Regain de confiance chez les recruteurs grâce à l'amélioration de la situation sanitaire

La campagne de vaccination et l'amélioration de la situation sanitaire permettent aux entreprises d’avoir plus de visibilité sur les mois à venir, mais d’autres facteurs influencent également la reprise des activités. La crise a, en effet, suscité de nouvelles opportunités, appelant ainsi à de nouveaux recrutements.

Regain de confiance chez les recruteurs grâce à l'amélioration de la situation sanitaire

Le 5 mai 2021 à 16h10

Modifié 5 mai 2021 à 16h36

La campagne de vaccination et l'amélioration de la situation sanitaire permettent aux entreprises d’avoir plus de visibilité sur les mois à venir, mais d’autres facteurs influencent également la reprise des activités. La crise a, en effet, suscité de nouvelles opportunités, appelant ainsi à de nouveaux recrutements.

La campagne de vaccination et l’amélioration de la situation sanitaire se font sentir au niveau des recrutements. L’impact n’est cependant pas direct, nous disent plusieurs cabinets de recrutement contactés par Médias24, dont certains apportent quelques nuances.

« Il y a effectivement plus de demandes de recrutements de la part des entreprises. Est-ce qu’il faut vraiment lier cette hausse à la campagne de vaccination ? Je ne dirais pas qu’il y a un lien de cause à effet, c’est-à-dire un effet direct, mais indirect, oui, certainement. L’amélioration de la situation sanitaire, liée en partie au bon déroulement de la campagne de vaccination, favorise nettement la reprise de l’activité, même si elle est quelque peu ralentie par ce mois de ramadan. Les employeurs ont, très certainement, plus de visibilité qu’auparavant. Là où il y a des besoins, notamment dans le secteur du commerce, des services après vente, de la comptabilité et de la finance, ils sont exprimés », indique Rachida Jalal, directrice générale du cabinet Pluriel RH.

Abdelaziz Bennis, directeur général du cabinet IBB Executive Search, spécialisé dans le recrutement de cadres dirigeants et supérieurs, et président de l’Association marocaine du conseil en recrutement (AMCR), estime au contraire que la campagne de vaccination a un impact direct sur la reprise des recrutements. « La maîtrise de la situation sanitaire et la campagne de la vaccination ont un impact immédiat sur les décisions et le rythme des recrutements. Il y a clairement des besoins chez les entreprises, qui doivent renforcer leurs compétences pour faire face à cette crise », explique-t-il.

La crise, une opportunité pour développer de nouveaux business

Abdelaziz Bennis constate que deux catégories d’entreprises ont émergé durant cette crise : « Il y a d’abord celles qui se développent et se diversifient grâce à la crise, qui a fait remonter un certain nombre d’activités aujourd’hui prioritaires, ou en tout cas propices dans ce contexte, notamment l’informatique, la finance, les télécommunications et la grande distribution. D’importants virages stratégiques sont actuellement menés dans ces secteurs, ce qui appelle à renforcer les équipes. D’autres secteurs ont été impactés négativement mais ne se sont pas effondrés pour autant, et ont vu dans cette crise l’opportunité de développer de nouveaux business. »

C’est le cas, selon Abdelaziz Bennis, de certains acteurs des secteurs industriel et des services : « Sans les citer, certains ont pu racheter des hôtels qui étaient en difficultés et peuvent désormais se lancer dans l’hôtellerie, car ils ont les reins suffisamment solides pour pouvoir se diversifier. Soit ils créent de nouvelles activités ; soit ils rachètent des entreprises en difficultés. Dans les deux cas, cela nécessite de nouveaux recrutements, à la fois sur du top management et du middle management. »

Puis il y a une autre catégorie d’entreprises, à savoir celles « qui sont en train de gérer la crise de telle sorte à surmonter les difficultés qu’elles rencontrent et qui, dans ce cadre, ont besoin de renforcer leurs compétences en interne ». Pour Abdelaziz Bennis, il s’agit principalement de PME familiales : « Elles se rendent compte que leur vivier de compétences en interne est insuffisant pour pouvoir redresser l’entreprise et se remettre sur le chemin du développement. »

Des recruteurs plus confiants

« La tendance au recrutement chez les cadres dirigeants et supérieurs est beaucoup plus importante que sur le middle management. On cherche des profils de top management afin de mettre en place des stratégies, des organisations, pour faire face à cette crise. Ce sont des décideurs qui vont mettre à l’œuvre les transformations nécessaires pour réorienter l’entreprise », poursuit Abdelaziz Bennis.

Un constat que ne partage pas tout à fait Khadija Boughaba, directrice du cabinet Invest RH, spécialisée dans les recrutements de profils en top management : « La reprise des recrutements concernant ces profils est encore lente et le restera probablement jusqu’en 2022. On ne peut parler de réelle dynamique uniquement lorsqu’il s’agit de nouveaux postes, c’est-à-dire de nouvelles opportunités, et pas de remplacements, qui ne traduisent pas une augmentation des effectifs. La création de nouveaux postes est effectivement le signe d’une augmentation des besoins, or en ce moment ce sont plutôt des remplacements que les entreprises recherchent. »

Et d’ajouter : « Même si la situation sanitaire s’améliore au Maroc, le commerce est soumis à des interdépendances, notamment les filiales marocaines de multinationales. Même les entreprises nationales, maroco-marocaines, qui travaillent dans le domaine de l’export, sont dépendantes des commandes qui viennent de l’extérieur. Une pénurie de composants électroniques en Chine ou à Taiwan impacte forcément l’industrie automobile marocaine. Le blocage du canal de Suez est également un exemple flagrant de cette interdépendance : toutes les livraisons vers l’Europe passent par ce canal, et le commerce marocain est en partie lié à celui de l’Europe. »

Comme Rachida Jalal, Khadija Boughaba estime que « les recrutements ne peuvent être directement liés à l’amélioration de la situation sanitaire et à la campagne de vaccination, d’autant que cette dernière concerne encore les personnes d’un certain âge, c’est-à-dire celles qui ne sont plus vraiment sur le marché du travail. Disons qu’on peut noter un léger redémarrage associé à une reprise de la confiance des recruteurs. »

Un début de reprise dans le tourisme ?

La confiance semble en effet un élément plus susceptible d’influencer la reprise des recrutements. « A mon sens, la campagne de vaccination n’a aucun effet car les personnes vaccinées ne s’inscrivent pas dans les tranches d’âge concernées par le recrutement. En revanche, il y a un effet confiance qui pourrait être là », estime Romain Férier, directeur associé du cabinet H&F Associates.

Il observe « une vraie reprise très, très forte. Les entreprises ont confiance en la reprise de l’activité, planifient leur développement, anticipent la constitution de leurs équipes pour les projets qu’elles sont en train de développer. Actuellement, nous recrutons deux directeurs généraux dans le cadre du lancement de filiales et travaillons également avec des clients en cours d’implantation au Maroc ». Et de préciser : « Certains clients sont en train de battre leur record de chiffre d’affaires ; ils sont très confiants sur le fait que les objectifs seront atteints en fin d’année. »

Même le tourisme, secteur laminé par la crise, semble se remettre doucement sur les rails. Du moins, une partie de ses acteurs. « Nous avons été contactés par d’importants acteurs du secteur touristique, dans un contexte d’ouverture et de projections à plus ou moins un an. Pour lancer des projets, il faut préalablement avoir mis en place des équipes de management. Les gros acteurs du tourisme et de l’hôtellerie anticipent donc déjà la reprise ; ils ont besoin d’être prêts le jour où l’activité redémarrera véritablement. On note en tout cas un degré de confiance que nous n’avions plus constaté depuis un an. »

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