Brésil: manifestations pro-Bolsonaro contre le système électoral

(AFP)

Le 2 août 2021

Plusieurs milliers de manifestants étaient rassemblés dimanche au Brésil pour apporter leur soutien au président Jair Bolsonaro et protester contre le système de vote par urnes électroniques en vigueur depuis 1996, ont constaté des journalistes de l'AFP.

À Rio de Janeiro, environ 3.000 personnes défilaient sur la célèbre plage de Copacabana, la plupart sans masque et habillés de jaune et de vert, les couleurs du drapeau brésilien.

"Ce qu'on veut, c'est que les voix puissent être recomptées publiquement, pour plus de transparence, parce qu'il y a déjà eu des soupçons de fraudes", dit à l'AFP Ronaldo Calvalcante, 46 ans, qui manifestait à Rio.

Le président Bolsonaro, qui vise la réélection en 2022, ne réclame pas un retour au vote par bulletins papier, mais l'impression d'un reçu après chaque vote sur l'urne électronique, pour que les voix puissent être recomptées physiquement.

Pour les analystes, le dirigeant d'extrême droite tente de préparer le terrain pour contester le résultat en cas de défaite, à l'image de l'ex-président américain Donald Trump, dont il est un fervent admirateur.

Le président Bolsonaro n'a pas pris part directement à la manifestation qui a également réuni plusieurs milliers de personnes dans la matinée à Brasilia, mais il a prononcé un discours par visioconférence, réitérant qu'il n'accepterait pas des élections qui ne seraient pas "propres et démocratiques".

Il a ajouté qu'il ferait "tout le nécessaire" pour imposer l'impression de reçus en papier pour le vote électronique.

Dans l'après-midi, il s'est également adressé aux milliers manifestants rassemblés à Sao Paulo, la plus grande métropole du pays.

"La volonté du peuple doit prévaloir. J'espère qu'après cette manifestation, ce sera chose faite à Brasilia", a-t-il déclaré, une allusion au vote prévu jeudi en commission à la chambre des députés d'un projet de loi visant à instituer l'impression des reçus en papier pour les urnes électroniques.

Jeudi, durant son direct hebdomadaire sur Facebook, le chef de l'Etat a fait état pendant plus de deux heures de sa conviction de fraudes lors des deux dernières présidentielles, estimant notamment qu'il aurait dû être élu dès le premier tour en 2018.

Mais il n'a pas présenté la moindre preuve, tandis que le Tribunal Supérieur Electoral (TSE) assure que le système actuel est totalement transparent et n'a jamais été émaillé d'irrégularités.

Il y a trois semaines, M. Bolsonaro avait déjà suscité une levée de boucliers en semant le doute sur la réalisation du scrutin de 2022. "Ou nous faisons des élections propres au Brésil, ou il n'y aura pas d'élections", avait-il affirmé.

Il avait traité d'"imbécile" le président du TSE, Luis Roberto Barroso, qui estime que l'impression de reçus en papier pourrait au contraire exposer le vote "aux risques de manipulation du passé".

Le week-end dernier, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté au Brésil pour réclamer la destitution du président Bolsonaro, très critiqué pour sa gestion de la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 550.000 morts dans le pays.

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Le 2 août 2021

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