Attractif pour les jeunes, le secteur associatif manque d'encadrement

Invité aux “Mardis du PCNS”, Aimane Cherragui s'est penché sur la participation citoyenne des jeunes au sein des associations. Voici les constats et recommandations de l'expert jeunesse et société civile.

Attractif pour les jeunes, le secteur associatif manque d'encadrement

Le 25 mars 2021 à 16h29

Modifié 10 avril 2021 à 23h27

Invité aux “Mardis du PCNS”, Aimane Cherragui s'est penché sur la participation citoyenne des jeunes au sein des associations. Voici les constats et recommandations de l'expert jeunesse et société civile.

Selon Aimane Cherragui, expert jeunesse et société civile, “la participation citoyenne peut prendre plusieurs formes. Elle va de la participation aux élections, à la signature de pétitions en passant par le travail associatif. Elle peut être officielle ou officieuse, puisqu’une simple discussion entre amis, portant sur des sujets de société, constitue un exemple de participation citoyenne”.

Comment se manifeste la participation des jeunes ? Qui sont-ils et comment leur potentiel est exploité ? 

Invité au rendez-vous hebdomadaire des “Mardis du PCNS”, organisé par le Policy Center for the New South ce 23 mars, M. Cherragui s'est penché sur la participation citoyenne au Maroc et en particulier celle des jeunes, plus attirés par le travail associatif que les organisations syndicales et politiques.

En effet, Aimane Cherragui évoque une récente étude menée par le CESE (Conseil économique, social et environnemental), dont les résultats publiés en 2018 montrent que le taux de participation civile au sein des associations et organisations sociales est de 12%, contre 1%  au sein des partis politiques et organisations syndicales. 

70.000 associations ont vu le jour entre 2017 et 2020 

Pour M. Cherragui cette différence s’explique par le fait que le travail associatif constitue un espace plus attractif pour les jeunes. “Il laisse place à l’innovation et les encourage à s’exprimer et à proposer. C’est aussi un espace où ils sont écoutés, ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs”.  

C’est aussi ce qui explique l’explosion associative au Maroc, puisque selon Aimane Cherragui “nous sommes passés de 130.000 associations en 2017 à 200.000 en mars 2020”. 

Cela dit, ces 200.000 associations ne sont pas toutes aptes à “travailler de manière professionnelle” car “233 seulement sont d’utilité publique et 23.000 sont structurées et emploient des salariés. Autrement dit, les 180.000 autres associations ont besoin d’encadrement, de soutien et de financement”.

Un incubateur associatif pour réduire le chômage ?

Pour aider à structurer les associations, l’expert propose de “dupliquer” le même concept d’accompagnement des entrepreneurs, en créant des “incubateurs pour des ONG et associations afin de leur apprendre comment s’organiser, rechercher du financement, etc.” 

L’objectif : permettre au maximum d’associations de se structurer et de recruter parce qu’à titre d’exemple, “si la moitié des associations existantes au Maroc pouvaient recruter au moins une seule personne nous pourrions alors retirer 100.000 personnes du marché du travail, soit presque 1 point de chômage en moins”. 

L'expert suggère également de "rajeunir" les associations, avec du sang neuf et dynamique. Car, comme le précise Imane Lahrich, chargée des programmes au sein du PCNS, “une étude a démontré que sur 20 associations, 13 gardent le même président depuis la date de leur création, sachant que la moyenne d’âge des présidents d’associations au Maroc est de 44 ans et que les jeunes ne sont pas assez représentés au sein des bureaux d’associations”. 

Des chiffres que M. Cherragui comprend mais qui ne l’inquiètent pas, car il s’attend à les voir baisser avec le temps, puisqu’il observe “une prise de conscience actuelle relative à la place de l’innovation sociale”. 

Celle-ci va permettre de “préparer la relève” qui est “l’essence du leadership”. Autrement dit, “les présidents des associations doivent aider les jeunes à travers des formations qui permettent d’améliorer leurs compétences. Ils devront les tirer vers le haut et les laisser les remplacer à la fin de leur mandat”. 

Mais qu’est-ce qu’on entend par “jeune” ? Une question que pose M. Cherragui en précisant qu’en réalité, elle n’a pas de réponse. 

Une stratégie nationale pour les jeunes, une nécessité voire une urgence

“A ce jour, nous n’avons toujours pas de stratégie nationale pour les jeunes. D’autres pays nous ont dépassés et ont réussi à créer des conseils consultatifs pour les jeunes et à établir un plan national, alors que nous n’avons aucun fondement, pas même de définition”, déplore-t-il. 

“La précédente stratégie nationale, qui a été écartée, définissait le jeune Marocain comme une personne âgée entre 16 et 29 ans. La définition onusienne fixe une tranche d’âge entre 15 et 24, tandis que l’Union africaine va jusqu’à 35 ans. Au Maroc, nous avons besoin d’une définition claire pour savoir ce que signifie un jeune, déterminer ses besoins et savoir comment le servir”, poursuit M. Cherragui qui insiste sur “l’absence de coordination et de consensus entre les différents secteurs gouvernementaux qui travaillent sur les questions relatives à la jeunesse”. 

Une carence qui crée des blocages à l’international, puisque “des organes internationaux importants, qui souhaitent travailler avec les jeunes Marocains se confrontent à l’absence d’un programme national dans lequel investir. Ils ne peuvent pas importer leur plan d’action, c’est au Maroc d’en créer un qui lui est propre”, souligne-t-il.

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