Le Maroc est sur une bonne trajectoire de croissance, selon Ahmed Lahlimi

Le Haut-commissaire au Plan exprime son optimisme pour l’économie marocaine, en cette année 2021 et pense que la croissance du PIB sera beaucoup plus élevée que la prévision de 4,5% émise par son institution, en début d’année. Voici les raisons de son optimisme.

Le Maroc est sur une bonne trajectoire de croissance, selon Ahmed Lahlimi

Le 30 septembre 2021 à 19h20

Modifié 1 octobre 2021 à 8h22

Le Haut-commissaire au Plan exprime son optimisme pour l’économie marocaine, en cette année 2021 et pense que la croissance du PIB sera beaucoup plus élevée que la prévision de 4,5% émise par son institution, en début d’année. Voici les raisons de son optimisme.

Le HCP vient de publier les comptes nationaux, pour le deuxième trimestre de l’année 2021. Des comptes qui font ressortir une forte croissance de l’économie de 15,2% au deuxième trimestre de l’année, comparé au deuxième trimestre de 2020. Cette forte croissance intervient après une croissance de 1% réalisée au premier trimestre, contre 0,9% au premier trimestre 2020.

Ce rebond de l’économie est tiré principalement, souligne le HCP dans l’arrêté de ses comptes, par la forte hausse de l’activité agricole (18,6% au deuxième trimestre), mais aussi des activités non agricoles, qui ont signé une progression de 14,8% entre avril et juin 2021.

« Cette forte croissance du deuxième trimestre s’explique, essentiellement, par l’effet de base du deuxième trimestre 2020, qui était un trimestre de confinement. Mais cette croissance recouvre également une évolution par rapport au premier trimestre de l’année, ce qui montre que l’économie est sur la bonne voie. Surtout qu’au-delà de la bonne année agricole qui tire cette croissance, on constate que la dimension industrielle de l’économie est en train de reprendre de la vigueur. Ce qui conforte la dynamique enclenchée depuis le début de l’année », nous explique le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi.

La croissance pourrait monter à 5% à fin 2021

Cette dynamique devrait se poursuivre, selon Ahmed Lahlimi, sur le reste de l’année, voire s’accélérer selon les différentes données matérielles mais aussi immatérielles qui apparaissent actuellement.

Le Haut-commissaire au plan nous parle du ralentissement de l’épidémie, de l’accélération de la vaccination, mais aussi de l'amélioration de l'environnement institutionnel… Autant d’éléments qui plaident pour une plus grande confiance des opérateurs vis-à-vis de l’avenir et un retour de l’optimisme des investisseurs, des entrepreneurs et des consommateurs.

« L’environnement institutionnel est très important dans le rétablissement de la confiance. Avec les élections qui ont été organisées le 8 septembre, le nouveau gouvernement qui sera composé dans les prochains jours, mais aussi la nouvelle allure que prennent des institutions comme le Conseil de la concurrence ou l’Instance de lutte contre la corruption, je crois que le Maroc est sur la bonne trajectoire. Surtout avec les perspectives tracées par Sa Majesté pour la souveraineté sanitaire, la plus grande dimension qu’il veut donner à l’industrie, les progrès sociaux dont les éléments sont mis en place et dont les perspectives se dessinent, de manière claire, aussi bien dans les orientations royales que dans les programmes des partis qui vont composer le gouvernement. Avec l’ensemble de ces éléments, je pense qu’il y a de fortes chances que l’économie prenne plus de vigueur et réalise une meilleure croissance que prévu », souligne Ahmed Lahlimi.

Son institution avait prévu, au début de l’année, une croissance pour 2021 de l’ordre de 4,5%. Un chiffre qui serait fort probablement dépassé, selon le Haut-commissaire au Plan, qui table désormais sur une croissance aux alentours de 5%.

La levée des restrictions pourrait accélérer la trajectoire de croissance

Une croissance portée certes par l’agriculture, mais aussi par la reprise des activités industrielles et les activités de services, qui vont reprendre une activité normale, dans les prochains jours si les restrictions actuelles sont levées, à l’aune de l’amélioration des indicateurs sanitaires.

Des activités, qui selon M. Lahlimi, sont capables de reprendre rapidement, dès la levée des restrictions actuelles, et participer à cette accélération de la croissance sur le plan national.

« Les activités de services, surtout dans la restauration, sont des activités qui reprennent très rapidement. Ce sont des activités de volume. Dès la levée des restrictions sanitaires, leur trésorerie se reconstitue très rapidement, comme on l’a vu après le confinement de l’année dernière. La croissance de leur activité se fait donc très rapidement. Très souvent, on constate que ce sont ces activités de volume qui ont le moins de problème, pour reprendre et qui sont les plus portées à aller vers les banques. Et les banques ont tout intérêt à leur donner de la liquidité… », explique M. Lahlimi.

Politique de l’offre ou de la demande : Lahlimi exprimera sa position dans les prochains jours

Est-ce que cette bonne trajectoire de croissance de 2021 va se poursuivre sur les prochaines années ? A cette question, M. Lahlimi préfère ne pas répondre tout de suiteet choisir le bon timing pour parler des grands sujets du moment.

« Je vais faire bientôt une sortie pour m’exprimer sur les grands sujets qui se posent. Surtout de comment peut-on faire face au chômage et générer de la croissance créatrice de valeurs et d’emplois durables, sans que cela ne soit purement social. Il y a un débat qui se pose actuellement, entre des gens qui prônent une politique économique de l’offre et d’autres qui plaident pour une politique de la demande, de la dépense. Or, il y a lieu, à mon avis, de combiner les deux, réaliser les objectifs de court terme, sans perdre de vue les orientations au terme plus long. C’est cette opération magique qu’il faut faire aujourd’hui », nous dit M. Lahlimi, qui pense qu’il est du devoir de chaque institution nationale de s’exprimer sur le sujet et donner son avis, sur la question dans un esprit constructif, sans rentrer dans des oppositions politiques.

« Je crois que chaque institution doit être interpellée, dans le cadre de ses prérogatives, pour qu’elle puisse participer au débat et proposer, ce qui peut être bon pour la croissance et le développement du pays. Chacun doit s’y mettre avec le sens de l’intérêt national. Mais aussi avec le sens des réalités, en tenant compte, de ce qui est possible dans l’immédiat et du possible à long terme… Ceci doit être clair pour les gens pour qu’ils puissent se mobiliser, autour des grandes orientations du pays. Et chacun doit apporter sa contribution au débat », nous dit le Haut-commissaire au Plan, qui attend certainement la nomination du gouvernement Akhannouch, la présentation de son programme pour faire sa sortie.

Sous quelle forme se fera cette sortie ? « Je suis toujours en train d’y réfléchir », nous répond M. Lahlimi.

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