Mariages des mineures: 27.623 demandes d'autorisation déposées en 2019

Les statistiques officielles ne reflètent pas la réalité, en raison de cas de mariages de mineures passés inaperçus et non pris en compte officiellement, tels que les mariages coutumiers.

Mariages des mineures: 27.623 demandes d'autorisation déposées en 2019

Le 13 avril 2021 à 11h45

Modifié 13 avril 2021 à 13h35

Les statistiques officielles ne reflètent pas la réalité, en raison de cas de mariages de mineures passés inaperçus et non pris en compte officiellement, tels que les mariages coutumiers.

Le mariage des mineures représente un phénomène d’une grande actualité dans la société marocaine, vu son impact direct sur les droits de l’enfant, tels qu'énoncés dans les conventions internationales y afférentes, a souligné lundi 12 avril à Marrakech, le procureur général du Roi près la cour de Cassation, président du Ministère public, Moulay El Hassan Daki.

Intervenant lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de coordination organisé par le Ministère public, M. Daki a relevé que le Maroc soumet le mariage des mineures à une autorisation préalable, entre les mains des juges qui accordent ou non, cette autorisation exceptionnelle. Ils doivent justifier leur décision et les motifs autorisant ou non ce mariage, après avoir auditionné les parents et recouru à une expertise médicale ou une enquête sociale pour trancher en faveur de l’intérêt de l’enfant.

Les statistiques et rapports officiels indiquent que les tribunaux enregistrent une augmentation de demandes des autorisations pour le mariage des mineures, a-t-il noté. En 2019, les tribunaux ont reçu quelque 27.623 demandes d'autorisation de mariages de mineures, selon le rapport de la présidence du Ministère public réalisé au titre de cette année.

"En tant que magistrats, nous ne sommes pas responsables des chiffres alarmants de demandes d'autorisation de mariages des mineures, un phénomène lié à plusieurs causes socioculturelles et économiques. En revanche, nous sommes responsables du nombre d’autorisation octroyées, ce qui nous interpelle tous et nous impose de ne pas vider cette autorisation législative exceptionnelle de son contenu", a-t-il dit. Et de poursuivre qu'il appartient aussi aux magistrats de prendre en considération l’intérêt suprême de l’enfant. D'autant plus que la situation questionne tous les intervenants, œuvrant dans le domaine de la protection des droits de l’enfant et leur impose d'intensifier leurs efforts pour mettre fin à ce phénomène social.

Une étude-diagnostic en cours

Après avoir mis l’accent sur le projet du ministère public relatif à la réalisation d’une étude-diagnostic sur le mariage des mineures, à même de permettre de jeter la lumière sur la situation réelle du phénomène, M. Daki, a relevé que les statistiques officielles ne reflètent pas véritablement la réalité, en raison de cas de mariages de mineures, passés inaperçus et non pris en compte officiellement, tels que les mariages coutumiers.

La présidence du Ministère public croit aux vertus de l’approche participative, étant donné que le mariage des mineures constitue un phénomène social où interfèrent les dimensions sociale, économique, religieuse et culturelle, a-t-il estimé, relevant l’importance de la collaboration entre la présidence du Ministère public et le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce qui ouvre la voie à une approche participative destinée à lutter efficacement contre la déperdition scolaire, qui est en corrélation directe avec l’augmentation des cas de mariage des mineures.

Dans ce cadre, il a tenu à préciser que le nombre d’élèves ayant quitté les bancs de l’école dans les cycles primaires, secondaires et collégial au niveau de cette région du Maroc s’élève à 26.000, dont 12.357 filles, dont 73% sont issues du milieu rural.

(Avec MAP)

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