Les vaccins anti-Covid restent efficaces malgré la hausse des contaminations dans certains pays (Pr El Adib)

Bahreïn, pays qui utilise le vaccin Sinopharm, connaît depuis 24 heures une recrudescence des contaminations au Covid-19. Récemment, ce sont les Seychelles, qui utilisent Sinopharm et AstraZeneca, qui ont constaté une forte hausse des contaminations, mais sans cas grave ou critique. Pour Ahmed Rhassane El Adib, professeur en anesthésie-réanimation au CHU Mohammed VI de Marrakech, c’est là l’effet de la vaccination, qui fait ses preuves dans la lutte contre le développement des formes graves et critiques.

Les vaccins anti-Covid restent efficaces malgré la hausse des contaminations dans certains pays (Pr El Adib)

Le 24 mai 2021 à 16h55

Modifié 24 mai 2021 à 17h21

Bahreïn, pays qui utilise le vaccin Sinopharm, connaît depuis 24 heures une recrudescence des contaminations au Covid-19. Récemment, ce sont les Seychelles, qui utilisent Sinopharm et AstraZeneca, qui ont constaté une forte hausse des contaminations, mais sans cas grave ou critique. Pour Ahmed Rhassane El Adib, professeur en anesthésie-réanimation au CHU Mohammed VI de Marrakech, c’est là l’effet de la vaccination, qui fait ses preuves dans la lutte contre le développement des formes graves et critiques.

Bahreïn, pays qui utilise le vaccin Sinopharm, comme le Maroc, a enregistré un nombre record de cas de coronavirus dans les dernières 24 heures, avec 3.177 nouveaux cas. Au total, 75% de la population éligible a reçu la première dose et environ 40% les deux doses.

Récemment, le même constat a été fait aux Seychelles. Au cours du mois dernier, le nombre de cas a effectivement augmenté dans cet archipel de l’océan Indien, au point de conduire les autorités à imposer à nouveau des restrictions. Sur les cas actifs recensés à la mi-mai, 33% étaient été entièrement vaccinés. Plus tôt, sur la semaine du 8 mai, environ 37% des cas positifs avaient reçu les deux doses. De plus, environ 20% des patients hospitalisés étaient vaccinés, mais leur cas ne suscite pas d’inquiétude. Et aucune personne vaccinée n’est décédée du Covid-19. En revanche, presque aucun des cas critiques et graves nécessitant des soins intensifs n’a été vacciné.

Sylvestre Radegonde, ministre des Affaires étrangères et du Tourisme, a déclaré que seules deux personnes dans le pays sont en soins intensifs : « La conclusion est que les vaccins protègent les gens. Ceux qui ont été vaccinés ne développent aucune complication. Nous restons convaincus que les vaccins – les deux – ont aidé le pays. Sans cela, les choses auraient été bien pires. » Les deux vaccins dont parle Sylvestre Radegonde sont les mêmes que le Maroc a choisis, à savoir Sinopharm et AstraZeneca (Covishield plus précisément, qui provient du vaccin AstraZeneca fabriqué par le Serum Institute of India).

Trois grandes leçons

Les données des Seychelles sont surveillées de très près au Maroc. « Les pays qui ont un fort taux de vaccination et qui constatent une recrudescence sont les Seychelles, Bahreïn, les Maldives, l’Uruguay et le Chili. Les Seychelles nous intéressent particulièrement parce qu’ils utilisent les mêmes vaccins que nous. Ils ont également un taux de vaccination très élevé et ont vacciné leur population avec les mêmes vaccins que ceux que nous utilisons au Maroc. D’autre part, le pays est situé dans l’archipel indien ; il est donc particulièrement vulnérable au variant sud-africain, qui a d’ailleurs été repéré chez lui. On sait qu’AstraZeneca a fait ses preuves contre le variant sud-africain. C’est donc extrêmement intéressant pour nous de surveiller l’évolution sanitaire dans ce pays, d’autant qu’il s’est ouvert au tourisme et que cette ouverture a généré un relâchement des mesures barrières au sein de la population », explique Ahmed Rhassane El Adib, professeur en anesthésie-réanimation au CHU Mohammed VI de Marrakech.

Des observations émanant des Seychelles, le Pr El Adib tire trois conclusions :

Premièrement : la sortie de crise ne se fera que de façon collective, c’est-à-dire mondiale. « On ne s’en sortira pas seuls. Même si on vaccine la population de façon très massive, un nouveau variant peut toujours apparaître et provoquer un échappement vaccinal. Et on ne pourra pas rester enfermés sur nous-mêmes. Comme les Seychelles, notre économie est énormément basée sur le tourisme. Pour des raisons stratégiques, économiques, il faudra bien ouvrir les frontières aux touristes… Il faudra que le problème soit réglé partout, de façon mondiale. Il faudra également que cette ouverture soit conditionnée par des tests, des mesures restrictives d’entrée, des certificats de vaccination et une extrême prudence sur les variants. Sinon, nous ne sommes pas à l’abri d’un variant, justement, qui apparaisse quelque part et soit introduit au Maroc. Ce variant pourrait échapper à l’efficacité du vaccin, d’où le terme d’échappement vaccinal », prévient le Pr El Adib. « Tous les vaccins, même avec les échappements vaccinaux éventuels, continuent à protéger contre les cas graves, les hospitalisations et les décès. On l’a vu au Chili et aux Seychelles. Les cas graves figurent très majoritairement parmi la population non vaccinée », ajoute-t-il.

Deuxièmement : le confinement est une mesure efficace. « Sur la semaine dernière, les Seychelles n’ont enregistré aucun nouveau cas et aucun décès. S’il y a levée du confinement et des restrictions en général, il faudra qu’elle se fasse progressivement. On ne pourra pas crier victoire tant que le problème ne sera pas réglé à l’échelle internationale. »

Il y a un peu plus d’un mois, les Seychelles étaient si confiantes avec leur gestion du Covid-19 qu’ils ont progressivement délaissé les restrictions pour la plupart des touristes, note CNN. La vaccination a également rendu la population locale moins prudente. Sur ce point, le Pr El Adib se montre critique : « C’est la problématique du Maroc : même en pleine épidémie, les gens ne sont pas disciplinés. Nous n’avons pas une culture de discipline hygiénique. On l’a vu. L’Etat est donc obligé de prendre des mesures parce qu’il ne peut pas compter sur ses citoyens. Ils sont indisciplinés et ne prennent pas les mesures adéquates. »

Troisièmement : la période de creux épidémique que connaît actuellement le Maroc doit bénéficier à la vaccination. « Il faut continuer à vacciner massivement et il faut le faire maintenant, alors que le Maroc est au creux de la vague épidémique. Les Seychelles nous montrent que nos vaccins marchent. Même en cas d’échappement vaccinal, ils continuent de protéger contre les cas graves. C’est donc maintenant qu’il faut vacciner un maximum ; cela nous permettra d’éviter un maximum de cas graves et de décès, et aussi de désengorger le système de santé afin de pouvoir prendre en charge les patients non-Covid. Chaque nouvelle recrudescence des contaminations oblige, en effet, les systèmes de santé à se redéployer et freine l’accès aux soins des autres malades.

Le cas des Seychelles confirme les prévisions de l’OMS

Bien que les deux vaccins, Sinopharm et AstraZeneca, aient été approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aucun n’est efficace à 100% contre le Covid-19, rappelle CNN. AstraZeneca revendique une efficacité de 76% contre la maladie à coronavirus symptomatique, et une efficacité de 100% contre une forme grave ou critique, ou une hospitalisation.

De son côté, Sinopharm a un taux d’efficacité de 79% contre un coronavirus symptomatique ou une hospitalisation. Le Dr Richard Mihigo, coordinateur du programme pour les maladies évitables par la vaccination au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a déclaré que les données collectées aux Seychelles attestent des preuves que les vaccins contre le Covid-19 sont très efficaces pour prévenir les maladies graves, les hospitalisations et les décès.

Les autorités locales, les experts et l’OMS estiment ainsi que l’expérience des Seychelles est globalement conforme aux attentes projetées sur les vaccins.

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