Les femmes réduisent l'écart à Wall Street mais la parité reste loin

Si les photos de pin-up et les blagues graveleuses ont longtemps été monnaie courante dans les salles de marchés, le monde de la finance s'est peu à peu ouvert aux femmes, une évolution symbolisée par l'arrivée, lundi 1er mars, de Jane Fraser à la tête de la banque Citigroup, un des fleurons de Wall Street.

Les femmes réduisent l'écart à Wall Street mais la parité reste loin

Le 28 février 2021 à 8h32

Modifié le 10 avril 2021 à 23h22

Si les photos de pin-up et les blagues graveleuses ont longtemps été monnaie courante dans les salles de marchés, le monde de la finance s'est peu à peu ouvert aux femmes, une évolution symbolisée par l'arrivée, lundi 1er mars, de Jane Fraser à la tête de la banque Citigroup, un des fleurons de Wall Street.

Sa promotion "est une étape symbolique", se réjouit Lorraine Hariton, directrice de Catalyst, une organisation qui oeuvre à promouvoir les femmes dans le monde du travail. "Mais il reste encore un long chemin" à parcourir.

Les chiffres montrent qu'il reste des montagnes à escalader pour parvenir à la parité et à l'égalité hommes-femmes dans le secteur.

Les femmes représentaient en 2019 plus de 50% des salariés du secteur des services financiers aux Etats-Unis mais seulement 22% des managers (en dehors des plus hauts postes), selon un rapport du cabinet Deloitte. Selon les tendances actuelles, ce chiffre atteindrait seulement 31% en 2030.

Les analystes financiers hommes ont gagné 17% de plus en moyenne en 2020 que leurs homologues femmes.

Il faut travailler un peu plus dur que les hommes pour grimper les échelons, se montrer irréprochable, ont raconté plusieurs femmes à l'AFP.

Les métiers prestigieux et ceux qui rapportent le plus, comme les banquiers d'investissement et les traders, restent encore des bastions d'hommes blancs. Des remarques sexistes fusent encore de temps à autre.

"Pour chaque Jane Fraser, il y a des centaines, des milliers de femmes qui ont les compétences", remarque Muriel Wilkins, du cabinet de conseil aux dirigeants Paravis Partner. "Mais leur fournit-on les opportunités d'avancer?"

Les lignes ont commencé à bouger.

 Réseau de femmes

De vagues promesses sur le besoin de diversifier les recrutements, s'est imposé petit à petit une véritable réflexion sur le fond.

"Lentement mais sûrement, je vois des dirigeants qui s'interrogent sur ce que signifie l'équité au sein de leur entreprise (...) et qui se demandent quelles structures ils peuvent mettre en place", raconte Muriel Wilkins.

Chez JPMorgan Chase, la plus grande banque américaine par actifs, il existe depuis longtemps un réseau informel de femmes. Les plus en vue ont commencé en 2013 à organiser, lors de déplacements dans des succursales de l'établissement, des réunions uniquement de femmes pour écouter leurs doléances.

Le grand patron Jamie Dimon a voulu formaliser les diverses initiatives et a créé en 2018 le programme Women on the Move, raconte sa responsable Sam Saperstein. "Cela nous a permis de revigorer les programmes des ressources humaines, des formations", explique-t-elle.

Women on the Move a ainsi notamment organisé un programme de développement de carrière, ouvert à toutes les femmes de l'entreprise. Environ 500 femmes ont participé à la première session l'an dernier et 2.000 ont candidaté à la deuxième.

 Parrainages 

Pour s'attaquer à une citadelle comme la gestion de portefeuilles, chasse gardée des hommes, l'organisation Girls who Invest, fondée en 2015, s'est fixée pour objectif de faire gérer par des femmes 30% de l'argent investi dans le monde en 2030.

Les femmes ne représentent actuellement que 6% des managers dans les sociétés de capital-risque selon l'association, et que 3% dans les fonds spéculatifs.

L'organisation veut prouver que contrairement aux idées reçues, les femmes ne sont pas du tout rebutées par ce métier, qu'il suffit d'aller les chercher.

Elle arpente donc les campus universitaires pour recruter des étudiantes, les former et leur proposer des stages.

"Le secteur a beaucoup bougé au cours des cinq dernières années", affirme la directrice de l'organisation Katherine Jollon Colsher. "De plus en plus de sociétés comptent désormais 50% de femmes parmi leurs nouvelles recrues et cherchent à conserver ce pourcentage au niveau supérieur", dit-elle.

"Mesurer les progrès et obliger les managers à rendre des comptes est un élément primordial" dans la promotion des femmes, estime Lorraine Hariton de Catalyst.

Michael Corbat, le prédécesseur de Jane Fraser, fut un des premiers dans le secteur à rendre publiques les statistiques sur la diversité au sein de sa firme.

Il est aussi essentiel, selon Mme Hariton, que les entreprises mettent en place des mesures de soutien, qu'il s'agisse de programmes de parrainage ou de congés parentaux.

(AFP)

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