Les clients des opérateurs télécoms ont dû se rendre compte récemment que les programmes de points de fidélité qui donnent droit à un nouveau téléphone (gratuit ou avec supplément) n'ont plus cours.

En effet, une décision de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a mis fin aux programmes de fidélisation comportant l’octroi de terminaux téléphoniques, en contrepartie du renouvellement des abonnements avec engagement dans le temps.

Si Orange avait interrompu son programme de fidélité pour les particuliers depuis environ sept ans, elle l'avait toutefois maintenu pour les entreprises. Maroc Telecom et Inwi, quant à eux, le proposaient encore. 

Selon nos sources, une décision de l’ANRT, qui date de mai dernier, a interdit ce genre de pratiques. Bien qu'elle n'ait pas été officiellement publiée, elle a néanmoins été directement communiquée aux opérateurs.

Le rapport financier de Maroc Telecom du premier semestre 2021 mentionne d’ailleurs, pour le mois de juin, "l’annulation de la possibilité de convertir les points Fidelio en équipements, suite à la décision de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications".

Des clients de l’opérateur historique nous rapportent qu’ils ont été invités, en mai dernier, à convertir leurs points Fidelio en téléphones, car ils ne pourraient plus le faire par la suite.

Selon nos informations, cette décision prend ses sources dans "la note d'orientations générales pour le développement du secteur des télécommunications à l'horizon 2023", adoptée par le conseil d’administration de l’ANRT, le 26 décembre 2019.

"Un encadrement de certaines subventions accordées (terminaux, fidélisation,...), allié à une flexibilité, devient nécessaire afin d’adresser les risques de distorsion qui peuvent réapparaître sur certains segments de marché", recommande cette note d’orientations.

Cette formulation étant vague, nous ne savons pas si l’ANRT juge ces pratiques anticoncurrentielles, ou s’il y a d’autres raisons à cette décision. Contactée par Médias24, l'ANRT a promis une réponse que nous n'avions pas reçue à l'heure de la publication de cet article.

Selon une source chez l’un des opérateurs, cette pratique peut être considérée comme une fidélisation abusive du client, entravant sa liberté de choisir entre les opérateurs. Ce qui aurait probablement poussé l'ANRT à la considérer comme une pratique anticoncurrentielle, estime notre source.

A l'international, notamment en Europe, "les remises fidélisantes" ou "les rabais de fidélité" peuvent être considérés comme des mécanismes anticoncurrentiels selon le cas, comme le montre cette publication de l'Autorité de concurrence française.