A Moscou, l'épidémie de Covid s'emballe, portée par le variant Delta

La capitale russe est confrontée à une flambée record du Covid-19 due au variant Delta du coronavirus, selon le maire de Moscou qui a annoncé, vendredi 18 juin, certaines restrictions mais se garde encore d'ordonner des mesures de confinement strictes.

Archives AFP

A Moscou, l'épidémie de Covid s'emballe, portée par le variant Delta

Le 19 juin 2021 à 11h05

Modifié 19 juin 2021 à 11h54

La capitale russe est confrontée à une flambée record du Covid-19 due au variant Delta du coronavirus, selon le maire de Moscou qui a annoncé, vendredi 18 juin, certaines restrictions mais se garde encore d'ordonner des mesures de confinement strictes.

"89,3% des malades sont infectés par un coronavirus qui a muté, dit Delta, le variant indien. Et il est plus agressif, se répand plus vite", a affirmé Sergueï Sobianine, maire de Moscou.

"C'est la raison pour laquelle nous voyons une explosion de la morbidité, une forte croissance des hospitalisations", a-t-il ajouté.

Moscou a déjà porté de 13 à 17.000 le nombre de lits destinés aux patients du Covid cette semaine et compte porter ses capacités à 20.000 dans les prochains jours. Car la capitale de 12 à 13 millions d'habitants a enregistré 9.056 nouveaux cas en 24 heures, un record depuis le début de l'épidémie et le triple du niveau enregistré il y a moins de deux semaines. 1.764 malades ont du être hospitalisés jeudi.

Avec 17.262 contaminations quotidiennes au niveau national, la Russie est au plus haut depuis le 1er février. Le pays a enregistré en outre 453 décès supplémentaires, un pic depuis le 18 mars, et Moscou déplore 78 nouveaux morts.

 Plus endeuillé d'Europe 

La Russie est, avec 128.445 morts recensés par le gouvernement, le pays européen le plus endeuillé.

L'agence russe des statistiques, Rosstat, qui a une définition plus large des décès liés au Covid, comptabilise elle quelque 270.000 morts depuis le début de la pandémie.

La récente flambée a été favorisée par une campagne de vaccination laborieuse, les Russes se méfiant massivement des vaccins développés dans leur pays, l'absence de restrictions depuis des mois et le non-respect des règles de distanciation et du port du masque.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé "le nihilisme total" et "le caractère perfide de l'infection" comme les causes de cette résurgence.

"Nous sommes en retard sur la vaccination comparé à beaucoup d'autres pays, nous avons peu réussi à ce niveau", a-t-il également reconnu, ajoutant toutefois que tout le nécessaire avait été "assuré" par l'Etat. Moscou a donc réintroduit des interdictions depuis une semaine, mais elles restent limitées afin de préserver l'économie.

Déjà lors de la vague hivernale meurtrière, aucun confinement strict n'avait été mis en place. Le maire a annoncé, vendredi 18 juin, l'annulation des évènements de divertissements de plus de 1.000 personnes, entraînant la fermeture de la fan-zone de l'Euro de foot au complexe olympique de Loujniki.

Il a prolongé jusqu'au 29 juin la fermeture, décrétée le week-end dernier, des lieux de restauration, des centres commerciaux ou encore des installations des parcs publics, comme les aires de jeux. Restaurants et bars fermeront de 23H00 à 06H00 du matin, comme c'est le cas depuis une semaine.

Le maire a prévenu jeudi, que d'autres mesures "très strictes" pourraient intervenir rapidement. M. Sobianine a aussi décrété mercredi 16 juin la vaccination obligatoire des employés du secteur des services. Quelque 60% d'entre eux, soit deux millions de personnes environ, doivent l'être d'ici au 15 août.

Depuis près d'un an, l'appareil d'Etat met en avant sa bonne gestion de la crise sanitaire et les prouesses du Spoutnik V, vaccin développé par la Russie et disponible depuis plus de six mois.

 "Si tu meurs, tu meurs" 

Mais les Russes ne sont pas allés se faire vacciner malgré les appels répétés du pouvoir, le président Vladimir Poutine le premier, sur fond de défiance d'une population échaudée par des décennies de propagande soviétique puis russe et les coupes budgétaires dans le domaine de la santé.

"On a peur d'être malade mais on ne se fait pas vacciner car on a aussi peur du vaccin", résume à l'AFP, Inna Soumina, Moscovite de 52 ans.

"Moi je pense que tout est écrit (...) si tu meurs tu meurs, si tu vis tu vis", estime Tatiana Oufimtseva, retraitée de 65 ans.

Depuis décembre, seuls 19,4 millions de Russes sur 146 millions ont reçu au moins une dose, selon le site Gogov, qui agrège les données des régions et médias faute de statistiques nationales officielles.

A Saint-Pétersbourg, où l'épidémie repart également, les mesures restrictives restent limitées, à l'heure où la ville accueille sept matchs et des dizaines de milliers de fans de l'Euro de foot.

"Il me semble que les autorités minimisent le danger ces derniers jours. Ils ne donnent pas beaucoup d'informations exprès pour ne pas gâcher l'Euro. J'ai peur que la situation s'aggrave", confie une habitante, Elena Iakovleva, âgée de 50 ans.

(AFP)

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