Vaccination: “Doser les anticorps anti-Covid ne sert à rien” (Pr. Belyamani)

Nombreuses sont les personnes vaccinées à effectuer des bilans pour doser les anticorps spécifiques au Covid, développés par leur organisme, afin de vérifier l'efficacité de leur vaccination. Une opération « qui ne sert à rien » selon Pr. Lahcen Belyamani. La chute du taux d’anticorps après la vaccination chez certaines personnes ne signifie aucunement que celles-ci ne sont pas protégées.

Vaccination: “Doser les anticorps anti-Covid ne sert à rien” (Pr. Belyamani)

Le 2 juillet 2021 à 15h47

Modifié 2 juillet 2021 à 16h29

Nombreuses sont les personnes vaccinées à effectuer des bilans pour doser les anticorps spécifiques au Covid, développés par leur organisme, afin de vérifier l'efficacité de leur vaccination. Une opération « qui ne sert à rien » selon Pr. Lahcen Belyamani. La chute du taux d’anticorps après la vaccination chez certaines personnes ne signifie aucunement que celles-ci ne sont pas protégées.

Joint par nos soins, Pr. Lahcen Belyamani, Chef de service des urgences à l’hôpital militaire de Rabat et président de la Société marocaine de la médecine d’urgence (SMMU), nous apporte les précisions suivantes.

« Le dosage des anticorps après la vaccination ne doit être réalisé que dans le cadre des recherches cliniques ». Cela veut dire que la réalisation de bilans de manière individuelle ne sert à rien. Aux États-Unis, le Centre pour le Contrôle des maladies dissuade explicitement la population d’en faire pour savoir si on est protégés ou pas après une vaccination.

Ces tests « détectent tous les anticorps contre le Covid, mais pas spécifiquement les anticorps neutralisants, qui sont les plus efficaces. Seuls des tests très poussés peuvent mesurer ces derniers ».

Aucune corrélation entre le taux d'anticorps et le degré de protection

Pr. Belyamani nous explique également qu’il « n’y a pas de corrélation entre les tests utilisés au laboratoire pour doser les anticorps et le degré de protection, ni la durée de celle-ci », confirmant ainsi ses propos lors d’un webinaire organisé lundi 28 juin dernier par quatre scientifiques connus, auquel il a participé. « Un taux important d’anticorps ne veut pas forcément dire qu’une personne est protégée plus qu’une autre, puisqu’elle peut toujours attraper la maladie», avait-il déclaré.

Il faut également savoir que la quantité d'anticorps varie en fonction du moment après la dose. « Elle augmente après le premier contact avec le vaccin, pour diminuer ensuite. Le corps garde toutefois le vaccin dans sa mémoire. Lorsque l’organisme sera de nouveau en contact avec le virus, il produira les anticorps qui lui sont spécifiques».

Par ailleurs, « les anticorps peuvent être constitués de neutralisants et de facilitateurs, et ces derniers peuvent être plus nombreux que les neutralisants ».

Et d’ajouter : « Le système immunitaire possède d’autres moyens pour se protéger indépendamment des anticorps neutralisants, qui ne sont qu’une partie de la réponse immunitaire ».

« Nous réagissons tous différemment à l’infection. Il y a 10 % des personnes qui ne produisent jamais d’anticorps, une partie qui en produit avant qu'ils ne déclinent rapidement, une partie qui en produit avec déclin lent, une partie qui va les garder et une minorité qui les produit tardivement alors qu’ils sont absents au début. La majorité des études se focalisent sur les anticorps qui sont faciles à chercher. Mais en réalité, le système immunitaire est beaucoup plus complexe que cela ».

Une protection qui devrait durer dans le temps

« Même si on n’a pas d’anticorps ou même si ces derniers baissent rapidement, il existe une immunité prolongée aux lymphocytes T qui nous protège".

Pr. Belyamani insiste sur le fait que « le système immunitaire possède d’autres moyens pour se protéger, notamment l’immunité cellulaire, et que les anticorps vont baisser après la vaccination. Ce n’est qu’un reflet d’un versant de la réponse immunitaire. Surtout l’immunité prolongée aux lymphocytes T, qui protège et qui est constante chez tous les vaccinés ».

Un constat confirmé par un autre expert contacté par Médias 24. « L’immunité est multifactorielle. On ne peut donc pas juger l'immunité d'une personne, seulement sur la base des anticorps que son corps développe", nous a-t-il confié, ajoutant qu'"il existe d’autres éléments de l’immunité qui agissent, particulièrement l’immunité cellulaire mémoire à long terme ».

« Dans le cadre des autres coronavirus anciens, il a été démontré que l’immunité cellulaire est efficace sur le long terme, voire cinq ans ou plus. C’est pour cette raison qu’on garde espoir quant à l’immunité des vaccins anti-Sars-Cov-2, qui pourrait durer dans le temps. Des études récentes ont déjà montré que celle-ci dure jusqu’à une année ».

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