaire à celle de l’Angleterre et du Pays de Galles notamment, constatent un impact positif similaire, à savoir une réduction du nombre de personnes hospitalisées en cas de contamination au Covid-19.

Les données ont été recueillies entre le 8 décembre et le 15 février. Pendant cette période, 1.14 million de vaccins ont été administrés et 21% de la population écossaise a reçu une première dose.

Vacciner davantage pour freiner la propagation de l’épidémie

Cela dit, même si si les autorités britanniques ont argué de l’efficacité des vaccins pour annoncer un assouplissement progressif des restrictions sanitaires, le comité scientifique qui conseille le gouvernement s’est montré très clair : il faut que beaucoup plus de personnes se fassent vacciner pour empêcher la propagation du virus, notamment vis-à-vis des groupes vulnérables.

La Grande-Bretagne a ainsi décidé de retarder l’administration de la deuxième dose des vaccins Pfizer et AstraZeneca, jusqu’à trois mois après la première dose, afin d’administrer la première dose à une plus grand nombre d’individus. Le principe est donc le suivant : il vaut mieux avoir plus de personnes ayant reçu la première dose seulement, plutôt que d’avoir plus de personnes ayant reçu les deux doses. "Il nous faut désormais savoir combien de temps dure cette protection pour une seule dose du vaccin", a déclaré de son côté Arne Akbar, professeur à l’University College de Londres et présidente de la Société britannique d’immunologie (British Society for Immunologie).

Cette étude a montré qu’une seule dose du vaccin Pfizer réduisait le risque d’infection d’environ 70%, contre 85% une fois la seconde dose injectée. Le vaccin Pfizer semble également prouver son efficacité chez les sujets âgés.

Les personnes âgées ayant reçu la première dose du vaccin, mais qui ont tout de même contracté le virus deux semaines plus tard, ont en effet une probabilité nettement inférieure d’être hospitalisées comparativement aux personnes n’ayant reçu aucune dose. Cela suggère que le vaccin Pfizer atténue l’impact des infections mais, prudence, il ne les arrête pas complètement. Certaines personnes vaccinées ont d’ailleurs été hospitalisées ou sont décédées d’une contamination du Covid-19. "La protection n’est donc pas totale", a déclaré le Dr Mary Ramsay, responsable de la vaccination au sein du Public Health England, l’organisme de santé britannique.

L’allongement du délai entre les deux vaccins reste conditionné à la situation épidémiologique

Le Maroc, qui utilise le vaccin AstraZeneca (et celui du groupe chinois Sinopharm), doit-il également allonger le délai entre les deux injections ? "De plus en plus d’études montrent que la première dose a déjà une bonne efficacité, notamment celle du vaccin AstraZeneca, pendant au moins trois mois. Au Maroc, nous pourrions effectivement réfléchir à la possibilité d’allonger ce délai entre les deux injections au-delà de six semaines, huit semaines ou douze semaines", commente le Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé.

"Au Maroc, les personnes âgées concentrent la majorité des personnes atteintes d’une maladie chronique. Une fois que le Maroc aura vacciné les personnes âgées et celles atteintes d’une maladie chronique, il restera donc à vacciner la population considérée comme non fragile. Avec celle-ci, nous pouvons nous permettre le luxe d’espacer les deux doses, ou bien de ne pas les espacer. Cela n’aura pas une grande influence sur le cours de l’épidémie", ajoute-t-il.

Surtout, la décision d’allonger ou non le délai entre les deux vaccinations est liée, selon le Dr Tayeb Hamdi, à la situation épidémiologique. Il s’en explique : "Dans le cas où nous aurions des variants qui risqueraient de déstabiliser la situation épidémiologique, il faudrait alors freiner les contaminations en immunisant un maximum de personnes. Si nous avons 20 millions de personnes à vacciner et que nous avons 20 millions de doses, au lieu de vacciner seulement 10 millions de personnes (deux doses par personne), nous en vaccinerions 20 millions espacerions alors les injections."

Encore une fois, ajoute le Dr Tayeb Hamdi, "des études ont montré qu’une seule dose peut garantir une efficacité immunitaire suffisante, y compris celle du vaccin AstraZeneca. Même en espaçant l’injection de la première et de la seconde dose au-delà de sept semaines, nous pouvons obtenir de meilleurs résultats qu’en laissant un délai de moins de six semaines entre l’injection des deux doses".

>>Lire aussi : Vaccination: Une nouvelle étude pourrait mener à un changement de stratégie au Maroc

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