Présents dans différentes régions du Royaume, ces établissements accueillent environ 2.500 enfants, âgés de 4 à 6 ans, en vue de leur transmettre des compétences linguistiques, sociales et intellectuelles.

Des écoles aux standards internationaux

Active dans différents domaines, la Fondation Mohammed VI est engagée depuis 2008 dans la promotion de la préscolarisation des enfants de ses adhérents à l’échelle nationale, qu’ils soient enseignants, administrateurs ou retraités, et ce à travers la construction d'écoles préscolaires dans différentes villes du pays.

Actuellement, la FMVI dispose d'un réseau de 18 établissements, situés à Laâyoune, Al Hoceima (2 écoles), Tétouan, Tanger, Larache, Casablanca - dont une à Ghandi et l'autre à Sidi Bernoussi -, Settat, El Jadida, Rabat, Salé, Kénitra, Marrakech, Fès, Meknès, Oujda et Agadir. Les 10 premières écoles pilotes ont été construites en 2009, 5 autres en 2010 et le reste entre 2016 et 2017.

Six autres établissements sont en cours de construction à Benslimane, Agdez, Tiznit, Taroudant, Taourirt et Khemisset, dans le but d'atteindre, à l'horizon 2028, un total de 82 écoles, à raison d'un établissement par direction provinciale de l’éducation-formation. A terme, ce réseau accueillera jusqu'à 10.000 enfants.

Comme constaté au niveau de l'un de ces établissements à Casablanca, ces écoles sont bien équipées et obéissent aux standards architecturaux et aux mesures de sécurité en vigueur. Chaque établissement comprend entre 4 à 6 classes d’apprentissage, ainsi que des salles de psychomotricité, des salles polyvalentes, des espaces de restauration et d’infirmerie et des espaces de jeux extérieurs. Elles sont accessibles aux adhérents à des tarifs préférentiels (50% de réduction sur les frais de scolarité), mais aussi au grand public, à un tarif relativement faible par rapport aux crèches privées.

(Etablissement préscolaire de la FMVI, sis bd Ghandi, Casablanca)

Pour une gestion professionnelle de ses écoles, la Fondation Mohammed VI a créé en 2008 la Fondation marocaine pour la promotion de l’enseignement préscolaire (FMPS) qui se charge de définir et de mettre en place les conditions techniques et l’approche pédagogique pour un environnement favorable aux apprentissages fondamentaux.

Contactée par nos soins, celle-ci nous explique que "les frais de scolarité sont variables. Ils sont établis sur la base d'une étude menée dans chaque ville, dans une optique de les faire fonctionner correctement, sans demander des subventions supplémentaires" au gouvernement. "A titre d'exemple, l'école qui se trouve sur le Bd Ghandi à Casablanca ainsi qu'une autre école à Hay Riyad à Rabat, sont à 1.000 DH par mois pour le grand public et à 500 DH pour les adhérents de la FMVI. Elles restent toutefois 30% moins chères, si l'on fait le comparatif avec les autres crèches privées qui se trouvent dans les mêmes quartiers. Dans d'autres villes, les tarifs arrivent jusqu'à 400 DH par mois pour le grand public", et donc à 200 DH pour les adhérents.

Formation des enseignants et programme pédagogique

Le président de la FMPS, Taib Chkili, nous a par ailleurs confié que, vu le nombre limité d'instituteurs de préscolaire formés dans les universités du pays, la Fondation se charge de former des profils bac+2 dans ses propres centres de formation, créés dans plusieurs provinces du Royaume.

"Nous faisons des appels à candidatures, et on sélectionne les futurs enseignants, auxquels on dispense une formation initiale et une formation continue". La formation initiale dure presque une année scolaire, et se fait en alternance entre présentiel, e-learning et stage, à raison de 12 semaines par axe, ce qui fait un total de 36 semaines de formation.

Une fois formés, ces éducateurs débutants deviennent opérationnels, mais restent accompagnés durant au moins leurs deux premières années d'exercice, à travers un traitement individuel.

Pour ceux qui ont été formés dans les universités marocaines, la Fondation les accompagne à travers une formation pratique au métier de l'enseignement dans le préscolaire.

Quant au programme pédagogique, il est bilingue (moitié arabe et moitié français), et porte sur trois axes principaux, dans l'objectif de favoriser l'indépendance de l'enfant, et sa capacité à vivre en société.

Le premier axe est l'éducation, et porte sur les valeurs, les comportements et la sociabilisation de l'enfant. Le second est l'axe éveil, qui porte, lui, sur la psychomotricité, la prise d'initiative, le travail en groupe, l'autonomie, l'hygiène et autres. Le troisième axe est celui de l'apprentissage, qui porte sur l'aspect cognitif, le lexique et le vocabulaire.

Quid de la réussite de ces écoles ? "Dans le domaine de l'éducation, il y a deux principaux indicateurs qui nous permettent d'évaluer un établissement", nous confie la Fondation. "Le premier est la clientèle, et le taux de remplissage moyen de ces écoles est de 95%. Le second critère est l'évolution des élèves dans le primaire, le collège et le lycée, puisque le rôle du préscolaire est justement de préparer l'enfant à sa vie quotidienne en tant que citoyen mais aussi pour sa vie d'étudiant. Nous faisons ainsi le suivi d'un échantillon significatif chaque année, avec l'accompagnement de ces élèves avec les parents ainsi que les écoles dans lesquelles ils poursuivent leurs études, et les résultats sont bons. La première promotion de la Fondation Mohammed VI est actuellement à la deuxième année du baccalauréat".

Généralisation du préscolaire : le Maroc encore à la traine 

Lors d’un webinair organisé par le Conseil national de la presse, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports Othman El Ferdaous a confié que le Maroc dispose actuellement d'environ 500 crèches privées et de 400 crèches publiques, dont certaines sont sous la tutelle du ministère.

En effet, il existe différentes catégories d’établissements pour la prise en charge éducative de la petite enfance au Maroc :

- Les crèches publiques et privées qui accueillent les enfants de 3 mois à 4 ans. Celles-ci sont sous la tutelle du département de la Jeunesse et des Sports relevant du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (MCJS);

- Les établissements d’éducation préscolaire qui accueillent les enfants âgés de 4 ans à 6 ans, et qui sont sous la tutelle du ministère de l’Education nationale;

- Les établissements d’éducation préscolaire accueillant les enfants âgées de 4 ans à 6 ans, relevant d’autres départements, notamment le MCJS, l’Entraide nationale, et le ministère des Habous ….

"Le nombre de places dans ces crèches ne dépasse pas les 40.000 ou 50.000 places au niveau national, ce qui représente une goutte d’eau dans la mer", reconnaît-il.

"Les enfants doivent être scolarisés deux ou trois ans avant d’accéder au primaire", d’après lui, pour les raisons suivantes : "Quand un enfant passe de 0 à 4 ans chez lui à la maison sans être stimulé et sorti des déterminismes familiaux et sociaux de son quartier, famille et milieu social, et à 4 ans il débarque à l’école, il est soumis à toutes sortes de concurrence avec les autres élèves, ce qui représente un départ déséquilibré".

"Pour faire face à cette situation, le gouvernement a lancé un plan de généralisation du préscolaire, d’une trentaine de milliards de DH sur 10 ans. Et pour accompagner ce programme, le ministère de la Culture est en train d’étudier un partenariat public-privé, dans le but de créer un réseau de crèches publiques et gratuites", a-t-il souligné.

"Nous sommes actuellement en phase d’étude pour monter cette opération de façon à voir comment on pourrait intéresser le secteur privé", conclut le ministre.