Les prochaines élections professionnelles vont ouvrir le bal électoral 2021

Les résultats des élections professionnelles sont attendus pour juin 2021. Leur phase préparatoire représente, pour les partis politiques, l'occasion d'activer et de mobiliser leurs réseaux. L'importance de ces élections réside dans leur impact sur l'échiquier politique national. Décryptage de l'analyste politique David Goeury.

Les prochaines élections professionnelles vont ouvrir le bal électoral 2021

Le 26 avril 2021 à 18h42

Modifié 26 avril 2021 à 20h56

Les résultats des élections professionnelles sont attendus pour juin 2021. Leur phase préparatoire représente, pour les partis politiques, l'occasion d'activer et de mobiliser leurs réseaux. L'importance de ces élections réside dans leur impact sur l'échiquier politique national. Décryptage de l'analyste politique David Goeury.

“Les élections professionnelles vont ouvrir la séquence électorale”, commente David Goeury, chercheur et analyste politique.

Et pour cause, même si ces élections sont discrètes et quelque peu méconnues, leur impact sur l’échiquier politique est important, car selon l’article 63 de la Constitution, deux cinquièmes de la chambre des conseillers sont constitués par “des membres élus dans chaque région par des collèges électoraux composés d’élus des chambres professionnelles et des organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives, et de membres élus à l’échelon national par un collège électoral composé des représentants des salariés”.

L’un des enjeux majeurs de ces élections concerne donc 48 sièges à la chambre des conseillers. Ce que M. Goeury décrit comme “une représentation d’envergure”.

Mais l’importance de ces élections ne réside pas uniquement dans la composition de la deuxième chambre, puisque selon David Goeury, "les élections professionnelles permettent aux partis politiques d’activer et de mobiliser leurs réseaux".

Les calendriers de ces élections ont été fixés par 3 arrêtés ministériels, publiés au Bulletin Officiel du 15 avril 2021, et font déjà l’objet de discussions, dont celle organisée, ce jeudi 22 avril par l’AGEF (association des gestionnaires et formateurs des ressources humaines), en présence de Hicham Zouanat, président de la commission sociale de la CGEM et Salima Admi, directrice du travail au sein du ministère de l’Emploi.

Ces derniers ont décrypté le processus électoral dans le secteur privé, allant de la phase de préparation des listes électorales qui s’achèvera le 30 avril, à celle du scrutin, fixée entre le 10 et le 20 juin 2021.

Le ministre de la Réforme de l’Administration a, quant à lui, fixé la date du 16 juin 2021 pour élire les représentants des fonctionnaires dans les commissions administratives paritaires. Idem pour l’élection des représentants du personnel dans les comités du statut et dans les installations minières.

Chambres professionnelles: Lieu de pouvoir et de négociations 

Les réseaux sont de deux types: ceux des partis politiques dont les militants font campagne localement, et ceux des partis qualifiés de notables et qui sont, selon M. Goeury “très puissants dans le milieu professionnel. C’est pour cela que nous allons assister à la forte mobilisation des partis comme le PAM, l’Istiqlal et le RNI”.

“A l’issue des élections professionnelles de 2015, 18% des élus étaient du PAM, 16% Istiqlal, 15% du RNI, tandis que le PJD n’avait que 9%; c’est-à-dire qu’il est arrivé derrière le Mouvement Populaire, donc en 5e position. L’USFP n’avait que 7,5% et le PPS moins de 5%”, indique M. Goeury en faisant référence à l’analyse sur la responsabilité des élus dans la régionalisation avancée, publiée par le think thank Tafra.

Source: Livret Tafra

Selon l’analyste, “les chambres professionnelles représentent le lieu où s’expriment les candidats liés à des réseaux de notabilité et qui vont avoir un poids important. C’est un moyen d’avoir un pouvoir de négociation, parce qu’ils défendent les intérêts des professionnels et participent à l’élaboration des plans sectoriels et des choix stratégiques des ministères de tutelle, tout particulièrement ceux de l'agriculture et de l'artisanat”.

C’est aussi un lieu où “s’expriment les réseaux de notabilité, parce que derrière un représentant à la chambre d’agriculture ou de pêche maritime par exemple, se trouve un ensemble de professionnels avec lesquels il va nouer des liens, des réseaux de solidarité. S’il obtient un siège à la chambre des conseillers, son poids sera encore plus important”.

Il est donc question de trajectoires allant des chambres professionnelles au Parlement, qui permettent de préparer des réseaux pour la campagne électorale qui aura lieu, cette année, aussi bien pour les élections communales, régionales que nationales.

En somme, “pour les candidats “figures de notabilité” qui tirent leur capital électoral de leurs réseaux, les élections professionnelles et la CGEM sont extrêmement importants, tandis que les partis militants portent un grand intérêt aux syndicats”.

Syndicats: "Le moyen pour les partis de se mobiliser"

Les syndicats qui représentent les travailleurs sont souvent liés à des partis politiques. Leurs leaders jouent un rôle important pour “faire passer les messages aux autres membres et pour être des relais des partis politiques”.

Hamid Chabat traduit la force que représentent les syndicats, puisqu’il est “connu pour son rôle dans le syndicat qui lui a donné un poids important au sein de l’Istiqlal”, rappelle M. Goeury.

Selon lui, la représentation des syndicats des salariés permet d’observer une autre logique, puisqu’elle ne profite pas aux mêmes profils.

En effet, lors des élections professionnelles de 2015, “la CDT, qui est liée à l’USFP, a été le deuxième syndicat en termes d’élus avec 9,3%. L’UGTM (7,6%) est, quant à elle, liée à l’Istiqlal alors que l'UNTM (7,4%) est lié au PJD”.

Source: Livret Tafra

“Pour les partis, les élections professionnelles sont un moyen de se mettre tout de suite en ordre de bataille et d’activer leurs réseaux. Les syndicats vont être, pour certains partis qui ne sont pas bien représentés dans les chambres professionnelles, un moyen de se mobiliser”, ajoute-t-il.

Dans ce sens, il donne l’exemple du PJD, dont “les militants ont suivi de près les problèmes des enseignants contractuels qui ont appelé à la grève au sein de l’enseignement public. Cela a été un moyen, pour le PJD, de réactiver ses réseaux et d'entrer dans la campagne électorale”.

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