Castex annonce “un bouclier tarifaire” contre le bond des prix de l'énergie

(AFP)

Le 30 septembre 2021

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi "un bouclier tarifaire" avec le blocage du tarif réglementé du gaz jusqu'en avril et la limitation de la hausse de l'électricité, répondant comme dans d'autres pays européens à la flambée des prix de l'énergie.

Depuis plusieurs jours et à moins de sept mois de la présidentielle, la pression montait sur le gouvernement.

Face aux hausses constantes depuis des mois (57% depuis janvier), "il n'y aura plus d'augmentation du prix du gaz" après celle de 12,6% de vendredi, a assuré le Premier ministre, en fixant l'échéance à avril 2022, horizon à partir duquel "le prix du gaz devrait dégringoler".

"Donc nous avons à gérer une bosse" jusqu'au printemps 2022, a observé le Premier ministre qui promet "d'accompagner" les distributeurs qui vendront le gaz aux consommateurs moins cher qu'ils ne l'ont payé.

Puis, à compter du printemps, ce sera aux consommateurs de payer un peu plus cher le gaz que les cours du marché, qui auront normalement baissé d'ici là, parie le gouvernement, la saison du chauffage étant passée.

Le bouclier fonctionnera jusqu'en avril, "c’est-à-dire jusqu’aux présidentielles. Les augmentations, ça sera pour après!", a tweeté Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat.

Même ironie de la part du chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon: "le plan #Castex contre la hausse des prix c'est simple: vous lui donnez votre montre et il vous donne l'heure. Vous payez d'abord, ensuite vous paierez encore pareil".

"Les Français n'ont pas besoin de mesurettes électoralistes, mais d'une baisse réelle et durable du prix des énergies et de l'essence!", a réagi de son côté la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen.

Concernant les tarifs réglementés de l'électricité, qui devaient eux aussi connaître une nouvelle augmentation aux alentours de 12% en début d'année prochaine selon les prévisions du gouvernement, M. Castex a promis de limiter cette hausse à "4%" en 2022, en baissant une taxe sur les électrons.

Et si ces mesures de modération ne suffisaient pas, le Premier ministre a assuré que le chèque énergie serait encore revalorisé, après un coup de pouce de 100 euros déjà consenti pour 5,8 millions de bénéficiaires en décembre.

- 5 millions de consommateurs concernés -

L'électricité plus chère de 4%, "c'est une hausse élevée mais pas explosive comme on pouvait le craindre", dit à l'AFP le délégué général de l'association de consommateurs CLCV, François Carlier.

L'association regrette en revanche que M. Castex n'ait pas annoncé de baisse de TVA sur le gaz, comme l'Espagne l'a fait sur l'électricité.

Pour le gaz, "on diffère la facture pour les consommateurs, la douloureuse c'est pour plus tard, après l'échéance électorale. Cela ne trompe personne", grince le président d'UFC-Que Choisir, Alain Bazot, auprès de l'AFP.

Intervenant après une chute en 2020 liée à la récession provoquée par la pandémie, le bond actuel des tarifs touche tous les pays européens et s'explique par la très forte reprise économique, combinée à des stocks bas de gaz, et des livraisons jugées insuffisantes de la part de la Russie notamment.

En France, sur environ 10 millions d'abonnés au gaz, trois millions paient le tarif réglementé et deux millions un tarif indexé sur ce prix. 5,5 millions de consommateurs ont signé un prix fixe sur plusieurs années, et ne sont donc pas immédiatement concernés par les hausses actuelles des cours.

In fine, les 5 millions d'abonnés concernés paieront la facture mais plus tard, de façon lissée. En attendant, les fournisseurs comme Engie devront acheter le gaz au prix fort tout l'hiver et en assumer le coût.

"La trésorerie des fournisseurs alternatifs ne sera pas en capacité d'absorber" un creux de trésorerie, a réagi auprès de l'AFP Naïma Idir, présidente de l’association Anode, qui regroupe les fournisseurs alternatifs aux opérateurs historiques EDF et Engie, comme TotalEnergies, Vattenfall, Enercoop etc.

Au-delà de l'enjeu social, l'exécutif cherche à désamorcer les risques d'un mouvement de protestation rappelant les "gilets jaunes" de 2018.

Or Emmanuel Macron compte faire en partie campagne, s'il se représente, en se présentant comme le défenseur du pouvoir d'achat des Français qui, malgré la crise, a été globalement préservé en 2020 (+0,4% selon l'Insee).

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Le 30 septembre 2021

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